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Le Sahel N° du 21/7/2016

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Occupations des élèves pendant les vacances : Entre petit commerce et activités d’utilité publique
Publié le lundi 25 juillet 2016   |  Le Sahel


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© Autre presse par DR
À Yébi, au Niger, les enfants réfugiés sans école


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Après 9 mois de dur labeur, les élèves ont droit à 3 mois de repos communément appelés grandes vacances. Ici à Niamey, certains élèves, ceux des plus nantis profitent pour aller en colonies de vacances dans les pays de la sous région et même en dehors du continent. D'autres par contre s'adonnent au petit commerce comme la vente de doums ou ''kolozi'', de maïs grillés, d'igname et de patate douce, etc. Une manière de joindre les deux bouts et préparer la rentrée scolaire prochaine.
Les grandes vacances coïncident chaque année avec la saison pluvieuse, période pendant laquelle il y a en abondance, les doums, appelé ''kolozi'' qui constituent le principal produit que vendent surtout les jeunes garçons. Quand aux jeunes filles, elles sont plus portées sur le maïs grillé, la friture de l'igname, de la patate douce ou le ''kopto''. « Je m'adonne à ce commerce pour pouvoir économiser de l'argent et me préparer à la rentrée prochaine », confie Melle Yasmine Garba, une vacancière qui passe en classe de 3eme à la rentrée prochaine.
« Chaque matin, je pars au marché de Katako pour acheter de l'igname et de la patate que je fais cuire devant notre maison. J'en achète pour 2000F, parfois 2500 F et j'arrive à avoir un bénéfice de 1000 F à 2000 F que je mets de côté. Donc, j'espère d'ici la fin des vacances avoir beaucoup d'argent, faire mes préparatifs pour la rentrée et donner le reste à mes parents pour qu'ils puissent subvenir à leurs besoins » ajoute Yasmine Garba.
Quant à Farida Seydou, qui passe elle aussi en 3ème, elle relève que les vacances sont la période des mariages et donc de dépenses. « Si je vends ce maïs grillé et de l'arachide, j'arrive à avoir de l'argent avec lequel je peux acheter mes uniformes sans obliger mes parents. A part les uniformes j'achète des voiles, des chaussures et bijoux. ... Bref je suis indépendante car j'arrive à subvenir à mes besoins » dit-elle avec fierté. Même les plus petits ne sont pas en reste dans ces activités de vacances. C'est le cas Alassane Alkairou, un petit garçon qui passe en CE2 la rentrée prochaine. Mais Alassane a une autre préoccupation. «Je vends des noix de doum (kolozi). Avec l'argent que je gagne je vais aider mon son père à compléter pour acheter un mouton pour la fête de Tabaski » dit-il. Et cette activité leur rapporte visiblement. « J'ai pu acheter un vélo grâce à la vente des doums. Je vais toutes mes courses avec ce vélo » dit Bachir Maâzou.
« Moi, je suis admise tout récemment au BEPC ; donc à la rentrée je vais au Lycée, dans un autre environnement scolaire. C'est pourquoi je fais ce commerce de l'igname afin d'acheter beaucoup de choses comme l'habillement, les sacs à main et chaussures, des fournitures scolaires. Je vais financer aussi mes cours de vacances qui vont commencer en août pour que je puisse anticiper et mieux maîtriser les matières de la classe de seconde » affirme pour sa part une autre élève en vacances qui a préféré garder l'anonymat.
Le petit commerce n'est pas la seule activité à laquelle s'adonnent les élèves en période de vacances. C'est le cas de Fati Moussa qui passe en 5ème et ses frères, qui eux, préfèrent aller à l'école coranique (makaranta) pour apprendre à lire le Coran. D'autres élèves, notamment les jeunes filles aident leurs mamans dans les travaux ménagères.
Mieux, en cette saison pluvieuse et devant l'incapacité des communes d'assurer l'assainissement dans la ville, les jeunes garçons ont entrepris des travaux de remblayage des rues et ruelles. Ils ramassent ainsi les coquilles des doums et d'autres matériaux pour boucler les nids de poule. Ce qui permet aux habitants et aux usagers de mieux circuler sur ces routes. A travers cette initiative, ces jeunes vacanciers démontrent qu'avec des moyens même rudimentaires, l'on peut travailler s'il ya réellement la volonté, la conscience et la responsabilité et contribuer à améliorer le quotidien de sa communauté.

Rabi Assoumane Hamani

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