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Au Niger, Zoulaha et Zara, anciennes filles de gangs sauvées de la rue
Publié le jeudi 1 septembre 2016   |  LeMonde.fr


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© Autre presse par DR
Des jeunes filles suivent des séances d’éducation


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Zoulaha a un beau visage ovale et deux scarifications qui descendent de ses joues comme des larmes. Son regard est doux quoique un peu méfiant. Elle évite de le croiser avec le nôtre par timidité, déférence, ou parce qu’elle craint que cela ressemble à une provocation. Quand elle était dans les gangs des « Palais », un mauvais regard déclenchait une bagarre. Il fallait rester discret, ou foudroyer. Son arme de prédilection était le rasoir, qu’elle cachait au creux de la paume. Frêle féline de 13 ans, elle trompait son monde avec son mètre quarante. Un moment d’inattention de son adversaire, elle lui assénait quelques coups éclairs. C’est ainsi qu’elle a gagné sa réputation de kama kagaya, en langue haoussa. « Petite mais coriace ».


Trois ans plus tard, l’adolescente est apaisée. Dans la cour ombragée de son foyer pour jeunes filles, la violence des gangs de la ville de Zinder semble loin. Ici, avec d’autres adolescentes arrachées à la rue, elle apprend à faire du petit commerce, du tricot et de la couture sur de veilles machines Butterfly. Des pagnes et des foulards, comme les aime Zoulaha. C’est Safia Ibrahim, 32 ans, fondatrice de l’Association des enfants jeunes travailleurs, qui l’a récupérée en 2013 grâce à une grande campagne de l’Unicef pour démanteler ces Palais et réinsérer les mineurs qui les composent.
« Je n’étais plus seule »

« Ce qu’on appelle Palais sont des gangs de jeunes de 13 à 23 ans qui sévissent dans les rues de Zinder et d’autres villes du sud du Niger comme Maradi ou Diffa », explique Safia. C’est un phénomène qui remonte aux années 1990 et était à son apogée en 2011-2012. Pauvreté, surpopulation, déscolarisation, chômage ont poussé des centaines d’adolescents précaires à la rue. Certains ont tenté l’exode à Lagos, au Nigeria, ou à Cotonou, au Bénin, deux pays voisins. « Là-bas, livrés à eux-mêmes, ils ont développé de mauvaises habitudes et fréquentations – drogue, vols et violences – qu’ils ont importées à leur retour au Niger », poursuit-elle. A Diffa, une partie de cette jeunesse désœuvrée s’est tournée vers Boko Haram. A Zinder, ils traînaient leur misère dans les quartiers populaires.
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