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Cabale contre les militants du MODEN FA Lumana : À défaut de Hama Amadou, se contenter de Soumana Sanda ?
Publié le vendredi 1 juillet 2016   |  Le Monde d'Aujourd'hui


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© Le Sahel par DR
M Soumana Sanda ministre de la Santé Publique a adressé un message à l`occasion de la journée mondiale de lutte contre la drépanocytose


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Très attendu dans les milieux politiques en particulier, et dans l’opinion publique en général, le procès du Coordonnateur régional du MODEN FA Lumana Africa de Niamey, Soumana Sanda et ses 6 autres compagnons d’infortune a finalement eu lieu ce jeudi 24 juin 2016. Outre la présence massive des militants de l’opposition, notamment, du parti Lumana, l’affrontement a été sans merci entre l’Accusation et la Défense. Il a fallu aux deux camps 5 heures d’horloge pour étayer chacun ses arguments car depuis quelques temps, au Niger, on parle rarement de preuves devant la justice.
Le plus clair du temps, on parle plutôt « d’arguments ». Ainsi, selon le parquet, le dossier pour lequel Soumana Sanda et ses compagnons gardent prison depuis bientôt 4 mois est si solide qu’il nécessite un emprisonnement ferme de trois ans pour le premier et deux ans pour les autres. Les chefs d’accusation « attroupements armés » et « non armés » étant bien constitué selon le ministère public. La Défense, elle, ne l’entend pas de cette oreille. Pour elle, il ne s’agit pas d’un procès pour un quelconque délit ou crime mais seulement d’un « procès politique » fait devant la justice et non le ring politique.

L’État du Niger reproche à Soumana Sanda et ses compagnons dont Algérien, d’avoir organisé des attroupements armés le 14 novembre 2015 lors du retour au pays de leur leader Hama Amadou qui mettait ainsi fin à un exil de plus d’un an à Paris.
Selon les avocats de la Défense, ce jour-là, les militants du parti de Hama Amadou n’étaient mus que par le désir d’accueillir leur leader et que si trouble il y a eu, c’est le gouvernement qui l’a semé. Pour sa part, Le Monde d’Aujourd’hui se propose de faire un bref rappel historique à ses lecteurs.

De l’accession du président Issoufou à la magistrature suprême en avril 2011 à 2013 aucun militant du MODEN FA Lumana africa n’a été arrêté ni jugé encore moins emprisonné. Normal est-on tenté de dire, Lumana étant l’allié principal du parti de Soumana Sanda ? au pouvoir et son président Hama Amadou artisan incontestable de la victoire électorale du président Issoufou. En août 2013, Lumana se retire de la mouvance présidentielle pour les raisons que tout le monde connaît. Quelques mois plus tard, l’affaire des bébés stigmatisés est née. L’épouse de Hama Amadou est emprisonnée. Le président de Lumana prend le chemin de l’exil, puis il est remplacé à la tête de l’Assemblée nationale. Après un long moment d’exil, et à la faveur des élections générales de 2016, il décide de rentrer au pays et se présenter devant la justice pour être entendu. Très attendu par ses militants et sympathisants, ce retour au pays est vécu comme une bouffée d’oxygène par les lumanistes. Ceux-ci décident de lui réserver un accueil de grand jour. La coordination du parti à Niamey, dirigée par Soumana Sanda s’atèle à concrétiser cet accueil extraordinaire. Le bureau politique national du parti écrit officiellement au gouvernement et aux chancelleries pour les informer du retour de Hama Amadou au pays. Celuici, dans une interview accordée à la chaîne de télévision Africable, annonce son retour mais également son engagement à se présenter devant le procureur dès son arrivée. Qu’à cela ne tienne. Le gouvernement, à travers le ministre de l’Intérieur, Hassoumi Massoudou à l’époque,interdit l’accueil et menace de réprimer sans ménagement toute tentative de regroupement des militants de l’opposition le 14 novembre 2015, date de l’arrivée de Hama Amadou. Conscient de ne piétiner aucune loi de la République, le Bureau politique national du MODEN FA maintient son mot d’ordre d’accueil. Un dispositif d’invasion est alors mis sur pied. Le jour-J, des échauffourées ont éclaté çà et là entre les forces de l’ordre et les militants et sympathisants du MODEN FA. Mais bien avant ces affrontements, Soumana Sanda est « cueilli » dès l’aube du 14 novembre. Plus tard, il sera accusé de propos qu’il a tenus la veille de l’arrivée de Hama Amadou et où il demandait aux lumanistes de sortir massivement accueillir leur leader. Des dizaines d’autres sont arrêtés à la suite des affrontements. Tous seront plus tard libérés sauf le coordonnateur de Niamey et 6 autres militants. Ce sont donc ceuxlà qui sont jugés aujourd’hui.

Mais entre-temps, le président du MODEN FA sera arrêté et conduit à la prison civile de Filngué, à près de 200 km de Niamey. Et c’est de sa prison qu’il bât campagne et arrive deuxième au premier tour des présidentielles. Au second tour, l’opposition a boycotté l’élection, Hama Amadou étant malade dans sa prison de Filingué. Après près de quatre mois d’emprisonnement, Hama Amadou sera évacué vers la France avant qu’une liberté provisoire ne lui soit finalement accordée après deux demandes introduites par ses avocats et qui était restées vaines.

Aujourd’hui, après 7 mois d’emprisonnement, Soumana Sanda et ses compagnons espèrent légitimement recouvrer leur liberté. Ils espèrent mais c’est au juge en charge de leur dossier d’en décider. Va-t-il suivre la réquisition du parquet ? Ou va-t-il suivre sa conscience ? En tout cas, le délibéré est prévu pour le 12 juillet prochain, c’està- dire, dans deux semaines. En attendant, ils ont déjà fait le mois béni de ramadan en prison, loin de leurs familles respectives, et ils feront la fête de l’Aïd El-fitr derrière les barreaux.

Ibrahim A. YERO

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