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Déclaration de Politique Générale : Analyses et commentaires du Groupe parlementaire Rassemblement des Démocrates (Opposition)
Publié le lundi 13 juin 2016   |  Actuniger.com


Elections
© AFP par Issoufou Sanogo
Elections 2016: Conférence de presse des leaders de l`opposition
Mardi 23 Février 2016. Les partis d`opposition déclarent qu`ils ne reconnaissent pas les premiers résultats partiels des dernières élections présidentielles.


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REPUBLIQUE DU NIGER

ASSEMBLEE NATIONALE

GROUPE PARLEMENTAIRE

« RASSEMBLEMENT DES DEMOCRATES » RD-HANKURI-NASSARA-TABBAT

Analyses et commentaires

Déclaration de Politique Générale du Gouvernement

Conformément à l’article 76 de la Constitution Son Excellence, Monsieur le Premier Ministre vient de soumettre à l’appréciation de l’Assemblée Nationale sa Déclaration de Politique Générale.
De prime abord, il n’a échappé à personne l’équipe gouvernementale pléthorique de 42 membres n’ouvre pas une nouvelle phase politique, mais s’apparente en réalité à une récompense politicienne destinée aux partis politiques alliés qui ont conspiré contre le peuple nigérien en usurper les résultats des élections présidentielles et législatives.

Ce gouvernement, sans nul doute s’inscrit dans la continuité des précédents qui se sont illustrés par le manque des convictions idéologiques et le repli dans les réflexes identitaires et claniques.

Pour rappel, le 16 juin 2011, devant cette auguste Assemblée, en présentant la Déclaration de Politique Générale, Monsieur le Premier ministre Brigi Rafini citant le discours d’investiture du Président de la République en ses termes comme socle de son action gouvernementale :

«Le peuple Nigérien attend de moi une nouvelle gouvernance politique et économique. Il attend de moi que je me comporte en serviteur et non en maitre. Il attend de moi la défense de l’intérêt général. Celui–ci sera ma boussole pour m’orienter dans la forêt des intérêts particuliers. Il sera mon fil conducteur dans un monde où l’égoïsme est roi, dans un monde où chacun ne cherche qu’à tirer son épingle du jeu ! » fin de citation

Cet engagement a été pris devant « ALLAH SOUBBANA HU WATTALLAH » et devant le peuple nigérien souverain.

Force est de constater que la Déclaration de Politique Générale de 2011 contraste fondamentalement avec les réalités que vivent les nigériens aujourd’hui après cinq ans de gouvernance caractérisée par l’exacerbation des inégalités sociales, la rupture d’égalité des citoyens devant les services publics, la caporalisation des institutions de l’Etat, la persistance de l’insécurité sur toutes ses formes, la paupérisation continue du monde rural, la persistance de l’insécurité alimentaire, les tensions sociales dans les secteurs de la santé, de l’éducation et les violations répétées des lois et règlements de la République.

L’examen de cette déclaration de politique générale articulée autour de huit axes prioritaires appelle de la part du groupe parlementaire« RASSEMBLEMENT DES DEMOCRATES -RD- HANKURI-NASSARA-TABBAT » les commentaires suivants :

1. 1.Promouvoir la renaissance culturelle :

Cette notion aux contours mal définis a conduit le gouvernement à créer un portefeuille ministériel dont la transversalité des actions présage à n’en point douter un échec programmé.

Le citoyen idéal de la renaissance culturelle, comme il a été défini dans la DPG « un citoyen débarrassé de toutes les tares qui entravent son épanouissement », sera donc un citoyen formaté débarrassé de toutes nos valeurs culturelles et morales.

En subordonnant la transition démographique à la renaissance culturelle, qui elle-même reste à construire, suppose la renvoyer aux calendes grecques. Cette posture politique est manifestement un manque de courage politique pour prendre en charge un problème aussi délicat que la croissance démographique de notre pays, quand on sait que le Niger est le premier pays au monde en termes de taux de croissance démographique et dernier en indice de développement humain.

Or, le véritable changement de mentalité devant aboutir à la transition démographique, doit d’abord passer forcement par le modèle que donneront les gouvernants, les leaders politiques et les leaders d’opinions à la jeunesse.

