Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article





  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Société

Honorer nos héros en fixant la mémoire collective
Publié le jeudi 26 mai 2016   |  ActuNiger


Le
© Autre presse par DR
Le ministre Yahouza Sadissou procédant au lancement des travaux de construction et de réhabilitation des bâtiments de l`Office National d`Edition et de Presse (ONEP)


 Vos outils




Lorsque j’étais journaliste, à la Maison de l’Information qui fut bien après baptisée Office National d’Edition et de Presse ONEP , beaucoup de nos collègues étaient fiers d’avoir créé des rubriques. Celles qui ont permis aujourd’hui, à ceux qui cultivent et labourent dans notre jardin commun ( la Presse) de faire fructifier ces bonnes idées.


Et tant mieux pour les nigériens qui goûtent tant bien que mal au plaisir de la Communication grâce aussi à l’innovation et à l’amélioration qualitatives apportées par ceux qui exercent ce métier aujourd’hui. Comme quoi , la construction est une œuvre adonnée , les briques les unes sur les autres, les unes à côté des autres . Ainsi va la construction d’une Nation également. Tout le monde est concerné et chaque citoyen et citoyenne pose leurs briques sur le chantier en édification qui n’est autre que l’Etat. C’est cet ensemble dans sa composante et sa diversité qui forme notre République au sein de laquelle tout le monde à sa place et naturellement son mot à dire. C’est la plus grande cellule familiale. Je vais traiter ce sujet en me reversant dans mon passé Une époque où j’avais entamé ma carrière de journaliste au Niger, à Niamey. J’avais eu la grande chance de rencontrer des professionnels qui m’avaient adopté et avec lesquels nous avons créé une véritable chaine de solidarité qui continue de nos jours encore. Nous avons connu des heures glorieuses de complicité et de véritable équipe de travail . Nous avons honoré nos engagements parce que nous avons pu faire ce que nous avons aimé et aimerons toujours : le journalisme. Si cela était à recommencer, nous n’aurions pas hésité un seul instant, mais comme dit le dicton « Si jeunesse savait et si vieillesse pouvait ».

DIADO Amadou, Edmond pour les intimes ( l’un de ceux qui comme nous et comme beaucoup ont atterri dans l’escarcelle de ce monde des médias) avait dirigé bien des rédactions au commencement de notre presse nationale . II alimentait entre autres la rubrique « L’homme du Niger » et un jour ayant interviewé une femme, il titra aujourd’hui « L’homme du jour est une femme ». Quelle subtilité et quelle complémentarité ? Ce qui nous rappelle qu’un jour l’Académicien L Sédar SENGHOR premier africain agrégé en grammaire parlait du Sénégal. II s’agissait de son pays. II avait dit la Séné... et l’auditoire s’attendait à ce qu’il dise Sénégal .. Mais, il dira la Séné-Gambie, ce fleuve. II aura intelligemment rattrapé ce qui aurait pu constituer pour nous africains une bavure, mais, Dieu merci les grands esprits habitent les grands hommes. Ainsi va le monde des érudits, et des illuminés ... J’avais créé des rubriques comme « Villes et Villages » qui m’avaient permis de découvrir notre pays le Niger à partir de ses entités . Radio Niger, l’ainée de la Voix du Sahel , on avait fait une émission d’animation et d’information, chaque Samedi ou Dimanche Ce qui nous a fait voyager à travers et à l’intérieur de notre beau et vaste Territoire : 1 267 000 kms soit , deux fois et demi du Territoire français. Nous avons découvert ainsi notre peuple, avec sa diversité, ses richesses, sa culture et sa nature. Les citoyens étaient informés et formés sans avoir à se déplacer parfois, grâce à la Radio et à la Télévision Nationale. Aujourd’hui nous le sommes beaucoup plus avec la floraison des organes de Pesse. Bien des anciens s’en souviennent toujours iI y a seulement quelques dizaines d’années de cela . Toujours en tant que journaliste , j’avais également une rubrique les« Collèges Privés » qui venaient d’être créés pour combler un vide en venant à la rescousse de l’Etat qui avait des problèmes pour caser tous ces élèves. Les premiers de ces établissements privés étaient le Collège de l’Humanité fondé par notre brave compatriote GUERO un autodidacte. D’abord des classes en paillotes au quartier Lacouroussou , en face de l’habitation de Issaka DABORE, notre éternel champion mondial en boxe, celui qui honora le Niger à vie en raflant la plupart des médailles et coupes mondiales en or. Honneur, Dignité et Gloire !

