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NIGELEC : Au coeur des affaires louches
Publié le mardi 21 juin 2016   |  Le Canard Déchaîné


NIGELEC
© Autre presse par DR
NIGELEC
Citerne de Gazoil et de Fuel de la NIGELEC(Société Nigérienne d’électricité)


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Aujourd'hui concernant la Nigelec, la quasi-totalité des Nigériens sont unanimes : cette société est incapable de fournir de l’électricité à ses abonnés. Dans les gros centres, les coupures récurrentes et mal planifiées arrêtent toutes les activités. A Niamey, en cas de coupure, rien ne marche, aucun service n’est opérationnel et donc tout s’arrête, les travailleurs n’ayant d’autre choix que de déserter leurs bureaux pour se retrouver sous les arbres et dans la rue à ne rien faire, à papoter autour de détails. Récemment, au cours d’un point de presse, l’actuel patron de la Nigelec, le sieur Khalid Alassane, tout ingénieur qu’il est, a tenté d’expliquer les raisons des coupures intempestives par la volonté de Dieu.
Un vrai désastre communicationnel ! Outre l’incapacité de la société Nigelec à assurer la continuité de la fourniture de ce service public qu’est l’électricité, d’autres pratiques peu orthodoxes annihilent toute possibilité de redresser la barre.

Il s’agit de la perception frauduleuse par la Nigelec des frais de contrôle en violation des lois en vigueur. Pour cause, le décret N°2012-317/PRN/ME/P du 25 juillet 2012 dispose en son article 13 que «la direction de l’électricité du ministère de l’énergie établit les états de frais de contrôle à payer par les intéressés ; les recettes correspondantes sont reparties comme suit dont 40% au budget national, 15% pour les équipements et moyens de contrôle 45% pour le personnel de contrôle». Ainsi, le recouvrement des frais de contrôle par la Nigelec est non seulement frauduleux mais aussi une pratique qui viole la loi. L’autre aspect de cette mafia à peine voilée, c’est le taux en pourcentage calculé qui est largement au-dessus de ceux légalement inscrits par l’arrêté d’application N°00072/MEP/DGE/DE du ministre de l’énergie et du pétrole. Le texte évoqué fait obligation à ce que les frais de contrôle des travaux neufs des ouvrages de production, de transport et de distribution de l’énergie, de l’éclairage public, des feux optiques et des enseignes lumineuses soient fixées comme suit : 5% du montant du devis hors taxes inférieur ou égal à cent millions de francs CFA, 3% du montant du devis supérieur à cent millions (100 000 000) et inférieur ou égal à cinq cent.

Pour être en phase avec les dispositions légales (art 13, décret N°2012-317/PRN/ ME/P), les frais de contrôle que perçoit frauduleusement la Nigelec sont en réalité destinés au trésor public à hauteur de 40%. En plus donc de leur caractère indu, l’on note également que la boîte de Khalid Alassane ne reverse pas lesdits fonds au trésor public. N’est-ce pas un détournement de deniers publics par destination ? Le manque à gagner pour l’Etat est d’autant plus grand qu’à l’occasion de l’extension de réseau, le plus souvent la nigérienne d’électricité établit des factures sans inclure les frais de contrôle. Que ce soit le décret présidentiel ou l’arrêté ministériel, le taux de 15% actuellement appliqué par la Nigelec lors de recouvrement de frais de contrôle est de loin au-delà de ce qui est autorisé.
Tout porte à penser que comme solution ; c’est une privatisation de la NIGELEC avec ouverture de la production et de la distribution de l’électricité au secteur privé dans les plus brefs délais avant que celleci ne coule totalement.

La NIGELEC livre une concurrence déloyale aux entreprises privées du secteur de l’électricité tout en étouffant toute initiative de libéralisation du secteur de l’électricité malgré son incapacité à satisfaire les besoins des populations.
Tout laisse croire que de tels agissements profitent à une coterie qui s’accroche mordicus à ses intérêts. Comme pour défier le président de la République qui a lancé l’opération «Maiboulala» contre les abus et crimes économiques. Ce qui est sûr, au sein de la société d’Etat Nigelec, des candidats potentiels de «Maiboulala» s’y trouvent et se la coule douce. Si la HALCIA (haute autorité de lutte contre la corruption et les Infractions assimilées) y fait un détour, elle ne sera pas déçue.

M. Ali

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