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Mémorandum des organisations de la Société Civile Nigérienne à l’occasion de la marche suivie de meeting du samedi 9 juillet 2016
Publié le dimanche 10 juillet 2016   |  Niger Diaspora


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© Autre presse par dr
Organisation de la société civile et syndicat


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Citoyennes, citoyens ;
Distingués invités, tout protocole respecté.
Malgré vos multiples occupations et malgré la chaleur ambiante, vous avez répondu, spontanément et comme un seul homme, à l’appel de la fraternité et de la solidarité lancé par la société civile nigérienne pour apporter notre soutien sans faille et notre appui inébranlable aux populations de Diffa et aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS).
Par cette mobilisation exceptionnelle, vous venez d’administrer la preuve que la situation de Diffa n’est pas simplement l’affaire du Gouvernement, des Forces de Défense et de Sécurité ou des organisations humanitaires. Mais, que nous sommes tous concernés et c’est dans l’unité d’action que nous allons y faire face.
OUI, Merci, populations de Niamey, d’avoir chargé d’emblèmes la présente manifestation dédiée à la solidarité agissante des Nigériens qui fait de nous un seul peuple, uni et indivisible !
Votre présence en ce lieu symbolique nous apporte un grand réconfort, car elle témoigne de l'intérêt profond et vivant que vous portez et du soutien que vous êtes prêt à apporter à nos frères et sœurs éprouvés de la région de Diffa et aux Forces de Défense et de Sécurité ainsi qu’à leurs familles. De tout cœur, nous vous en remercions au nom des organisateurs de cette initiative citoyenne.
A ce titre, nous tenons à vous dire combien, nous vous sommes tous reconnaissants.
Citoyennes, citoyens ;
En répondant à notre appel, vous avez décidé de dénoncer avec la dernière énergie les événements d’une extrême gravité perpétuées par la nébuleuse Boko Haram et son lot de mort d’hommes, de destruction de matériels, sans oublier les déplacés internes avec des besoins urgents, dont des abris, de l’eau, de la nourriture, et des soins médicaux.
Devant cette tragédie des plus monstrueuses de l’histoire de notre pays, la société civile nigérienne pénétrée de sa ferme conviction, n’entend pas dormir sur ses lauriers et c’est pourquoi elle a jugé indispensable l’organisation de la présente marche suivie de meeting pour tirer la sonnette d’alarme sur le drame qui endeuille le peuple nigérien. Avant de poursuivre, je vous demande humblement de lire une fathia pour témoigner de notre profond respect pour les victimes et de notre solidarité envers leurs familles.
Cette mobilisation sans précèdent qui est la plus inclusive possible de toutes les forces vives de la nation, appelle désormais au devoir impérieux de la vigilance citoyenne.
A cet égard, la société civile tient à exprimer sa profonde compassion et son soutien aux familles des victimes innocentes et à celles des FDS ayant péri dans les délicates missions de sécurisation de notre pays. Aussi, dans ces moments de profondes douleurs, elle adresse ses sincères condoléances et condamne fermement toutes les attaques et tous les crimes odieux, leurs auteurs et leurs commanditaires.