1. 2.Poursuivre la consolidation des institutions démocratiques :

Le gouvernement promet de promouvoir une gouvernance politique tant au niveau central que local, renforcer les institutions démocratiques en assurer la crédibilité et la stabilité. Or il ne peut y avoir des institutions démocratiques, crédibles et stables sans des élections honnêtes, transparentes, justes, acceptées de tous. Ce qui est loin d’être le cas pour les élections 2016 qui ont été véritablement « tropicalisées ».

Les institutions démocratiques crédibles et stables passent par le respect de la nette séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice, la lutte contre la corruption et l’impunité, en un mot l’application et le respect des lois et règlements de la République.

1. 3.Assurer la sécurité des personnes et des biens :

En matière de la sécurité des personnes et des biens, le gouvernement compte déployer les efforts ci-après :

· La consolidation de l’autorité de l’Etat à tous les niveaux

· La redéfinition et la mise en œuvre de la stratégie de sécurité et de défense nationale ;

· L’accroissement des investissements productifs et sociaux dans les zones vulnérables ; à l’insécurité et aux conflits intercommunautaires par la mise en œuvre de la stratégie ; pour le développement et la sécurité dans les zones Sahélo-Sahariennes du Niger ;

· La mobilisation de notre diplomatie au service de la paix dans la sous-région et dans le monde et le maintien de notre participation militaire à la sécurité internationale.

Après cinq ans de mise en œuvre de la politique sécuritaire énoncée dans la Déclaration de Politique Générale 2011, l’insécurité des biens et des personnes va crescendo. Plus que jamais, notre pays est menacé par des forces centrifuges malgré les importantes allocations budgétaires consenties dans le secteur de la défense et de la sécurité.

Il va s’en dire que les résultats attendus (un Niger en paix) dépendent non seulement de l’utilisation judicieuse des moyens ainsi engagés, mais aussi de la volonté des dirigeants à considérer cette question comme une préoccupation nationale commune sans démagogie ni appréhension politicienne.

1. 4.Garantir l’accès à l’eau potable pour tous :

Le gouvernement s’est fixé comme objectif de garantir l’accès de tous à des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement et d’assurer une gestion durable des ressources en eau à travers :

· Dans le domaine de l’hydraulique rurale, la réalisation de 30.000 équivalents points d’eau pour une couverture des besoins à 90%

· Dans le domaine de l’hydraulique urbaine il est prévu d’atteindre un taux de couverture de desserte en eau de 95%

Il est apparu clairement selon les données statistiques mondiales, près de 40% de la population rurale nigérienne n’ont pas accès à une source d’eau potable et près de 95% n’ont pas accès aux infrastructures d’assainissement de base. En 2015, le nombre des points d’eau moderne existants est d’environ 40.000 pour des besoins globaux d’environ 68.000 en 2015 (source de base : données INS, 2013).

Comment aujourd’hui à un rythme de réalisation moyen annuel de 1500 points d’eau moderne le gouvernement compte-t-il atteindre un taux de couverture de 90% d’ici 2021 ?

1. 5.Assurer la sécurité alimentaire à travers le 3N :

« Après cinq ans que les Nigériens Nourrissent les Nigériens, nous acheminons enfin vers la « Faim Zéro » d’ici 2020 à travers la mise en œuvre des stratégies novatrices dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, de l’environnement et de la gestion des crises alimentaires et nutritionnelles ». C’est du moins ce que pense le Premier Ministre.

C’est en tout cas le vœu de tous les nigériens. Mais seulement à travers la loi rectificative force est de constater les annulations des crédits opérées dans le secteur de l’agriculture et de l’élevage ne concourent pas à l’atteinte de cet objectif. De notre point de vue seules des politiques hardies et permanentes de financement de ce secteur contribueront à booster la production agricole et pastorale, si les allocations budgétaires y afférentes ne prennent pas encore d’autres destinations.

1. 6.Développer les infrastructures énergétiques et de communication :

Les actions envisagées par le gouvernement à travers la DPG sont :

· L’électrification de 1.000 localités

·

Comment satisfaire ces besoins d’ici 5 ans alors que le gouvernement n’arrive même pas à assurer la fourniture d’énergie dans les grandes villes du Niger ?

Il s’obstine à utiliser des solutions précaires mais très couteuses tels que la Centrale de Gorou Banda. La construction du Barrage de Kandadji et l’exploitation du charbon de Salkadamna, seules solutions durable pour une indépendance énergétique, piétinent toujours.

