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Le Niger, pépinière de jeunes talents du taekwondo en mal de soutien (REPORTAGE)
Publié le jeudi 25 aout 2016   |  Xinhua


Le
© Autre presse par DR
Le taekwondoiste nigérien, Abdoulrazak Issoufou Alfaga


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NIAMEY -- Le Niger, qui vient de remporter la seconde médaille olympique de son histoire grâce à l'argent décroché par Abdoulrazak Issoufou Alfaga en taekwondo (+80kg) aux JO de Rio, la seconde médaille olympique de son histoire, est un vivier de jeunes talents dans cette discipline, mais ces derniers souffrent hélas d'un manque de soutien de l'Etat, estiment des pratiquants interrogés à Niamey. Face aux appels, le pouvoir a toutefois promis de s'engager.

Le taekwondo est en effet l'un des parents pauvres du sport au Niger, ne bénéficiant pas d'un appui consistant des autorités de tutelle qui soit à la hauteur de son palmarès internationalement reconnu.

Quoique pratiqué bien avant par quelques rares Nigériens, le taekwondo s'est popularisé à partir de 1983 avec l'arrivée d'un professionnel sud-coréen, Show Young.

Aujourd'hui, les clubs foisonnent au Niger, coiffés par une fédération nationale dynamique qui n'a que la politique de ses moyens. La capitale, Niamey, compte à elle seule une centaine de clubs parmi lesquels le club CHO auquel appartient le vice-champion olympique Alfaga.

Trois jeunes Nigériens, bénéficiaires de bourses grâce au Comité sportif nigérien (COSNI), sont actuellement en stage de perfectionnement aux Etats-Unis, en Belgique et en Allemagne. Issoufou Alfaga s'entraîne ainsi à Friedrichshafen (sud de l'Allemagne).

Dirigé d'une main de fer par un disciple de Show Young, Ali Tidjani, 6e dan, arbitre confédéral, entraîneur national de démonstration, le CHO compte aujourd'hui une cinquantaine de jeunes talents, parmi lesquels 54 champions nationaux et 7 champions internationaux.

En dépit du nombre croissant de ces jeunes talents, l'Etat apporte un soutien quasi-inexistant au développement de ce sport. Son intervention se limite à un accompagnement symbolique lors des grands rassemblements, les championnats et les tournois open, notamment. Tout est à la charge de la fédération nationale avec le soutien bienveillant du COSNI.

"Le pays est plein d'autres Issoufou Alfaga. Dans son club, il occupait la 6e position du classement technique avant son départ pour le stage", selon Ali Tidjani.

De l'avis général des professionnels au Niger, ceux qui rêvent de se former à l'étranger pour devenir de grandes stars doivent compter sur eux-mêmes.

C'est grâce à une bourse négociée par le COSNI qu'Issoufou Alfaga a pu s'inscrire au Taekwondo Competence Center (TCC) de Friedrichshafen au côté d'autres talents de renommée internationale pour se perfectionner en vue des Jeux de Rio. Mais le stage coûte 95.000 euros (62 millions de francs CFA), une somme que l'athlète et le COSNI peinent à financer. Le TCC a tout de même accepté de le former pour les JO, en attendant.

Cependant, Chamsou Tidjani, ceinture noire 4e dan de taekwondo, champion national et international et voisin de chambre d'Alfaga à Niamey, rappelle que plusieurs de ses camarades envoyés en formation ont fini par abandonner et rentrer au pays faute de moyens financiers suffisants.

UNE PARTICIPATION AUX COMPETITIONS INTERNATIONALES DANS LA PRECARITE

Il est souvent arrivé que des Nigériens participant à des compétitions internationales de taekwondo fassent le déplacement à leurs frais. Cela a été récemment le cas pour Chamsou Tidjani lors d'une compétition internationale à Cotonou (Bénin), venu sans aucune prise en charge de l'Etat.

"Une compétition que j'ai remportée avec brio parmi neuf autres pays, dont le Nigeria qui avait aligné cinq équipes, alors que je n'avais même pas mangé ce jour-là avant le combat, faute d'argent", confie-t-il avec amertume.

"Cette situation de précarité est pourtant le quotidien que vivent beaucoup de nos combattants qui participent à des compétitions internationales de taekwondo pour l'honneur du Niger", déplore Ali Tidjani.

Et pourtant, ce pays d'Afrique de l'Ouest compte en taekwondo un palmarès des plus enviés dans la sous-région et même sur le continent.

Une médaille d'argent au tournoi international de Ouagadougou (Burkina Faso) en décembre 2011, une victoire aux Jeux africains en 2015, une deuxième place cette année de l'épreuve de qualification à Agadir (Maroc) pour les Jeux de Rio, des victoires récentes dans des tournois en Egypte et en Belgique illustrent la progression fulgurante du taekwondo nigérien grâce notamment à Abdoulrazak Issoufou Alfaga, 21 ans, et ses camarades.

Avec la médaille olympique remportée par Alfaga, le Niger se hisse en bonne place dans le classement général des JO de Rio 2016, terminant 69e. La première médaille du pays, en bronze, avait été décrochée par le boxeur super-légers Issaka Daboré en 1972 à Munich.

A l'échelle du continent africain, le Niger occupe la sixième place en taekwondo après de grandes nations de sport comme le Kenya, l'Afrique du Sud et l'Ethiopie.

L'appel à l'Etat des taekwondistes qui demandent plus d'appui financier, de matériel technique et d'experts internationaux pour le perfectionnement sur place des jeunes talents semble cette fois-ci avoir été entendu.

Après s'être personnellement investi pour garantir la participation d'Alfaga aux derniers JO, le président Mahamadou Issoufou s'est engagé à ce qu'on poursuive le repérage de tous les talents dans tous les domaines afin de créer les conditions de leur épanouissement et de leur éclosion.

Pour lui, ce qu'Alfaga a fait doit inspirer tous les jeunes Nigériens.

Le chef de l'Etat a donc chargé son gouvernement de prendre des dispositions "pour continuer à appuyer et accompagner Alfaga afin de renforcer ses capacités pour qu'il soit prêt à ramener la médaille d'or aux JO de Tokyo en 2020".

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