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Le Sahel N° du 17/8/2016

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CSI Foulan Koira (Niamey) : Les agents de santé mobilisés contre le paludisme
Publié le jeudi 18 aout 2016   |  Le Sahel


Des
© Autre presse par DR
Des précautions pour les femmes enceintes pour lutter contre le paludisme


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La saison des pluies est considérée comme une période pendant laquelle l'on enregistre plus de cas de paludisme tant au niveau de la capitale qu'à l'intérieur du pays. Cette terrible maladie continue malheureusement de faire des ravages dans les pays africains en général et particulièrement au Niger. Mais fort heureusement, avec les progrès de la médecine, il existe aujourd'hui un Test de Dépistage Rapide (TDR) pour confirmer ou infirmer les cas de paludisme dans nos formations sanitaires. Pour constater l'ampleur de cette maladie en cette période de pluies qui est propice à l'éclosion des moustiques, nous avons fait un tour au centre de santé intégré de Foulan Koira le lundi 15 Août 2016.

Le centre de santé intégré de Foulan Koira est situé dans le deuxième arrondissement communal de Niamey contigu au marché de Koira Tégui. Mais pour y accéder à partir de la grande porte de l'Ecole de formation de la Gendarmerie nationale sise sur la route de Ouallam, il faut traverser une grande flaque d'eau stagnante. L'endroit s'est affaissé du fait du passage des gros engins à tel enseigne que les petits véhicules ont de sérieux problèmes pour s'en sortir. A notre arrivée dans ce centre sanitaire, une longue file d'attente, composée essentiellement de femmes avec chacune sur le dos un enfant visiblement malade s'est formée à l'entrée de la salle de consultation. Certains patients sont assis à même le sol en attendant de voir l'infirmière. Nous accédons directement au bureau du Major qui fait face à la porte d'entrée du CSI.

Très accueillant et sympathique, le Major Bachir Rabiou nous demande de nous asseoir sur les deux chaises affectées aux patients ou aux visiteurs après qu'on lui ait expliqué le motif de notre déplacement. Selon lui, le centre de sante intégré de Foulan Koira compte au total 23 agents de santé dont 10 titulaires et 13 bénévoles pour une population estimée à 72.277 habitants. Cet établissement sanitaire enregistre par jour depuis le début du mois d'Août une quarantaine de cas de paludisme confirmé par le test de dépistage rapide, alors que le CSI ne dispose que d'une capacité de huit (8) lits. Or, il est fréquent d'avoir sur la quarantaine de patients, 15 cas de paludisme qui nécessitent une mise en observation. Dans ces conditions, le Major se fait obligation d'admettre certains malades sur le lit se trouvant dans son bureau et qui est affecté aux examens.

D'après le Major Bachir Rabiou, sur la quarantaine de cas confirmée par jour, les enfants de 0 à 5ans sont les plus touchés, soit 25 patients. Cependant comparativement à l'année passée, à la même période, on constate une légère régression des cas de paludisme même si le pic est observé chaque année au mois de septembre et octobre où le CSI enregistre parfois jusqu'à 60 cas de paludisme par jour. En outre, cette régression des cas s'explique selon le Major du centre, par l'intensification des actions de sensibilisation sur les méthodes de prévention de la maladie dans les quartiers et au niveau des formations sanitaires. A cela s'ajoute la distribution gratuite des moustiquaires imprégnées à longue durée d'action à tous les ménages relevant de l'air du CSI Foulan Koira. Cette distribution de moustiquaires s'est déroulée entre les 13 et 16 juillet 2016 dans des sites identifiés à cet effet notamment chez les chefs de quartiers et dans les écoles. Au cours de cette opération financée par Catholic Relief Service (CRS), en collaboration avec le ministère de la Santé Publique et le programme National de lutte contre le paludisme, près de 45.000 moustiquaires imprégnées ont été distribuées gratuitement à la population de Foulan Koira, a précisé Bachir Rabiou, Major du CSI.
Outre les actions de sensibilisation et la distribution des moustiquaires, le CSI dispose de l'essentiel des médicaments pour le traitement du paludisme simple ou grave. La seule difficulté signalée par le Major Bachir Rabiou, c'est au niveau du laboratoire. Ce dernier est bien équipé mais il manque de laborantin qui peut au besoin réaliser des examens pouvant attester cliniquement que la malade ou le malade a le palu. '' Il est vrai qu'avec le test de dépistage rapide, on peut confirmer ou infirmer qu'un patient souffre ou pas de paludisme. Toutefois, l'expérience a démontré que certains diagnostics réalisés à partir du TDR ne sont pas fiables. S'il y a un laborantin dans le CSI, on pourrait passer par la goutte épaisse où le sang du patient serait examiné au laboratoire. C'est pourquoi, Bachir Rabiou a lancé un appel au ministère de la Santé Publique pour affecter un technicien de laboratoire au CSI de Foulan Koira afin de prendre convenablement en charge les cas de paludisme.

