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Education : Pauvres scolaires nigériens
Publié le mercredi 4 mai 2016   |  Nigerdiaspora


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© Autre presse par DR
Une école primaire du Niger


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La tentative de dialogue initiée par les autorités en charge de l’éducation et les structures regroupées au sein du CPRASE a lamentablement échoué. En effet, ouverte pour permettre aux deux acteurs en question de trouver une issue heureuse à la crise qui dure tant dans le monde scolaire, cette rencontre a très vite révélé son vrai visage. De l’avis des représentants du CPRASE, cette rencontre ne visait qu’à court-circuiter son l’élan et son ardeur à aller en grève de 48 heures.
En effet, après avoir écouté les représentants du CPRASE qui avaient exposé les différents points de revendications, les autorités en charge des questions scolaires s’étaient retrouvées dans l’incapacité de proposer ne serait-ce que l’étincelle d’une solution concrète, immédiatement profitable aux militants dudit syndicat. Elles ont préféré comme à l’accoutumée ne pas s’engager et formuler des promesses qu’elles ne tiendront jamais. Çà, çà ne peut plus marcher car, déjà dans l’actuelle plate forme revendicative, il y a des points qui réclament l’application pure et simple des décisions et accords entérinés il y a de cela quatre ou trois ans. Comment voulez-vous alors que le CPRASE accepte ou avale la couleuvre en acceptant des propositions chimériques ? Pour peu que l’on soit lucide et indépendant d’esprit, l’on ne peut qu’encourager le CPRASE dans sa démarche, lui qui a catégoriquement rejeté l’offre en maintenant la grève de 48 heures. Cette grève, c’est la énième en une année ; pendant ces énièmes fois, le monde scolaire était resté paralysé dans sa majorité ; çà aussi, il faut être lucide et indépendant d’esprit pour se convaincre et se résoudre à l’accepter. En effet, de sa création à aujourd’hui, le CPRASE est resté une structure phare du monde syndical nigérien, mobilisant à chaque fois des milliers d’enseignants nigériens qui étaient pendant longtemps déçus et déroutés par les actes délateurs et dilatoires du SNEN. Les contractuels surtout, ont fait le choix d’adhérer massivement au CPRASE, se désolidarisant ainsi d’une structure où, malgré leur nombre écrasant, n’avaient pas droit de cité. Voilà le socle sur lequel repose le CPRASE et, qu’on le veuille ou pas, cette organisation reste l’une des plus représentatives du monde syndical nigérien. Donc, il faut bien admettre que tout le temps que le CPRASE est en débrayage, plus de 90% de classes restent fermées. D’ailleurs, elles en sont bien conscientes les autorités en charge du secteur qui font des pieds et des mains pour faire main basse sur les principaux dirigeants du mouvement. Au lieu de répondre et de satisfaire concrètement aux légitimes revendications des travailleurs du CPRASE, les autorités préféreraient à chaque fois renouer avec les pratiques malsaines d’antan ; chercher à corrompre ou à acheter les dirigeants syndicaux. Combien de fois les camarades du CPRASE n’auraient-ils pas fait l’objet de tentatives du genre ? Car, comme vous le savez, l’autre alternative de monter ou créer des structures parallèles au CPRASE n’avait absolument pas marché. Le CPRASE reste donc une structure crédible du monde syndical de l’enseignement.
À côté des arrêts de travail du CPRASE, il faut mentionner ceux des autres syndicats du même secteur. À plusieurs reprises, ces syndicats ont pris en otage l’école nigérienne à travers des arrêts de travail qui ont fini par devenir intempestifs. Les élèves déboussolés et abêtis par l’incompréhension sont régulièrement à la maison ou dans la rue. Les parents d’élèves, la masse des pauvres qui ne pouvaient pas envoyer leurs enfants au privé, vivent la mort dans l’âme le fiasco d’une école qui n’éduque plus. En effet, même dans les cas où les enseignants sont en classe, que peuvent-ils servir de réellement instructif si par ailleurs leur esprit est tourné vers la gestion d’un quotidien des plus sulfureux. Que voulez-vous que vous serve un enseignant qui attend un rappel de ses émoluments depuis trois ou quatre années ? Que va-t-il vous servir de concret si à la date du 15 du mois il est toujours en attente de son maigre salaire ? Qu’attendriez-vous de positif d’un enseignant qui à 45 ans attend toujours son intégration à la fonction publique après plus de 20 années de contrat ? Que dire du cas de celui-là qui attend des incidences financières qui datent du temps où feu Baré Mainassara avait retenu les copecks des enseignants ? Plus de 25 années d’attente d’incidences qui ont provoqué tant d’incidents allant jusqu’à provoquer des ruptures conjugales ! Allez-y vous renseigner sur les déboires causés sur les enseignants par tous ces manquements.
Comme on le voit, tant le CPRASE que les autres syndicats du monde scolaire ne demandent ni l’impossible ni les yeux de la tête. Tous demandent juste à être mis dans leurs droits hypothéqués par une gestion des plus aberrantes des ressources de l’Etat. Pendant ce temps, c’est notre école qui souffre et, le pouvoir, pour se disculper, cherche toujours à indexer les structures syndicales. Pour patriote que l’on soit, peut-on continuer à évoluer dans la précarité ? Peut-on continuer à exercer un métier présumé être des plus nobles tout en végétant dans la précarité ? Surtout que de l’autre côté, les gens déploient une insolence sans commune mesure à dilapider les deniers publics sans jamais être inquiétés.
Notre école reste donc le laisser pour compte, le secteur qui souffre le plus des inconséquences de l’Etat. A-t-on réellement conscience qu’à travers elle, c’est tout l’avenir de notre nation qui reste hypothéqué ? On peut très bien envoyer ses enfants ou sa progéniture étudier dans des écoles privées ou même dans des pays étrangers. Cependant, ne perdons pas de vue que le cadre d’exercice de « ces formés comme il faut « reste toujours le Niger. Où qu’ils aillent étudier, ils finiront toujours par revenir pour travailler au bercail. Pendant ce temps, ceux-là qu’ils ont laissés se sont à leur tour constitués en des groupes de frustrés et de pressions d’une rare violence. On le voit déjà dans leurs comportements de tous les jours ; on l’entend dans leur langage. Les projets qu’ils sont en train de préparer tournent tous autour de la justice sociale. Il s’agit pour la plupart de redresser un ordre scabreux qui a été institué par une injustice sociale des plus criardes. Ils sont agités, bouillonnants et un jour, plus rien ne peut les arrêter si jamais on n’y prend garde. Ils bousculeront des montagnes pour s’ériger en maitres. Et ce retour à l’orthodoxie sociale ne s’effectuera jamais dans le calme et la droiture. La rancoeur entretenue pendant longtemps va prévaloir sur la lucidité.
MAI SAMARI

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