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Bazoum Mohamed : Le sens de l’amitié et des libertés
Publié le vendredi 6 mai 2016   |  Nigerdiaspora


M.
© Autre presse par DR
M. Bazoum Mohamed ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l`Intégration Africaine et des Nigériens à l`Extérieur


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«Lorsque des personnes, même lorsqu’elles prétendent être de la société civile, remettent en cause les fondements de notre légalité et de notre légitimité et que leur but est de nous rabaisser, nous considérons que nous ne sommes plus dans une logique de démocratie, mais une logique de subversion et de bras de fer et nous y faisons face de façon conséquente».
Ainsi répondait le ministre de l’Intérieur, Bazoum Mohamed, à la journaliste de RFI qui voulait savoir si l’interdiction systématique ces derniers mois des manifestations pacifiques de rue de la société civile n’était pas contreproductif dans un régime démocratique. Le sens du message délivré par Bazoum à travers cette affirmation ne souffre d’aucune ambigüité, il est très clair. Aucune manifestation pacifique de rue contre le régime Issoufou ne sera autorisée sous ce deuxième mandat. C’est cela la compréhension de la démocratie par Bazoum qui parle péremptoirement de légalité et de légitimité à propos de leur pouvoir alors que tout le monde sait qu’ils ont usurpé le suffrage populaire lors des élections présidentielles et législatives des 21 février et 20 mars 2016. Tout le monde sait qu’ils ont triché, ils ont volé massivement, ils ont trituré les procès verbaux pour se donner des scores surréalistes au détriment de l’opposition politique. Pour réussir leur coup, ils ont tordu le cou à la constitution et aux lois électorales durant tout le processus, avec la complicité active et la bénédiction des institutions chargées de veiller à la transparence et à la régularité des scrutins. Et c’est dans ces circonstances que Bazoum parle de «logique démocratique». Où est la logique démocratique dans les actes graves que le régime Issoufou a posés pour s’incruster au pouvoir ? Où est la logique démocratique lorsqu’un régime se permet d’interdire systématiquement toute manifestation pacifique de rue qui ne lui est pas favorable alors que la constitution dont le peuple s’est librement doté accorde cette liberté aux citoyens ? Où est la logique démocratique lorsqu’un régime se permet d’embastiller ses opposants sur la base de mensonges et de complots ourdis contre eux ? Où est la logique démocratique chez un régime qui se montre réfractaire à toute contradiction et à toute critique objective comme celle formulée par le chercheur émérite du Lasdel, Pr. Jean Pierre Olivier De Sardan ? En vérité, la sortie de Bazoum sur RFI visait tout simplement à répondre au chercheur. Et l’on a vu comment il s’est déployé à balayer d’un revers de main toutes les observations et critiques formulées par Jean Pierre à l’encontre de leur régime. Au point de douter même de la sincérité de l’amitié dont le chercheur a déclaré vouer au PNDS, en qualifiant le professeur de «prétendu ami» dans l’entretien en direct. Pour Bazoum et ses camarades du PNDS, un vrai ami ne peut pas et ne doit pas critiquer leur régime même si celui-ci s’enfonce la mal gouvernance en entretenant la corruption et l’impunité. Un vrai ami doit plutôt les encourager dans cette voie suicidaire ou à tout le moins se taire et observer faire. Les Nigériens qui pensent encore qu’on fait un mauvais procès au PNDS en soutenant qu’il est hermétique à toute critique sont à présent édifiés. Quiconque ose les critiquer est systématiquement assimilé à un opposant, donc quelqu’un qu’il faut combattre. Et c’est ce régime qui dit vouloir changer les Nigériens en les amenant à adopter un bon comportement citoyen, à travers son fameux programme dit de «Renaissance culturelle». C’est ce régime qui refuse toute contradiction, au point de remettre même en cause des libertés consacrées par la Constitution comme la liberté de manifestation pacifique, qui prétend faire des Nigériens un peuple modèle. Si leur objectif, à travers le fameux programme de la Renaissance, consiste à museler le peuple et à faire de lui une masse humaine serviable et corvéable à merci, ils ont alors du pain sur la planche.

06 mai 2016

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