Disponibilité des produits antipaludéens

La salle de stockage des produits pharmaceutiques est bien garnie. On y trouve du coartem ; du quinimax ; du paracétamol ; des matériels pour le test de dépistage rapide du paludisme et bien d'autres produits. Pour le traitement des cas de paludisme simple, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a recommandé la Combinaison Thérapeutique à base d'Artesinimine communément appelée les ACT. Tandis que pour le traitement des cas de paludisme grave, ce sont les quinines qui sont conseillées.
La permanence au CSI de Foulan Koira

Dans la salle de soins, deux infirmières assuraient la garde. Vêtues de leur blouse, Maimouna Oumarou et Habsita Mohamed travaillaient ce jour là sans un temps de repis. Elles étaient en fait là depuis 8 heures du matin et y resteront jusqu'à 18 heures. Les deux infirmières sont visiblement rompues à la tâche. Elles étaient épaulées par un aide soignant de service de 8 heures à 13 heures. ''Une autre équipe prendra le relais à 18 heures jusqu'au lendemain à 8 heures'', nous confie l'une des infirmières de garde. Sur le registre des soins, elles comptaient à main levée jusqu'à 20 cas de paludisme confirmé entre 8 heures et 12 heures 13 mn. Parmi les 20 patients examinés, on dénombre 11 enfants dont l'âge est compris entre 0 et 5ans. C'est dire que ce groupe d'âge est le plus vulnérable par rapport à cette terrible maladie qui tue silencieusement. A 12 h 37 mn encore, la file d'attente des patients est toujours présente. Cette longue file d'attente, nous assure Bachir Rabiou, Major du CSI pourrait être observée jusqu'à 14 heures. En ce moment, il peut y avoir une accalmie qui ne dépasse guère une heure. Et le cycle reprend jusqu'au lendemain.
Mme Fousseina Issaka est une habitante de Koira Tégui recasement. Elle a amené au CSI sa fille Djamila âgée de 4 ans qui ne se sentait pas bien. ''C'est depuis hier nuit qu'elle a une forte fièvre. Mais Dieu merci, les agents de santé sont accueillants et sympathiques ici'', a précisé Mme Fousseina Issaka. ''C'est vraiment bien parce que comme on le dit assez souvent un patient bien accueilli dans un centre de santé est à moitié guéri'' ajoute-t-elle. Après avoir demandé à la bonne dame de quoi souffre sa fille, l'infirmière a fait subir à la patiente le test de dépistage rapide. Celui-ci a confirmé que la fillette est malade du paludisme.
Hamsatou Ousseini, assise dans le rang depuis 3 heures, allaite son enfant Abdoul-Hakim Boubacar, âgé seulement de 8 mois et qui a aussi une forte fièvre. La jeune mère semble découragée par le service qu'elle juge lent. Sinon, dit-elle le personnel soignant est accueillant et prend correctement en charge les patients. Il y a également dans la queue, Mme Zara Hamani qui vient de Koira Tégui Maourey. C'est son fils Soudès Adamou qui a le rhume et la fièvre. Pour se prémunir contre cette maladie, il est conseillé d'avoir toujours un cadre de vie sain et de dormir sous une moustiquaire.

Hassane Daouda(onep)

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