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Organisations socioprofessionnelles dans certaines institutions de l’Etat : Une représentation fictive ?
Publié le mercredi 27 juillet 2016   |  Le Canard Déchaîné




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Parmi les nouveaux comportements nés de l’avènement de la Démocratie, il faut noter en bonne place ceux qui sont relatifs à la quête de représentation des organisations socioprofessionnelles dans certaines institutions de l’Etat. En effet, certaines institutions comme le CESOC, le CSC, la CENI, la Commission Nationale des Droits Humains, l’ARM, ARTP et autres prévoient des places de représentations qui sont occupées par des Associations de la Société Civile (ONG) et des centrales syndicales. L’objectif principal poursuivi est d’engager toutes les couches sociales du pays dans ces institutions de prise de décisions. Objectif tout à fait légitime qui témoigne de la bonne santé de la démocratie dans le pays.
Ainsi, les représentants désignés sont investis des prérogatives d’agir pour la protection, la défense et la promotion des idéaux de leur corporation au nom de laquelle ils y siègent. Ils doivent, au besoin, rendre compte à leur structure de tous les actes posés ou qu’ils viendraient à poser. Voilà le fonctionnement normal de ces représentations. Alors, la question qui nous taraude l’esprit est de savoir si réellement, à l’épreuve des faits, les uns et les autres se plient aux règles du jeu.
Tout d’abord « Des élections des représentants. Tout découle de là et, en toute franchise, il faut reconnaître que les choses sont déjà plombées et mêmes biaisées dès à cette étape. Premièrement, à l’approche des rencontres électives qui désignent ces représentants, on assiste à des ateliers, des séminaires et des Assemblées Générales taillées sur mesure. On cherche vaille que vaille à montrer que l’on existe et que l’on est en phase avec les lois en vigueur. Surtout, des Assemblées générales bilan sont organisées à la va-vite pour témoigner de sa légitimité. Elles sont largement couvertes, maquillées pour que le candidat de la corporation soit connu ou rappelé à l’opinion et aux autres corporations. Ensuite suit cette période de contacts sournois à travers lesquels on cherche à s’attacher la sympathie de tel ou tel groupe. Plus grave, on assiste aujourd’hui à une division qui s’aligne sur le monde politique. Deux clans se forment, celui des structures acquises à l’opposition et celui des structures dites de la mouvance. Et, comme un malheur n’arrive jamais seul, c’est par le truchement d’investissements souvent colossaux que les contacts sont noués. Une à une, les structures votantes sont touchées et leur patte graissée. Quand le pouvoir s’en mêle, les choses deviennent plus corsées. Ainsi, certaines structures proches du pouvoir sont largement financées pour accompagner leur candidat à travers l’achat des consciences. Le mal est d’autant plus grand quand on garde à l’esprit que ce sont pour la plupart des structures de défense, de promotion ou de protection de tel ou tel droit qui s’adonnent à cette pratique. Vient le jour des élections où, la salle archicomble compte ses voix, connaissant le résultat à l’avance ; c’est à celui qui aurait graissé le plus de structures pour le voter. Une salle archicomble, remplie de visages hypocritement déployés. On s’épie, observant les faits et gestes des uns et des autres. Pour peu que l’on constate un de ses candidats en train d’échanger un simple salut avec l’autre, on s’empresse de le rappeler à l’ordre, de lui faire comprendre qu’il a déjà mangé et donné sa parole. Ridicule échange qui dénote du manque de sérieux des acteurs en place.

Conséquence ? Souvent des invectives suivent la proclamation des résultats. On compte le nombre de voix par lequel on a été battu et l’on s’efforce de chercher dans son imagination de potentiels traîtres. Jamais ces élections ne se sont déroulées sans que des heurts dans ce sens ne soient enregistrés ; il y en a même qui en viennent aux mains. Juste pour assurer une représentation qui n’est que de façade. Tant bien que mal, contre vents et marées, un représentant est élu. Il doit siéger et défendre les prérogatives de ses frères de travail. Soit.
Pensez-vous réellement qu’un tel individu élu dans de telles circonstances mesquines puisse remplir de manière objective et efficace son rôle ? Pour le candidat que le pouvoir vient de booster, il est clair qu’il va se révéler comme un véritable traître. En effet, dans la plupart des cas, le pouvoir est reconnu comme le premier acteur en matière de dérapage. Il demeure donc la bête à abattre, celui contre qui il faut protéger ses frères. Alors, si ce même pouvoir est celui qui a financé l’élection du candidat, comment voulezvous que ce dernier remplisse efficacement sa fonction ? Difficile car dans le même temps, ce genre de candidat continue toujours à tourner autour de la marmite, totalement noyé dans le système. Pour l’autre candidat, celui financé par l’opposition, il est rare qu’il puisse passer face au candidat du pouvoir. Certes, ces dernières années, la boulimie de certains acteurs proches du pouvoir a laissé des failles dans ce sens. Des candidats proches de l’opposition ont pu damer les pions à ceux financés par le pouvoir par le truchement de la malhonnêteté de certains acteurs qui ont ‘’mangé’’ l’argent destiné à acheter la conscience des responsables des structures. Malgré tout, l’essentiel de la représentation est toujours assuré par les larbins du pouvoir. Pour le candidat élu de l’opposition, la tâche n’est souvent pas facile. Dans la plupart des cas, il se retrouve ceinturé par des représentants de certaines institutions de l’Etat. En effet, dans la plupart des institutions précitées, on retrouve des représentants de la Présidence, de la Primature, de l’Assemblée Nationale et autres. Rien que ceux-là vont représenter pour lui une véritable opposition dont il aurait du mal à se débarrasser. N’en pouvant plus de se voir marginaliser dans la prise de décisions, il lui arrive souvent de démissionner pour ne pas continuer à apposer sa signature sur des clauses dont il est contre.

L’un dans l’autre, il y a lieu que les uns et les autres fassent tout pour éviter tous ces dérapages qui nuisent à l’orthodoxie du travail. Avant de chercher des brebis galeuses sous d’autres cieux, commencez par attraper celles qui vivent sous votre toit. Que les structures de la Société Civile et corporatives s’assagissent ou qu’elles laissent le pouvoir ‘’manger’’ à sa guise l’argent du peuple. La HALCIA sait très bien ce qui se passe ici ; et ce sont des infractions punies par la Loi.

MAI SAMARI

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