Malheureusement, cette situation a pris une tournure encore plus alarmante car la situation humanitaire se dégrade du jour au jour et nécessite la mise en place rapide de stocks d’urgence en eau potable et en nourriture dont le manque pourrait virer à la catastrophe si la réaction du gouvernement, des citoyens et de la communauté internationale se fait encore attendre.
Dans ces conditions, comment peut-il en être autrement pour la société civile nigérienne que d’envisager de demander aux Nigériens de soutenir leurs frères meurtris de Diffa et les FDS. D’ailleurs aucune conscience douée de raison et d’humanisme ne doit rester indifférente face au drame qui sévit dans cette partie Est de notre pays dont la défense nous incombe individuellement et collectivement.
Aujourd’hui, les activités économiques et agricoles sont au ralenti, quand elles ne sont pas complètement arrêtées. Ce qui plonge les populations de Diffa dans l’angoisse et l’inquiétude permanente. Voilà les principales raisons qui nous ont guidées à prendre la décision historique d’organiser le présent meeting.
Citoyennes, citoyens
Les conséquences dramatiques vécues par nos frères et sœurs dans la région de Diffa en particulier et dans le bassin du Lac-Tchad nous interpellent tous. C’est pourquoi, l’une des vocations de ce sursaut national à Niamey, Tillabéry, Dosso, Tahoua, Maradi, Zinder et Agadez vise à créer un espace citoyen d’expression de notre solidarité, de notre compassion et de notre soutien indéfectible. L’objectif est d’inviter tout le monde, chacun du mieux qu’il peut à accompagner ces populations meurtries et nos vaillantes forces de défense et de sécurité.
Si des estimations officielles sont venues donner un aperçu des pertes militaires subies, quelques 40 000 personnes dont près de 60% d’enfants vivent, dans leur propre pays, comme des refugiés. Ces statistiques contribuent naturellement à accroître le nombre des personnes déplacées au Niger qui dépasserait les 280 000 âmes depuis la survenue de la secte Boko Haram.
Or, en période de guerre « ce ne sont pas les armes qui créent le plus grand taux de mortalité ; ce sont les impacts secondaires des conflits qui sont les plus dévastateurs pour les civils. La maladie, la faim et l'épuisement des mécanismes d'adaptation peuvent entraîner jusqu'à 90 % de la mortalité liée au conflit. »
Malheureusement, les besoins humanitaires à Diffa ne sont financés qu’à seulement 28 % et que, dans l’ensemble du bassin du Lac-Tchad, la crise est gravement négligée avec seulement 16% des fonds nécessaires reçus pour assurer une réponse humanitaire adéquate.
Le moment est donc venu pour lancer, au nom de la société civile nigérienne, un vibrant appel à toutes les bonnes volontés nationales et à la communauté internationale pour un accroissement rapide de l’aide pour contribuer à améliorer les conditions de vie de ceux qui sont plongés dans une situation désespérée en particulier les femmes et les enfants, vivant pour certains dans des endroits où il n’y a ni assez d’eau et de nourriture, ni soins de santé et d’école.
Citoyennes, citoyens ;
Si les populations de Diffa vivent la pire des menaces terroristes à laquelle est confronté notre pays, l’opinion nationale est traversée par des idées néfastes à la paix et à la cohésion sociale distillées, le plus souvent, sous la forme de rumeurs.
Au-delà des considérations partisanes, le sentiment qui doit s’exprimer en chacun de nous est que notre pays, et les populations de Diffa, méritent mieux en pareille circonstance. Arrêtons donc de nous comporter comme si les déplacés de Diffa sont juste de passage, comme si nous avions une patrie de rechange.
Pire, la situation des victimes ayant perdu la vie reste préoccupante et ne semble interpeller que peu de personnes. Au même moment, d’autres victimes sont toujours hospitalisées et les sinistrés restent traumatisés.
Voilà pourquoi, notre action de ce matin serait vaine si elle ne s’accompagne d’initiatives de gestion et de sortie de cette crise sécuritaire et humanitaire. Dans cette optique, les initiatives à développer doivent prendre en compte les aspirations des populations locales qui se résument à :
L’accroissement de l’assistance humanitaire en vue de satisfaire les besoins de base (eau potable, alimentation, santé) mais aussi de créer les conditions pour l’éducation des enfants ;
Au renforcement du dispositif sécuritaire et la présence des Forces de Défense et de Sécurité, y compris en veillant à créer un climat de confiance entre elles et les populations ;
A la création des conditions de la reprise des activités économiques durablement affectées par les mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence à travers la réouverture, notamment, de certains marchés hebdomadaires vitaux ;
A la définition des conditions d’un retour rapide des populations déplacées dans leurs localités et de la réorganisation des sites dédiés à l’accueil des réfugiés.
Citoyennes, citoyens ;
C’est donc le lieu d’interpeller la communauté internationale et de lancer un vibrant appel à la solidarité nationale et à la cohésion sociale sous toutes ses formes. D’ailleurs, il faut repenser la stratégie de mise en œuvre d’un processus d’établissement du dynamisme de l’Etat et de la confiance dans la région de Diffa en impliquant dans cette tâche la société civile associée à la chefferie traditionnelle et aux chefs religieux qui doivent être comme des partenaires essentiels du processus de paix dans la région de Diffa.
Avant de terminer notre propos, nous vous invitons à des prières régulières dans les mosquées, pour implorer Allah, le Tout Puissant de pacifier le Niger et de régler définitivement cette situation, pour le retour de la paix et du progrès social dans notre pays durement et injustement éprouvé tout en démontrant à la secte Boko Haram que l’Islam est une religion de paix, de cohésion et de miséricorde.
En tout état de cause, l’heure n’est plus à la tergiversation et à l’attentisme, c’est pourquoi, nous appelons à l'unité nationale et régionale contre Boko Haram pour répondre avec fermeté et vigueur à la brutalité et à la barbarie qui caractérisent les insurgés de cette secte.
Aussi, nous tenons à exprimer nos remerciements à tous ceux qui ont rendu possible, d’une manière ou d’une autre, la réussite de cet événement historique.
Cependant, comme nous le savons tous, la situation sécuritaire et humanitaire à Diffa s’est détériorée de façon inattendue et même massive.
A l’épreuve des faits, la société civile demande à tous les citoyens de faire preuve de prudence, de vigilance et de garder leur sérénité par-dessus tout, car elle seule, constitue une première victoire sur le terrorisme.
Enfin, nous félicitons les Forces de Défense et de Sécurité dans leur ensemble pour leur détermination et leur efficacité qui ont permis de ramener le calme à Diffa et de sécuriser nos frontières.
Avant de conclure, nous tenons à marquer notre ferme soutien à travers une somme symbolique d’un million cinq cent mille francs CFA.
Qu’Allah vous bénisse et bénisse le Niger ! Amen
Je vous remercie

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