Le Collège de l’Humanité sera transféré vers la Zone résidentielle vers le quartier Wadata , construit en dur. Mr GUERO a ajouté à l’Humanité. En effet, grâce à son nationalisme, à son patriotisme et surtout à son humanisme, beaucoup de nigériens ont gagné leur vie. Et pourtant, les raisons qui l’avaient amené à créer ce centre du savoir sont inconnues de beaucoup de nos compatriotes. Eh bien c’est à l’âge de 18 ans qu’il avait reçu une lettre et il était allé demander à quelqu’un de lui la lire, mais, la personne lui avait tout simplement dit ceci « va à l’école pour apprendre aussi à lire ». Est ce une réponse à une personne qui vous demande de lui lire un document ? Et c’est depuis ce jour que notre brave compatriote a décidé de créer une Ecole non seulement pour qu’il apprenne à lire et à écrire mais surtout aider toute personne à s’affranchir d’un tel handicape : l’ignorance. Voilà pourquoi lorsqu’on parle de sacrifice la Nation doit être reconnaissante envers un citoyen de cette catégorie qui avait tout mis à la disposition de ses semblables. II mérite d’être honoré par la République ,celle qu’il a contribué à grandir. Son nom doit être porté par une grande place, un Institut ou une Université du Niger , pourquoi pas ? Le deuxième Collège qui avait ouvert ses portes s’appelait SONNI , le nom d’un célèbre guerrier Songhai. Le Fondateur LAWSON a aussi créé dans des conditions très difficiles ce centre du savoir. Lui aussi mérite un témoignage pour ce geste si noble.

AU NOM DE LA NATION

Ce long plaidoyer m’amène a dire certaines vérités qui ne sont qu’une triste réalité . Aucune communauté ne peut vivre et prospérer en oubliant ceux qui ont donné le meilleur d’eux mêmes pour que reste debout la République. Cette mémoire est l’épine dorsale autour de laquelle se tisse une communauté de destin. Un peuple se forge à travers son histoire et aussi ses valeurs. Oui, peuple nigérien, le notre s’est forgé également dans une trajectoire en dents de scie qu’il a traversé avec dignité et honneur. Comme tous les peuples, nous avons notre place, toute notre place sur cette terre. Et nous le méritons bien. Ceci me conduit à rappeler certains faits II s’agit des lieux et places publiques que la 1ère République avait dédié à des citoyens qui l’ont mérité. Qu’il s’agisse d’hommes politiques, de vaillants combattants qui ont mérité selon ceux qu’ils ont posé comme actes ou des hommes de culture, d’historiens, des lieux avaient porté leurs noms comme cela se fait dans tous les pays du monde, sous tous les cieux. Je pourrais citer des noms comme ceux de Moussa GROS , Alkeydou TOURE, DJIBO Yacouba, MAMANE Ousmane dit Petit COCO, Souley DJOULA .... et tant d’autres qui avaient disparu au lendemain du premier coup d’Etat Militaire du 15 Avril 1974 du Lt Colonel Seyni KOUNTCHE , ce que pouvait facilement comprendre et même accepter les nigériens vivant sous un régime militaire et d’exception. Mais, depuis, beaucoup d’eaux ont coulé sous le pont. Le Président Ibrahim MAINASSARA BARE , Général de son Etat, avait bel et bien baptisé l’Aéroport International de Niamey AEROPORT INTERNATIONAL HAMANI DIORI, un acte salutaire et les nigériens en sont fiers. Et pourtant il était un porteur de tenue qui avait tordu le cou de la Constitution de la République. Et pour mémoire son papa, le Mainassara BARE était un enseignant du parti Sawaba auquel le régime des colons et du RDA n’avaient pas fait de cadeau .On l’avait trimballé d’un coin à un autre sur le territoire nigérien jusqu’à Dori hier au Niger aujourd’hui au Burkina A Ayérou, à Maradi et ailleurs, on retrouvera ses traces de l’enseignant modèle et fils d’un citoyen qui n’avait jamais courbé l’échine face aux intimidations et aux diverse menaces. Qu’à t-on dédié au Président IBM . Rien, sinon un Rond Point piteux, et insignifiant. Quelle honte et quelle tristesse !

Pendant ce temps des lieux illustres portent des noms insignifiants. Pour faire bonne mesure puisque sous logeons à l’enseigne d’une République des justes, démocratique et souveraine il serait urgent de remettre les pendules à l’heure surtout si les générations actuelles tiennent à ce que la mémoire collective les récompense , les honore et retienne leurs noms et leurs passages . Nous devons continuer à inaugurer, à baptiser des places et des lieux et à dédier des noms de nos nombreux serviteurs de la Nation qui attendent à leur tour de voir leurs noms retenus par l’Histoire avec un grand H. Sinon , un jour les familles concernées pourraient bel et bien et cela à juste titre se soulever contre l’Etat en se servant des voies de recours légaux : les Tribunaux. Parce que l’Etat come la République est une continuité. Je pense pour ma part que ceci relève de la responsabilité des entités décentralisées disons, les Gouvernorats, les Préfectures et les Communes. Et d’ailleurs à l’heure de cette Renaissance Culturelle que partage tout le peuple nigérien, l’occasion est trop belle pour rendre à César ce qui revient à César. En lançant ce pavé dans la mare, j’apporte ainsi ma modeste contribution à la construction de notre Renaissance Culturelle, un patrimoine commun. Parce que la construction est un puzzle. Et surtout que notre pays, comme les Maliens l’ont fait pour le grand Panafricaniste Modibo KEITA , s’apprête à célébrer le Centenaire Président DIORI Hamani . Quelle belle idée pour celui qui a donné naissance à notre République le 18 Décembre 1958 et coupé le ruban de notre souveraineté et notre Indépendance le 3 Aout 196O, mais qui fut également le premier père Fondateur de la Communauté Francophone l’ACCT et Niamey notre belle capitale le berceau le 2O Mars 1970.

Abdoulaye HASSANE DIALLO
Docteur en Sciences Politiques, Journaliste et Auteur

 Commentaires