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Le Sahel N° du 13/5/2016

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L’autonomisation de la femme en marche … : Groupements féminins Mata Masu Dubara : l’autonomisation, n’est pas un simple slogan
Publié le vendredi 13 mai 2016   |  Le Sahel


Mme
© Le Sahel par DR
Mme Boubacar Sibiti, présidente du Réseau Moïra


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Depuis sa création en 2001, le Réseau Moïra, qui est une union de dix-huit (18) groupements de femmes Mata Masu Dubara ne cesse d’apporter sa contribution au combat pour
l’autonomisation et l’amélioration des conditions de vie des femmes, aussi bien urbaines que rurales, à travers des formations, des sensibilisations et la mutuelle d’épargne et de crédits Dubara.
Selon Mme Boubacar Sibiti, présidente du Réseau Moïra, également présidente du Conseil d’Administration de la Mutuelle d’Epargne et de Crédit Dubara, la création de cette mutuelle en 2004 était l’initiative de femmes qui n’ont pas fréquenté les bancs de l’école, et elles l’ont fait l’appui d’aucun partenaire.
Parlant des activités de son association, la présidente souligne qu’elles consistent à créer des groupes véritablement solidaires qui reçoivent de la formation pour mieux se connaître et qui ont mènent des activités génératrices de revenus, individuelles ou collectives qui leur permettent d’avoir un pouvoir économique afin de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles.
Selon Mme Boubacar Sibiti, le travail se fait d’abord au sein de chaque groupement, et une fois jugé assez mature, le groupement devient autonome. ‘’Au niveau de l’Union, nous amenons les groupements à se mettre ensemble pour renforcer leurs capacités financières. Ainsi, ces groupements mettent ensemble un fonds pour des activités bien précises ; ce fonds est une propriété de l’union, et ce sont les femmes qui décident des activités à mener à leur profit’’, explique la présidente du Réseau Moïra. Parmi ces activités, figure toujours l’approvisionnement des ménages en vivres. A la fin de chaque mois, les responsables du Réseau recensent les besoins des femmes de différents groupements pour établir le montant nécessaire leur permettant d’acheter maïs, riz, sucre et pâtes alimentaires en gros afin de les remettre à celles qui en ont formulé la demande. Le remboursement du crédit se fait souvent sur quatre (4) mois ou plus.
Il faut noter que ce n’est pas seulement les femmes qui bénéficient de cet apport, mais toute la famille, car l’association fait également des crédits sociaux avec un remboursement sans intérêt pour la scolarisation des enfants, la prise en charge maladie et bien d’autres choses encore.
S’agissant de la mutuelle, la présidente a précisé que c’est une mutuelle d’épargne et de crédit, et les représentantes stimulent les femmes qui mènent des activités génératrices de revenus grâce aux fonds des groupements et de la mutuelle. Elles les incitent à bien mener leurs activités génératrices de revenus, et aussi à prévoir l’avenir en épargnant, car ‘’épargner c’est voir loin’’.
‘’Nous ne disons pas aux femmes de venir pour que nous leur octroyons des crédits, mais plutôt de venir pour qu’on travaille ensemble en vue d’améliorer notre avenir et celui de nos enfants’’, a indiqué Mme Boubacar Sibiti.
C’est grâce à la cotisation des femmes du Réseau que la mutuelle offre des crédits aux membres, mais aussi assiste toutes les femmes qui ont voulu se joindre à cette activité. Il y a des groupements ruraux qui se déplacent depuis leurs villages pour venir épargner et prendre crédit.
La mutuelle est une structure bien organisée en ce sens que chaque année ses membres tiennent une assemblée générale pour prendre les décisions les plus importantes. ‘’Nous apprenons ensemble ce qui est la démocratie, l’alternance au niveau des groupements, au niveau de l’Union et aussi au niveau de la mutuelle’’, a-t-elle souligné.
Après la mise en place de la mutuelle Dubara, le Réseau a fait appel à deux (2) partenaires importants à savoir la SNV et Care International qui l’ont beaucoup aidé à aller de l’avant, à concevoir et à suivre ses activités pour mieux les évaluer.
La présidente du Réseau Moïra, qui est une union des groupements Mata Masu Dubara, a en outre salué la GTZ qui les a aussi aidées à travers son programme de Promotion des Mutuelles Rurales.

Si cette mutuelle continue à fonctionner, a dit Mme Boubacar Sibiti, c’est grâce à la détermination des femmes qui l’ont créée avec une certaine dynamique. La mutuelle a en effet atteint son objectif qui est de promouvoir et faciliter l’émergence des femmes, les aider à atteindre un certain pouvoir économique, et leur donner des formations afin que leurs enfants aient affaire à des mères bien éveillées qui peuvent pourvoir à leur éducation et leur bien-être.

L’association amène les femmes à prendre elles-mêmes des décisions qu’elles jugent importantes pour elles et pour leurs familles. Grâce à cette mutuelle, les femmes ont eu à faire plusieurs réalisations. C’est ainsi que certaines ont acheté des parcelles, d’autres ont construit leurs propres maisons, et certains jeunes ont eu à payer leurs propres véhicules de transport en commun.

Le Réseau a aussi profité de l’appui de la Primature, sous le régime de la 5ème République, dans le cadre de la création de la Banque Saraounia.
Pour le travail impeccable abattu en faveur des femmes nigériennes, Mme Boubacar Sibiti avait été décorée, le 18 décembre 2003, comme chevalier de l’Ordre de mérite du Niger.

Aïchatou Hamma Wakasso(onep)

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