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Le Sahel N° du 17/8/2016

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Pauvreté et métier de domestique : La pénible quodienneté des «jeunes bonnes»
Publié le lundi 29 aout 2016   |  Le Sahel




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L'accès à l'éducation des filles constitue l'un des principaux défis des pays en développement où généralement le taux de scolarisation est le plus faible du monde. Cette situation est la conséquence de plusieurs paramètres dont entre autres, le métier de domestique qui attire beaucoup de jeunes filles et la pauvreté des parents d'élèves. Notre pays, n'échappe pas à ces deux phénomènes.
C'est en effet une activité génératrice de revenus en ce sens que les employés sont rémunérés aux tâches qu'ils exercent. Il s'agit de la lessive surtout des vêtements des enfants, la vaisselle, la vente de l'eau fraiche, de la glace ou des jus ainsi que le balayage de la cour des maisons et l'arrosage des fleurs. Cette activité est généralement pratiquée par les enfants surtout les jeunes filles. Cependant, elle n'est pas sans inconvénients en l'occurrence sur la scolarisation de ces filles.

A Niamey, la Capitale du Niger et dans les autres grandes villes du Niger, cette pratique est fréquente. La plupart des jeunes filles domestiques ont moins de 15 ans. Pour un parent qui n'a pas été à l'école, scolariser une fille constitue un énorme gaspillage de temps et de ressources financières d'où la stimulation vers une production beaucoup plus imminente qui passe sans doute par une capitulation face au système scolaire. La ville devient leur principale destination ou elles connaissent les mésaventures les plus diverses.
C'est ainsi que l'on constate de plus en plus, la présence importante de jeunes filles venues des villages environnants de Niamey et des autres régions. L'espoir de toutes ces filles, c'est de gagner quelque chose (l'argent) pour préparer la rentrée prochaine ou un mariage futur, car les parents n'ont pas les moyens nécessaires. La plupart de ces jeunes filles, une fois engagées par une patronne, vivent des gros calvaires. Humiliation des patronnes et des autres membres de la famille, manque d'attention particulière sur leur santé, surcharge de travail et une mauvaise rémunération. Une situation qui constitue un handicap pour l'épanouissement de ces filles.
Aissa une de ces jeunes filles a accepté de témoigner sur sa situation. «Je suis venue du village de Zarmaganda à la recherche d'un gagne pain avec ma mère. J'ai été à l'école jusqu'au CE1 ou j'ai dû arrêter afin de suivre ma mère à Niamey» confie-t-elle. Après une année en train d'assister sa mère dans un ménage ou elle est domestique, la jeune fille s'engage à son tour. Ces tâches vont de la vaisselle au balayage en passant par les petites commissions par ci par là. Aissa explique les raisons majeures qui poussent les filles de son âge à s'aventurer dans cette vie. «Les difficultés de prise en charge, l'éloignement de l'école à mon village, le décès des parents et particulièrement un mariage précoce probable sont les principaux facteurs qui favorisent l'interruption de la scolarisation des jeunes filles de mon âge pour des activités de ce genre», a confié la petite Aïssa.

La pauvreté est à cet effet au centre du problème car la survie prime sur le long terme. En effet, malgré les efforts considérables des autorités dans les domaines à travers la gratuité de l'école, la construction de nouvelles classes, l'engagement d'enseignants, l'appui des partenaires techniques et financiers, ce phénomène continue de se développer. Des efforts supplémentaires doivent être consentis en vue d'adapter les divers programmes aux réalités de la société afin de permettre au Niger de rattraper le retard qu'il a accusé dans ce domaine. C'est un truisme de le dire, une fille qui a été à l'école est une richesse pour le foyer, le village et pour le pays tout entier. Par ailleurs, les partenaires notamment ceux qui militent pour la protection des droits de la jeune fille ont également un rôle à jouer dans le cadre de la lutte contre la maltraitance subie par ces jeunes filles.

Amadou Dounda Ismaël (stagiaire)

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