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Pourquoi et comment le MNSD quittera l’opposition ?
Publié le dimanche 14 aout 2016   |  Le Monde d’Aujourd’hui


Elections
© AFP par Issoufou Sanogo
Elections 2016: Conférence de presse des leaders de l`opposition
Mardi 23 Février 2016. Les partis d`opposition déclarent qu`ils ne reconnaissent pas les premiers résultats partiels des dernières élections présidentielles.


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Dans notre parution de la semaine écoulée, nous vous affirmions une probable alliance entre le PNDS-Tarayya et le MNSD-Nassara. Pour davantage vous informer, nous avons approfondi nos investigations. Aujourd’hui, Le Monde d’Aujourd’hui est en mesure de vous dire ce qui s’est passé et ce qui va probablement suivre. Des remue-ménages sont en perspective sur le ring politique nigérien.

D’abord, il serait bon de préciser que le MNSD-Nassara est la deuxième plus importante force politique de l’opposition du point de vue des résultats des dernières consultations électorales. A l’époque de la signature de l’alliance qui a créé la COPA (Coalition pour l’alternance en 2016), le MNSD était le parti-locomoteur de l’opposition en étant le plus grand, en termes de résultats électoraux , des 22 autres qui composaient cette alliance qui s’était fait la mission de conquérir le pouvoir d’État et le gérer jusqu’en 2021.

L’engagement fort que s’étaient pris les membres de la COPA 2016 était de se présenter chacun de son côté au premier tour et que tous soutiennent celui qui franchira ce premier obstacle face au président sortant Issoufou Mahamadou. Et si deux partis de la COPA arrivaient au second tour, latitude est donnée à chaque membre de choisir souverainement qui soutenir. Dieu faisant les choses selon Sa sublime volonté, c’est Hama Amadou du MODEN FA Lumana africa qui s’est retrouvé face à Issoufou Mahamadou pour jouer le dernier round des présidentielles. Le parti au pouvoir et le président de la République mettent tout leur poids pour convaincre Seïni Oumarou, président du MNSD à de retourner sa veste en abandonnant la COPA au profit de la MRN. De mirobolantes promesses auraient été mises dans la balance. Mais la position du MNSD et son président est restée inflexible : pas question de trahir la parole donnée. Et Seïni tint alors un discours très fort pour convaincre le président Issoufou à ne pas perdre son temps et son énergie à quelques pas du second tour. « Hama maï wii » (si Hama veut qu’il me tue je le soutiendrai) disait-il pour répondre à tous ceux qui tentaient de lui rappeler le faux bond que lui avait assené le président du MODEN FA en 2011. Malgré cela, des militants de son parti et pas des moindres voulaient coûte que coûte rejoindre le camp présidentiel pour souffler des 5 dernières années de galère dans l’opposition. Avec tact et sérénité, Seïni parvint à éviter au MNSD une autre Albadétisation du nom de l’ancien secrétaire général Albadé Abouba qui avait plongé le parti dans une déchirure indescriptible.

Au-delà du MNSD, la COPA 2016 dans son ensemble a tenu parole : aucun parti n’a violé son engagement et tous avaient soutenu le candidat Hama Amadou. Aucun problème jusque-là. Ce dernier, s’étant plié au mot d’ordre de boycott du deuxième tour lancé par l’opposition, a refusé de battre campagne, sacrifiant ses maigres chances de passer de la prison à la présidence. Aussitôt après les élections, l’opposition refuse de reconnaître les résultats et se met en ordre de contestation postélectoral. Hélas ! C’est peine perdue. Le terrain est déjà miné par le PNDS-Tarayya spécialisé dans l’art de destruction massive de formations politiques. Les « moudjahidines » politiques du parti rose disséminés dans les entrailles du « grand baobab » sont bien préparés et parés à l’action. C’est alors que commencèrent les « menaces » et autres « chantages » au président Seïni Omar. Certains menacèrent d’aller siéger à l’Assemblée nationale à titre personnel puisque le statut du député énonce que tout mandat impératif est nul. Le problème est là, il faut bien le gérer. Evoluant au sein de la COPA, le MNSD-Nassara ne pouvait s’enfermer seul avec cette équation difficile. Le problème fut posé sur la table et en guise de reconnaissance au MNSD pour sa fidélité et le sens de l’honneur de son président le MODEN FA Lumana de Hama Amadou accepta de jouer le jeu du sauvetage, et malgré les périls politiques, demande aux députés élus sous sa bannière de retourner siéger au parlement. Du coup, l’opposition entame son état de coma dans lequel il se trouve actuellement. Puis des problèmes de financements viennent se greffer à la déception des militants. Les bailleurs de fonds de la COPA 2016 ayant constaté que les sommes mises à disposition n’étaient pas investies dans la lutte mais finissent bien dans la poche de quelques vénaux rechignent à signer des chèques. Les activités sont bloquées, la coalition paralysée.

Et c’est en ce moment, que sous la pression toujours de militants pas tout à fait disposés à demeurer hors de la mangeoire nationale, le MNSD-Nassara décida de faire, dit-on, « sa propre autocritique ». Ainsi, un comité est mis en place avec pour mission de faire « l’analyse diagnostic du fonctionnement du parti et l’analyse du contexte et des perspectives à court, moyen et long termes ». Ce comité est scindé en deux sous-comités dont le premier est chargé de réfléchir sur « le fonctionnement et la mobilisation aussi bien des militants que des ressources » tandis que le second traite du « contexte et des perspectives ». C’est justement ce dernier sous-comité qui a proposé une alliance avec le PNDS-Tarayya. Une proposition qui doit forcément passer par le Bureau politique national, habilité à décider de l’entériner ou pas. Selon nos sources, l’exécutif du MNSD-Nassara se réunira la semaine prochaine pour débattre de cette question et éventuellement adopter la décision finale de manière démocratique. Il ne s’agira pas d’une décision du président Seïni Omar ou de qui que ce soit d’autre mais bien du MNSD, parti politique. D’ailleurs, le président Seïni a toujours soutenu que : « le MNSD-Nassara n’est pas ma propriété, je n’en suis qu’un représentant. »

Pour l’heure, la grande inconnue demeure la position de Tandja Mamadou, ancien président du MNSD dont le poids est incontestable sur la vie du parti. Tandja est-il oui ou non favorable à un rapprochement entre son parti et celui du président Issoufou ? On n’en sait rien pour l’instant. Cependant, on constate que des gens étiquetés comme étant ses proches s’évertuent à démentir l’éventualité. On a vu Ali Sabo et Ibrahim Hamidou devant le petit écran démentir cette probabilité qui prend les allures d’une évidence.
Autre question importante, c’est la position de Mahamane Ousmane, l’allié fidèle du MNSD depuis près de 20 ans. Là, nous sommes sérieusement sceptiques et avons beaucoup de mal à imaginer une alliance entre le président Issoufou et l’ancien président de la république Mahamane Ousmane. Il est bien vrai qu’au Niger, les hommes politiques nous ont appris la prudence : « il ne faut jamais dire, jamais. »

Ibrahim A. YERO

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