1. 7.Développer les secteurs sociaux (éducation et santé) :

Dans le domaine l’éducation: les objectifs du gouvernement visent à assurer une bonne scolarité à tous les enfants nigériens, de la maternelle à l’université, tout en garantissant l’école gratuite et obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans. A cet effet, il est prévu :

· L’achèvement des chantiers en cours et la construction de 15.000 nouvelles salles de classes dans le domaine l’éducation de base ;

o Au vu de fruit des efforts de plus de soixante années de développement de notre pays, et malgré les progrès considérables réalisés durant les deux dernières décennies grâce aux ressources du PPTE, et l’appui d’autres partenaires techniques et financiers, est-il possible de réaliser en 5 ans près de 15.000 classes en matériaux définitifs ?

o Rehaussement de la proportion des apprenants de 25% en 2015 à 40% en 2020 dans le domaine de l’enseignement professionnel ;

§ Dans ce domaine, il faut noter que, selon les données officielles, la proportion des effectifs de l’EFPT dans l’enseignement secondaire est d’environ 8% en 2013. Il ne paraît pas réaliste et réalisable de faire passer cette proportion à 40% en 2021 par rapport à l’enseignement de base dont les effectifs sont beaucoup plus importants.

§ Relever le nombre des étudiants de 52.000 en 2015 à 100.000 en 2021 et poursuite la construction d’infrastructures universitaires dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche

Notre vœu ardent est que cela ne se fasse pas au détriment de la qualité au regard des grèves récurrentes dans ce secteur et du manque des formateurs.

Dans le domaine de la santé : l’objectif du gouvernement est de faire passer le taux de couverture sanitaire de 47,47% en 2015 à 60% en 2021 à travers la construction de :

· 300 CSI de type 1

· 200 CSI de type 2

· 4 hôpitaux de référence (Maradi, Tahoua, Dosso et Tillabéry)

En se référant aux statistiques nationales (MSP/INS), de 2011 à 2014, les types d’infrastructures ont passé en 4 ans de :

· CSI de type 1 : de 617 à 645 soit +28 CSI de type 1

· CSI de type 2 : de 232 à 222 soit –10 CSI de type 2 (transformation en district sanitaire).

Comment prétendre faire une priorité des secteurs sociaux de base quand on sait que la première Loi rectificative de finances 2016 a opéré des coupes sombres des crédits dans ces secteurs sensibles notamment la santé et l’éducation ?

1. 8.Promouvoir l’emploi des jeunes :

En ce qui concerne l’emploi : l’annuaire statistique des 50 ans d’indépendance du Niger donne les effectifs de 61.053 salariés dans les secteurs parapublic et privé en 2009 contre 51.672dans la fonction publique en 2013. Les demandes d’emploi enregistrées à l’ANPE, par catégorie socioprofessionnelles sont de 23.383contre 10.145offres d’emploi en 2013. Par définition, les emplois considérés sont des emplois décents, quelle sera alors la stratégie du Gouvernement pour créer 50.000 emplois par an soit 250.000 emplois durant le quinquennat ?

De façon générale, il y a toujours un profond fossé entre les discours officiels et la réalité. Après cinq ans aux commandes de l’Etat, le moins que l’on puisse dire est qu’on nous parle d’un Niger qui n’est pas celui dans lequel nous vivons :

· Celui des étudiants qui, réclamant leurs arriérés de bourses, se font brutaliser par les forces de l’ordre en violation des franchises universitaires ;

· Celui des contractuels obligés de faire grève pour obtenir le paiement de leurs arriérés ;

· Celui des spécialistes de la santé obligés également de s’adonner aux grèves pour appuyer leurs revendications, avec des conséquences néfastes sur la santé de la population ;

· Celui des enseignants chercheurs qui voient les crédits alloués aux universités annulés ;

· Celui des élections tropicalisées et que sais-je encore ?

La composition du gouvernement s’est faite en violation flagrante de la loi sur le quota. Au regard de cette flagrante violation au sommet de l’Etat, on est tenté de retourner au Premier Ministre sa citation dans la Déclaration de Politique Générale, pleine de signification :

Se trouver « …… dans la sombre et désagréable situation d’avoir promis de bénédiction et imposer à la fin des fardeaux, d’avoir promis la prospérité et accorder in fine la misère, d’avoir promis d’abolir la pauvreté pour n’abolir en fin de compte que la richesse » fin de citation.

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« RASSEMBLEMENT DES DEMOCRATES » RD-HANKURI-NASSARA-TABBAT

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