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Organisation du pèlerinage : Pourquoi fallait-il créer le COHO ?
Publié le dimanche 17 juillet 2016   |  Le Monde d’Aujourd’hui


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© Autre presse par DR
Le Chef de l`Etat accueille les pèlerins blessés à Mina, à leur arrivée, hier, à l`Aéroport international Diori Hamani de Niamey


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Jusqu’à l’accession à la magistrature suprême du président Issoufou Mahamadou en avril 2011, l’organisation du pèlerinage aux lieux saints de l’islam était caractérisée par un amateurisme extraordinaire. Les opérations se faisaient tous azimuts, notamment, les inscriptions laissées aux seuls soins des agences de voyage dont certaines n’avaient même pas de siège social, se faisaient jusque pendant le départ des pèlerins.
Conséquence : l’effectif des pèlerins n’était pas maîtrisé ni par les organisateurs ni par le gouvernement à travers le ministère de l’Intérieur. Le manque de crédibilité de certaines agences rend difficile l’octroi des visas et certains responsables sont condamnés à passer la nuit devant le portail du consulat de l’Arabie Saoudite au Niger. L’état de santé des pèlerins n’est pas connu puisque les examens n’étaient devenus qu’une simple formalité creuse. Ce qui fait que beaucoup de décès et d’accouchements sont enregistrés lors de chaque hadj. C’était le désordre parfait à tel point qu’on ne savait même pas combien de Nigériens faisaient exactement le hadj, combien revenaient au pays et combien disparaissaient dans la nature saoudienne. Depuis la création, par décret du président Issoufou Mahamadou, du Commissariat à l’organisation du hadj et la Oumra (COHO), même si on ne peut affirmer que tous les problèmes liés à l’organisation du pèlerinage sont résolus, force est de reconnaître que beaucoup de progrès sont observés. On note que les inscriptions sont arrêtées au moins deux mois avant le premier vol. ce qui permet d’avoir l’effectif précis des pèlerins. Pour se préparer en terme d’encadrement et d’assistance, il faut nécessairement maîtriser le nombre de personnes à gérer. Par exemple, comment prévoir des médicaments suffisants si l’on ne connaît pas l’effectif des pèlerins ? Aussi, la rigueur imposée dans la délivrance du certificat médical, appelé Certificat d’aptitude médical, a permis de réduire considérablement le nombre d’accouchements et de morts naturelles dans le contingent nigérien en Terres Saintes. Ceux dont la santé est fragile sont interdits de faire le hadj jusqu’à guérison et les femmes avec une grossesse avancée jusqu’à accouchement. Dans la même dynamique de modernisation, le COHO, à travers ses contrôles sur les lieux de formation et d’hébergement des candidats au hadj ainsi que dans les sièges des agences de voyage contribue à l’amélioration des conditions d’encadrement des pèlerins. Les agences « voyous » ont le choix entre se conformer aux directives du COHO ou fermer boutique. Ce qui fait qu’on a de moins en moins de problèmes liés à l’incapacité des agences. Celles-ci sont allégées de certaines souffrances telles que l’obtention du visa désormais gérée par le COHO. Aujourd’hui, l’agence de hadj et Oumra dépose les passeports de ses pèlerins au COHO qui se charge de toutes les formalités avant de remettre lesdits passeports à l’agence. Nous sommes au troisième millénaire et les techonologies de l’information et de la communication doivent être présentes dans toute notre vie. Cela, le COHO l’a bien compris en créant le système GAHO (Gestion automatisé du hadj et la oumra) qui est opérationnel depuis l’année dernière. Malgré ses quelques imperfections liées à son jeune âge, le système GAHO permet d’avoir des données statistiques fiables sur l’ensemble des pèlerins nigériens et qui permet aussi de sécuriser le pèlerin qui, une fois inscrit, ne peut être effacé sans son propre consentement. La spéculation et le favoritisme dont certaines agences sont passées maître sont ainsi contenus, enrayés. Aussi, l’intervention du COHO a permis cette année la réduction du prix du hadj 2016. Le prix qui était de deux millions trois cent mille voire cinq cent mille est plafonné à deux millions soixante-seize mille. Une véritable prouesse obtenue grâce à la mise en place d’un cadre de concertation entre les différents acteurs du hadj. A mettre également à l’actif du COHO la création d’une structure sous régionale dénommé COPASHO qui regroupe plusieurs pays africains et leur permet, entre autres, de parler d’une même voix face aux autorités saoudiennes chargées du hadj et d’échanger des expériences et bonnes pratiques.

Plusieurs des objectifs visés par le COHO sont en train d’être atteints. La professionnalisation des acteurs du hadj au Niger est en bonne marche ; le pèlerinage est moins coûteux,cette année en tout cas ; l’organisation du hadj est informatisée avec l’introduction des TIC notamment le système GAHO ; une synergie d’action est créée entre pays africains avec la COPASHO. Il reste à poursuivre l’objectif d’un changement de comportement positif de nos pèlerins. Ce qui passe par un renforcement de la formation et la sensibilisation du pèlerin à tous les niveaux. Sans avoir la prétention de régler tous les problèmes de l’organisation du hadj et de la oumra au Niger, le COHO, sous l’impulsion de Elhadj Bello Garba et son équipe ont introduit beaucoup d’amélioration et d’innovation en moins de 4 années d’existence. Il reste que les efforts soient redoublés pour tendre vers la perfection étant entendu qu’aucune oeuvre humaine n’est et ne sera parfaite.

Amadou BELLO

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