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Niger: L’autre visage des concours d’entrée à la fonction publique
Publié le jeudi 7 juillet 2016   |  Actu Niger




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Les magouilles, le clientélisme, le favoritisme et la corruption sont les maux qui entravent le bon fonctionnement des concours d’entrée à la fonction publique au Niger.

Les dessous érigés en système, les mauvaises pratiques en politique sont en train de bouleverser la vie des jeunes diplômés au Niger.

Ils ont la ferme conviction que se cacher derrière le politique, constitue un tremplin pour accéder facilement à la fonction publique. Ils voient en ce dernier, une échappatoire, leur assurance vie, une protection maximale. En effet, les cas de licenciements (même pour faute grave) sont extrêmement rares chez les fonctionnaires de l’Etat. Grace au fond de la retraire, leur régime est plus avantageux que celui du privé. Un grand nombre de jeunes fraichement sortis de l’école partage cette idée. Ils passent ainsi le clair de leur temps à concocter des listes à transmettre au DG, au secrétaire général du parti à l’annonce de chaque concours de la fonction publique. C’est une occasion en or à ne pas rater pour tous ceux qui connaissent le réseau. Chez moi, les jeunes aiment sans nul doute la facilité. La précarité de l’emploi les pousse à embrasser certes tout genre de boulot, mais ils ont toujours les yeux rivés vers la fonction publique. Car ce n’est un secret pour personne, à la fin des études au Niger on doit nécessairement passer par le chômage. Rares sont ceux qui échappent à cette règle. Il est difficile d’avoir un emploi sûr, surtout à la fonction publique. « Entrer à la fonction c’est une grande chance, c’est une garantie, un chèque en or pour la retraite », me disait un grand frère. Elle nous permettra de sauver notre arrière une fois à la retraite. Cela dit, les jeunes nigériens ont peur du secteur privé. Ils n’ont plus confiance à eux-mêmes aussi. Plus de 50% de la population nigérienne est constitué par les plus jeunes. Cette frange de la population est une proie facile pour toutes sortes d’idéologie. Ce qui fait qu’au Niger, ils courent toujours derrière les politiciens et non le contraire. Pourtant on doit croire au travail bien fait et sauvegarder ce qu’on a de plus précieux. Cette situation continue et continue encore à garder notre pays parmi les nations les plus corrompues de la planète.

Les non-dits au concours à l’entrée de la fonction publique sont variés. L’histoire la plus récente a commencé pendant le concours du recrutement de 300 agents pour le compte du Ministère de l’intérieur. A la surprise des candidats, 70 noms ont été frauduleusement ajoutés à la liste des admis. C’est le Conseil des Ministres du vendredi 08 mai 2015, qui a décidé de son annulation après une communication faite par le Ministre de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative. Cette mesure, apprend-on des sources proches du dossier, est prise pour mettre de l’ordre dans l’organisation et le déroulement desdits concours, mais aussi pour garantir les mêmes chances à tous les nigériens qui désirent accéder à la fonction publique. Il est en effet reproché à l’administration, dans le cadre de l’organisation des concours au Niger, des pratiques contraires à la bonne gouvernance qui ont pour noms, le favoritisme, le clientélisme, les passe-droits, la corruption, etc. Cette décision a fait grincer les dents parmi les candidats admis et a été même portée devant les tribunaux. Au moment où j’écris cet article, les plaignants attendent impatiemment la décision de la justice qui sera connue d’ici peu. Un autre cas de fraude a été constaté pendant le concours de recrutement des agents de santé. Là aussi, les pratiques douteuses sont semblables au premier concours. Des noms ont été ajoutés à la liste des admis. D’autres ont été radiés. C’est le deuxième concours à être annulé en l’espace de six mois par le gouvernement. Il concerne 1800 agents de santé pour le compte du Ministère de la santé. Car, après la publication des listes des admis, des listes pour le moins scandaleuses, des candidats qui n’ont pas composé ont eu, pour les uns, des notes parfois au-dessus de la moyenne à entendre la partie gouvernementale, par la voix du procureur de la République.

En cela, une enquête a été ouverte et des poursuites engagées contre des agents du ministère de la fonction publique dont le directeur général de la fonction publique et le directeur du recrutement. Des proches du président de la république sont à tort ou à raison, accusé d’avoir contribué à cette mascarade.

Des journaux ont fait couler beaucoup d’encres et ont même fait savoir que l’une des femmes du président est impliquée. La corruption est une pratique courante de tous les gouvernements qui se sont succédé au Niger. Seulement le réseau devient de plus en plus organisé et diversifié au point d’échapper à la vigilance des structures mises au point pour les combattre. La conséquence est que cela a sérieusement entaché l’image du fonctionnaire nigérien. Le pays perdra aussi son assurance et sa crédibilité au sein du concert des nations. C’est une situation qu’on doit très vite réparer.
La justice doit également investiguer sur les pratiques douteuses lors des concours au Niger. Tout le pays était pris de passion à l’annonce du président de l’opération ‘’mains propres’’ appelée MAI BOULALA. Mais ne crions pas vite victoire. Wait and see !

ASSOUMANE HABIBOU

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