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Le Conseil Supérieur de la Communication : Entre laxisme et silence coupable
Publié le vendredi 24 juin 2016   |  Le Courrier




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Si le rôle du CSC consiste, entre autres, à assurer et à garantir la liberté et l’indépendance des moyens de communication, alors, autant dire que l’institution d’Abdourahmane Ousmane a grandement péché ces temps-ci. Laxisme et silence coupable (ou complice !) entachent le fonctionnement de cette entité.

Abdourahmane Ousmane l’avait de luimême dit : « le CSC n’est pas un syndicat ». Soit. D’ailleurs, il a raison. En effet, le CSC est supposé être un rempart protégeant la profession de journalisme contre toutes formes de dérives des tenants du pouvoir. En ce sens, il est nettement plus qu’un syndicat défendant les intérêts de ses membres. Le CSC se doit d’être le garant de l’existence d’une corporation vitale dans tout pays démocratique, en l’occurrence celle des journalistes. En clair, il doit mettre la flamme du journalisme à l’abri des vents autoritaristes venant très souvent du pouvoir. Malheureusement, ce travail de protecteur de la presse n’est pas toujours bien accompli par le CSC. Loin s’en faut. D’aucuns parlent même d’une accointance avec le pouvoir. Pour preuve, l’avalanche d’arrestations qui s’abat régulièrement sur les hommes des médias sous la 7ème République, sans aucune réaction du CSC. En fait, ce sont des véritables descentes policières qui visent les rédactions d’une presse viscéralement haïe, et à tort, par le régime. On embastille les journalistes à tour de bras sous le regard indifférent du CSC. On harcèle les journalistes sans que le CSC ne pipe mot. Voilà la réalité, aussi triste soi-elle. Rien, absolument rien, ne pourrait justifier le silence de l’entité chargée de matérialiser la liberté et l’indépendance de la presse au Niger. Pourtant, contre les arrestations arbitraires, les textes du CSC sont on ne peut plus clairs. Notamment le chapitre X traitant des poursuites et de la répression. En son article 67, il est stipulé : « En matière de délit de presse, la détention préventive est interdite. Le juge ne peut décerner ni un mandat de dépôt ni un mandat d’arrêt ». Malheureusement, cette disposition est régulièrement foulée au pied, du coup des journalistes sont envoyés en prison, sans que le CSC ne s’offusque aucunement. N’estce pas là un silence coupable ? En fermant les yeux sur ces agissements autoritaristes à l’égard des journalistes, le CSC est plus qu’en porte à faux de ses propres textes. Pire, il se rend complice d’un acte odieux régulièrement dénoncé par Reporters Sans Frontières. En gros, ce sont des entités internationales, comme RSF, qui font le travail du CSC. Allez comprendre ! Au-delà de ce silence troublant quant à la maltraitance des journalistes, l’autre ‘’péché’’ du CSC c’est son laxisme dans sa répartition du fonds d’aide à la presse. Là, on y décèle une espèce de copinage douteux entre certains organes de presse et le CSC. Ainsi, sans pour autant remplir les conditions exigées pour prétendre au fonds d’aide, bien d’organes arrivent à passer à travers le filtre par on ne sait quelle magie. Pourtant la délibération N°0004/CSC/2015 du 31/12/2015 est explicite quant aux conditions d’éligibilité au fonds d’aide à la presse. De ce fait, entre autres exigences imposées aux organes de presse, c’est : « Etre constitué en société de droit nigérien avec un Numéro d’Identification Fiscale (NIF) et un numéro du Registre du Commerce et de Crédit Mobilier (RCCM) ». Malheureusement, nombre d’organes touchant le fonds d’aide à la presse ne répondent pas, ne serait-ce qu’à cette seule condition ! C’est dire, en conclusion, que le CSC doit changer son fusil d’épaule, afin d’être en harmonie avec ses missions premières. Et nul besoin de les lui rappeler.


Alpha

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