Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article





  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Société

Niger: « Les djihadistes de Boko Haram sont des bandits armés qui se cachent derrière l’islam »
Publié le samedi 27 aout 2016   |  le Monde.afrique


L’imam
© Autre presse par Matteo Maillard
L’imam Mohamed Moustapha Ahmed visite le chantier de la nouvelle grande mosquée de Tahoua en cours d’achèvement en mai 2016


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Ciel ocre, vent sec. Une tempête de sable roule au-dessus de Tahoua voilant le soleil. La matinée est déjà bien avancée dans cette ville de l’ouest nigérien, mais on y voit comme au coucher du soleil. Penché sur son volant, Mohamed Moustapha Ahmed active les essuie-glaces pour balayer la poussière qui s’accumule sur le pare-brise de son pick-up. Les rues sont obscures. Dix jours sans électricité. « Les hommes de Boko Haram ont commencé à s’en prendre aux installations électriques nigérianes sur lesquelles la ville s’alimente, peste-t-il. Avec ces djihadistes on va bientôt tous finir dans les ténèbres. »

Mohamed Moustapha Ahmed est un homme de lumière, un guide spirituel, un marabout, comme on dit dans ce coin de pays pelé. Et pas n’importe lequel. Il est le président du collectif des associations musulmanes de Tahoua depuis 1993. Soit la plus haute figure islamique d’une région de plus de 3 millions d’habitants sur les 20 millions que compte le Niger, à 90% musulman. Sa lumière a lui, c’est l’islam. Pas n’importe lequel, tient-il à préciser : « Le vrai, le modéré, celui qu’a vécu le Prophète, pas celui dévoyé par les djihadistes. »

Chaque vendredi à la grande mosquée de Tahoua, il prêche devant des milliers de fidèles. Ses sermons sont résolument progressistes et tolérants : défense de la contraception, lutte contre le mariage des enfants, scolarisation des filles, espacement des naissances. Un engagement qui lui a valu une reconnaissance locale et internationale. Primé par la ministre de la population en 2011 et par le ministre de la santé en 2014. Il travaille depuis 2007 main dans la main avec des ONG afin d’améliorer la santé et les conditions de vie des Nigériens.

Comment définiriez-vous votre rôle dans cette région ?

Je me considère d’abord comme un guide spirituel. Je reçois des citoyens, des musulmans. Ils me posent des questions religieuses mais aussi sociales, économiques, politiques. Je conçois l’islam non uniquement comme un culte mais comme un moyen d’améliorer concrètement la vie des gens.

Quelles questions vous sont le plus souvent posées ?

Celles à propos du mariage, de la santé de la reproduction, des conflits entre agriculteurs et éleveurs. Le problème au Niger, ce sont les mariages des enfants. Ils sont fréquents par la faute malheureuse d’une interprétation erronée du saint Coran. Les prêcheurs induisent en erreur quand ils justifient le mariage d’enfants par la référence au Prophète qui a épousé une fillette de 9 ans. Ils oublient que c’est une exception faite uniquement au Prophète. Le saint Coran nous dit qu’avant de se marier, il faut s’assurer que la fille soit mûre psychologiquement et physiquement. Si elle est apte à mettre au monde et à conduire un foyer. On ne peut donc pas demander son consentement à un enfant.
... suite de l'article sur Autre presse


 Commentaires