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Seïni et Ousmane à l’hémicycle : L’opposition sous les bottes d’Issoufou à quel prix?
Publié le jeudi 12 mai 2016   |  Le Monde d'Aujourd'hui


Elections
© AFP par Issoufou Sanogo
Elections 2016: Conférence de presse des leaders de l`opposition
Mardi 23 Février 2016. Les partis d`opposition déclarent qu`ils ne reconnaissent pas les premiers résultats partiels des dernières élections présidentielles. Photo: Seini Oumarou


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La décision de l’opposition politique de faire siéger ses militants élus députés au parlement n’a pas fini de faire couler beaucoup d’encre et de salive qu’une autre image est venue ajoutée à la polémique. Il s’agit de celle des principaux responsables de la COPA Elh. Seyni Oumarou, président du MNSD-Nassara et Elh. Mahamane Ousmane, ancien président du CDS-Rahama candidat malheureux du MNRD-Hankouri aux présidentielles de 2016, assis côte à côte à l’hémicycle.

Tous deux ont aussi rejoint les députés membres des groupes parlementaires de l’opposition à l’Assemblée nationale. Pour les uns, c’est la preuve finale de l’abdication totale de l’opposition politique réunie au sein de la Coalition pour l’alternance (COPA 2016). Pour les autres, cependant, il s’agit là du déclic de la nouvelle stratégie de lutte engagée par l’opposition politique.

Le reniement de la lutte démocratique Dès sa volteface ayant consistée à appeler ses militants élus députés à siéger au parlement, l’opposition nigérienne a beaucoup perdu en crédibilité mais surtout en adhérents. Nombre de citoyens qui s’identifiaient en elle ont fini par se dire qu’elle ne mérite plus leur confiance, mettant en doute sa capacité à se poser en alternance crédible face au régime vomi de Issoufou Mahamadou. Tous ceux qui étaient massivement sortis le 21 février 2016 avec la ferme volonté de bouter hors du palais présidentielle Issoufou Mahamadou et son équipe avaient espéré que la COPA défende leurs suffrages après le hold-up du 20 mars 2016 lors du second tour. Que nenni. En lieu et place d’une stratégie de lutte politique pour préserver la démocratie menacée par un pouvoir qui verse dans le totalitarisme, les opposants ont préféré prendre la queue entre les jambes. Très attendus par l’opinion publique, ils réapparaissent avec, cette fois, une décision controversée : la rentrée parlementaire de leurs députés. Puis, ce sont les leaders eux-mêmes qui s’invitent à l’hémicycle.

Naturellement, la presse a voulu en savoir plus sur cet autre revirement. La question est posée à Seïni Omar et dans sa réponse, on peut juste retenir cette phrase : seuls les imbéciles ne changent pas. Une façon probablement de dire que l’opposition est consciente de son erreur et qu’elle est prête à l’assumer entièrement. Ce qui n’est pas mauvais, l’être humain n’étant pas parfait, tend vers la perfection, celui qui reconnaît humblement ses erreurs. C’est seulement ainsi qu’il pourrait les corriger et éviter de les reproduire à l’avenir. L’on peut dès lors, affirmer que l’opposition nigérienne entame ainsi un nouveau départ.

La nouvelle stratégie
Un nouveau départ nécessite une nouvelle approche. Cela, la COPA 2016 l’aura bien comprise. L’inintelligence aurait été d’affronter l’adversaire sur son terrain de prédilection : la force. Le régime du président Issoufou n’a de politique que la force, d’arguments que la brutalité policière. Le suivre dans cette logique serait opposer une partie des nigériens aux forces de l’ordre. Que Bazoum Mohamed ait remplacé Hassoumi Massoudou au ministère de l’Intérieur n’y change rien, tous sont façonnés dans une moule de brutalité avec des relents dictatoriaux. Mais aujourd’hui, même si l’opposition semble avoir perdu le combat de l’alternance immédiate, le Niger vit au moins dans une stabilité sociopolitique. Et cela n’a pas de prix pour un pays dont les populations peinent à s’assurer 3 repas par jour. Le reste viendra de lui-même. Le premier quinquennat de Mahamadou Issoufou a agenouillé le Niger et le second va probablement l’engouffrer davantage.

L’administration publique est tombée très bas et ne produit presque plus ; la santé publique ne porte que le nom ; l’école est dans la tourmente ; le favoritisme, la corruption, la concussion, la division gangrènent la société à tous les échelons. Si à cela, on devait ajouter un affrontement entre citoyens et forces de l’ordre, ce serait faire le deuil du Niger. Pour l’instant donc le meilleur pour le pays est de maintenir ce climat apaisé à l’interne et ne pas donner aux menaces qui nous entourent l’occasion de s’en mêler.

La présence de deux leaders de l’opposition à l’hémicycle aura sans doute un impact significatif sur la lutte politique. Lors du mandat précédent, quand il arrivait de décidé de la conduite à tenir face à une situation donnée se présentant à l’Assemblée nationale, les leaders de l’opposition étaient tenus à l’écart et n’avaient droit qu’à donner un point de vue puisque les décisions, du point de vue juridique, se prenaient seulement au sein des groupes parlementaires. Les présidents des partis membres de l’opposition étaient juste des spectateurs qui n’avaient que leur téléphone pour hurler. Désormais, cette anomalie est corriger avec la présence à l’hémicycle de Seïni Omar et Mahamane Ousmane, peut-être même Hama Amadou plus tard, les choses vont changer. Elles changeront puisque les leaders de la COPA 2016 n’ont plus besoin d’être informer, ils sont au coeur de la sphère décisionnelle et auront la responsabilité de diriger les troupes. Leur absence avait certainement beaucoup contribué à faciliter le débauchage des députés de l’ARN en 2013.
Maintenant, les présidents des partis politiques de l’opposition sont aussi à l’Assemblée nationale pour diriger et contrôler les mouvements des députés élus sous la bannière desdits partis.
C’est un nouveau départ pour l’opposition nigérienne et, lentement mais surement, sa lutte aboutira à la victoire finale puisque le mensonge a beau fleurir il ne donne jamais de fruit.


Ibrahim A. YERO

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