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Combien des fois il faut mourir pour mourir : les morts au Sahel
Publié le mardi 16 aout 2016   |  ActuNiger


Sept
© Autre presse par DR
Sept (7) gendarmes ont trouvé la mort lors des affrontements avec les éléments de la secte Boko Haram à N`Gagam


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Entre le dimanche 31 juillet 2016 dernier au 1er août, les éléments de la secte BokoHaram, ont éliminé tout sur leur passage en égorgeant plus de 50 personnes provenant de plusieurs ethnies…dans le département de Bosso…Cette nouvelle était apparue sur un des sites informatifs du Niger, Actuniger en l’occurrence. Aucun autre moyen d’information, national ou international, a confirmé ou commenté la nouvelle, à part peut être ‘Jeune Afrique’, de passage, lors d’une interview au ministre de la défense qui n’a pas d’ailleurs démenti les faits. Bien sur le 3 aout passé on célébrait la fête de l’indépendance numéro 57 de notre Pays… Le silence atour de ce massacre continue. Et pourtant dans le rapport mensuel de l’agence onusienne UNDSS, qui s’occupe de la sécurité, on mentionne bien l’évènement. ..

Les 30 et 31 juillet 2016, des individus armés se déplaçant sur des chameaux et des chevaux ont attaqué les localités de Tchoukou Madou Kori, Tchoukoukatiela et Guédira situées dans le Lac-Tchad, ont tué 97 civils. Pour l’instant, l’attaque n’a pas été revendiquée.

Cela semble étrange. A l’époque de la communication en temps réel dans le ‘village global’. En d’autres parts du monde, en Occident de préférence, cette nouvelle aurait pris tout autre poids. Mais aussi ici, le Pays où les forfaits se sont déroulés, cela est passé dans le silence. Bien sur il s’agit de pauvres, civils et lointains…Morts qui n’intéressent à personne et moins encore dans ce contexte de ‘guerre permanente et sans fin’ avec le ‘terrorisme global’. Pendant ces dernières années, d’ailleurs, BokoHarm a terrorisé et propagé désolation, morts et déplacement des populations aux alentours de Diffa. Des milliers des morts qui bien souvent passent inaperçus, comme ils l’étaient en vie. Exclus de toute tentative de calcule, sans défense, sans forme et sans visage.

L’histoire humane, jusqu’à présent, a fonctionné ainsi parce que les morts, comme les vivants, ne se comptabilisent pas de la même manière. Ils n’ont pas le même poids médiatique parce que politiquement et économiquement ils sont ‘invisibles’. L’invisibilité de leur destiné s’est révélée, dans cette occasion et dans bien d’autres, de manière absolument cohérente, juste au moment de la mort. Ils ne sont pas parce qu’ils n’ONT pas. C’est en cela que leur mort montre une remarquable cohérence. En réalité, pour l’histoire officielle des médias, ces personnes n’ont jamais existé, ils n’étaient pas des protagonistes mais plutôt des personnages de deuxième catégorie. Ils étaient des ‘disparus’ encore avant de disparaitre, avant de commencer l’appel.

D’autre part nous le savons et la sagesse populaire le confirme. On nait et on meurt plusieurs fois dans la vie, en particulier étant pauvres, lointainset à la périphérie. Ils étaient 97 et personne, jusqu’au jour, n’a revendiqué le massacre, peut être cela n’était pas nécessaire. Ils étaient lointains, pauvres et insignifiants. Tous les ingrédients étaient rassemblés parce que pour mourir vraiment il faut mourir une deuxième fois. L’oubli les a tués pour un seconde fois. La première victime de toute guerre, aussi médiatisée soit-elle, c’est la vérité.

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