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Auprès du grand Niger puissant… L’OPVN exporte les 3 N au pays de Patrice Talon
Publié le samedi 3 septembre 2016   |  tamtaminfo


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© Autre presse par DR
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Qui a dit que le slogan « Les Nigériens Nourrissent les Nigériens (3N) » n’est pas une réalité ? Pourfendeurs de la Renaissance culturelle, catastrophistes et animateurs ténébreux de la « cellule des rumeurs », bouclez vos grandes gueules ! Les 3N ont dépassé les frontières nationales. L’Office des Produits Vivriers du Niger (OPVN) a, depuiiiiiis, exporté notre label au pays de Patrice Talon.

Les Nigériens ont fini de nourrir les Nigériens. Désormais, ils nourriront les Non-Nigériens. Cher(e)s lecteurs et lectrices du journal « Le Hérisson », bienvenue dans le monde des confusions sémantiques pour découvrir les innovations langagières genre « Les Nigériens Nourrissent les Nigériens et les Non-Nigériens du patron de la grande boite des Produits Vivriers du Niger.

Vérification après vérification, nous avons trouvé quelques pistes pour les faits qui vont suivre. De quoi s’agit-il ? Qui dit OPVN dit produits vivriers. Et, qui parle de produits vivriers évoque aliments. Dans un pays où l’autosuffisance alimentaire n’est pas encore une réalité, le don de vivres est très médiatisé. En avril 2016, quelques temps, après l’investiture du Président Issoufou Mahamadou, le gouvernement pakistanais fait une donation à son frère nigérien.

Selon nos sources, il s’agit de 15 000 tonnes de riz Basmati (Basmati étant la marque). Chiffré en termes d’argent, à raison de 300 000 FCFA la tonne (la tonne elle-même évaluée sur la base de 15 000 FCFA le sac de 50 kg), ce n’est pas moins de 4 milliards et demi de FCFA que le Pakistan a déboursé dans ses poches pour venir en aide à son ami, le Niger.

Selon toujours nos sources (les mêmes), la cérémonie officielle de l’annonce de ce don aurait été faite ici même à Niamey, en présence d’un ministre pakistanais dépêché pour la circonstance, devant caméras et micro de radios et télévisions (Une précision, le Hérisson ne fut pas de la couverture médiatique de l’événement).

Après les remerciements, silence total sur la suite, c’est-à-dire la destination prise par ce tonnage important, du moins jusqu’à ce jour d’août 2016 où une lettre au contenu confus est tombée entre les mains de votre mammifère fouisseur. Que dit cette correspondance ? Pourquoi elle a attiré notre attention ? A ce niveau, nous demandons un peu plus d’attention de votre part pour la suite.

Le 4 juillet 2016, le Directeur Général de l’OPVN, Elh Alassane SOULEYMANE (si bien évidemment elle provient de lui) écrit à Monsieur le Directeur Général de Supermaritime S.A, une société, vraisemblablement chargée de transport de marchandises par mer, basée à Cotonou au Bénin avec pour objet : « Autorisation de vendre 5000 tonnes de riz Basmati pour couvrir les frais logistiques ».

Cette autorisation elle-même se réfère une lettre du Directeur de Cabinet du Premier Ministre donnant son OK pour un tel marchandage. Première question : les 5000 tonnes de riz Basmati à vendre pour couvrir les frais logistiques proviendraient-ils de 15 000 tonnes de don ci-dessus citées ? Une question appelant une autre, le gouvernement pakistanais a-t-il fait au Niger ce don à la condition que le pays bénéficiaire prenne la charge du transport ?

Le transport d’où à où. Si l’on prend la calculette, le transport lui-même sur la base de 5000 tonnes à liquider pour l’assurer tourne autour du milliard et demi de FCFA. Une idée appelant une question, posons nous l’interrogation suivante : 1 milliard et demi de FCFA pour transporter un don équivalent à 4 milliard et demi de FCFA ? On n’est pas là loin d’un don empoisonné. A moins que quelque part quelqu’un n’ait essayé de se sucrer.

Dans la suite de la correspondance, la confusion est étalée, du moins pour ce néophyte de Hérisson. Le Directeur Général de l’OPVN de poursuivre : «Vu les N°Pol…(une litanie de références techniques) et le contrat de vente et achat pour super Basmati Riz pakistanais de 4 900 tonnes du 05/05/2016, tous les documents initiaux étant à mon nom, vous êtes autorisés à livrer à la Société Difezi et Fils Sarl, BP 2024 Cotonou Bénin la totalité du tonnage indiqué dans le contrat ».

Relevons à ce niveau la mention « tous les documents initiaux étant à mon nom » à même de tiquer. En évoquant cette fois 4 900 tonnes, faut-il en déduire que 100 tonnes ont été soutirées ? Si c’est le cas pour qui et pour quoi faire ? Quel qu’en soient les réponses, il y a une chose qui est claire, la lettre du Directeur Général de l’OPVN qui n’a d’ailleurs pas voulu nous donner sa part d’explications (son Secrétariat n’ayant jusque-là pas fait suite à notre sollicitation d’avoir des éclaircissements) est floue et très confuse.

Faut-il croire que dans cette transaction qui a semblé se nouer et se dénouer au pays de Patrice Talon, le Niger a été moulé dans la farine ? Au regard du contenu de la lettre, tout laisse à croire que ce riz Basmati n’a jamais atterri sur notre sol. Est-il normal d’exporter les 3N et même de les transformer en 5N lorsque les Nigériens se démerdent à vouloir nourrir coûte que coûte les Nigériens.

En attendant les éventuelles explications, et si elles tardent à venir, vivement que la Haute Autorité à la Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA) aille à la recherche de la vérité sur cette affaire qui a de brins de similitudes avec ce que les spécialistes en journalisme d’investigation nomment dans leur langage « affaire scabreuse ».

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