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Situation politique : Il faut le dire...
Publié le mercredi 21 septembre 2016   |  Le Monde d'Aujourd'hui


M.
© Autre presse par DR
M. Soumana Sanda, ministre de la Santé Publique


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Soumana Sanda vient, enfin, de sortir des geôles du pouvoir, après 10 mois d’emprisonnement à Say, loin des siens et de tout ce qui peut faire le bonheur d’un père de famille. Il a ainsi été privé de sa liberté et de ses droits de jouissance de la vie tout court pour avoir affirmé qu’ils iront accueillir Hama Amadou, le président de leur parti politique, qui revenait au pays après de longs mois d’un exil forcé, en France et qu’ils se défendraient si jamais le pouvoir voudrait leur refuser l’exercice de ce droit constitutionnel. Avec d’autres militants du Moden Fa Lumana Africa, Soumana Sanda a fait les frais d’une certaine justice qui trie, parmi les justiciables, ceux qui doivent aller croupir en prison pour peu de choses tandis que de gros délinquants, notoirement connus pour des faits très graves, sont royalement ignorés.

Une certaine justice qui envoie des fonctionnaires en prison pour avoir exécuté des ordres manifestement illégaux et/ou truqué les résultats du concours d’entrée à la Fonction publique mais « oublie » de poursuivre les commanditaires dont les identités ont pourtant été déclinées par les agents poursuivis, lors de l’instruction judiciaire d’abord, puis pendant le procès. Une certaine justice qui reste l’arme au pied, impassible telle une momie, face à des dénonciations graves qui mettent pourtant en péril les intérêts du Niger, mais qui réagit spontanément et sévèrement lorsqu’il s’agit de faits politiques inhérents à la vie démocratique en République. Une certaine justice qui accule des journalistes qu’elle doit adouber et soutenir pour la mission de service public de qualité qu’ils mènent, mais qui ferme les yeux et les oreilles dès lors qu’un gros bonnet est impliqué dans de graves malversations financières. Une certaine justice dont les agissements de certains de ses membres, tout entiers dévoués à la prééminence du pouvoir actuel, ont complètement anéanti le pouvoir judiciaire au point d’en faire un simple appendice du pouvoir politique. C’est cette justice à double vitesse que combat aujourd’hui le Saman, le syndicat des magistrats qui sont restés dignes et probes, malgré les pressions et les intimidations politiques de toutes sortes. C’est cette vilaine hydre à plusieurs têtes qui a déjà suffisamment sévi que le Saman s’est décidé à affronter et à vaincre. C’est ce monstre qui a déjà fait plein de victimes et qui, selon toute vraisemblance, a déjà de nouvelles cibles dans le viseur, que les magistrats se sont, enfin, résolus à braver et à éliminer définitivement. Au nom de grandes valeurs : la République, de la démocratie et de la justice qui reste le terreau sur lequel prospèrent nécessairement les deux premières.

Si les magistrats, qui savent mieux que quiconque, les actes que ce pouvoir a continuellement posés pour mettre la justice à son service et maintenir couchés et dociles les citoyens, c’est parce que toute limite acceptable est dépassée. En fait, elle est dépassée depuis que, grâce à des magistrats justement, Mahamadou Issoufou a pu s’offrir un second mandat à la tête de l’Etat qu’il sait sans aucune légitimité. N’est-ce pas essentiellement des magistrats qui ont géré le processus électoral ? N’est-ce pas des magistrats qui ont argué que, toutes les fois que l’opposition politique a attaqué les actes d’antijeu du pouvoir en place devant les juridictions compétentes, qu’il n’y a pas eu de violations de la loi ? N’est-ce pas des magistrats qui ont autorisé le vote par témoignage, à 48 heures des élections du 27 février 2016, alors qu’ils n’en avaient aucune compétence ? N’est-ce pas des magistrats qui ont envoyé Hama Amadou en prison, au mépris de toute procédure judiciaire, afin que Mahamadou Issoufou sois assuré de rester à la tête de l’Etat ? Bref, dans ce combat engagé par le SAMAN, c’est le corps judiciaire qui se remet en cause et c’est une bonne chose. A travers ce combat, les magistrats entendent étouffer le monstre qui en gestation en leur sein ; un monstre dont le maître, désormais aveugle et sourd, ambitionne d’aplatir tout le monde et de régner en chef absolu. C’est le même rêve que Mamadou Tanja a caressé, même si les méthodes et les moyens sont littéralement différents. Ce rêve, c’est plutôt un cauchemar pour le Niger et ceux qui le caressent sont en vérité bourrés de complexes nés de leur histoire, de leur parcours ou de leur naissance.

Le SAMAN est sur le pied de guerre. Derrière ce combat du SAMAN, c’est tout le Niger qui doit se mobiliser pour défendre l’indépendance de la justice. Ceux qui pensent qu’ils ne se sentent nullement concernés par ce combat parce qu’il s’agirait de simples strapontins remise en cause se trompent lourdement. Il s’agit bel et bien de leur combat. Un monstre n’a pas d’amis, encore moins de parents. Il avale, tel un ogre, tous ceux qui gênent son expansion. Et lorsqu’il finit de manger ses adversaires, il s’attaque à ses propres enfants. N’est-ce pas le sort actuel de tous ceux qui, dans un zèle excessif frisant la folie, ont exécuté de basses besognes ou assuré des missions de la plus haute importance ? N’est-ce pas amer et déprimant de constater que l’on a contribué à l’émergence du monstre ?

Le plus grand tort de nos compatriotes est ce sentiment qu’ils traînent avec eux et qui leur fait croire que la défense de certains principes, libertés et droits ne les concernent pas et que c’est l’affaire des politiciens. Ceux qui ont été victimes des errements de Hamidou Garba, exécuteur des basses besognes de Mahamadou Issoufou qui l’a récemment félicité pour services rendus, l’ont appris à leurs dépens. Définitivement ruinés pour certains, ils ont depuis lors compris que la vie de la cité concerne tout le monde et que leur engagement à battre le macadam, parfois au péril de leur vie, peut se révéler plus soulageant que de devoir errer, sans possibilité de mener tranquillement ses activités commerciales. N’est-ce pas tant angoissant de sortir le jour et de ne pas savoir où l’on va se fixer pour commercer ? Le temps de dénicher un coin approprié pour s’installer, beaucoup de ces commerçants vont mettre la clé sous le paillasson. Hamidou Garba, un véritable buldozer déchaîné, poursuivra cette mission sans état d’âme, conscient qu’il n’a rien d’autre à vendre à Mahamadou Issoufou que le zèle et la servitude servile. Quant à ceux qui font les frais de sa folie, ils peuvent continuer à pleurer sur les épaules de leurs épouses. Le Niger est ainsi fait depuis que Mahamadou Issoufou est là. Les syndicats et organisations de la société civile se sont curieusement tus pour se mettre au service du pouvoir en place. Où sont passés Nouhou Arzika et ses compères ? Continuent à s’abreuver à l’ARTP pour ne pas lever le petit doigt alors que l’économie nigérienne est en train d’être disloquée ? Où est passé ce bonhomme qui pensait pouvoir manipuler tous ces citoyens, rien que par leur pauvreté, pour se faire une place au soleil et qui se fait appeler Talkey baba ? Depuis qu’il a effectué un virage à 180° lors des élections passées, il s’est littéralement volatilisé au point qu’on le croirait sur mars. L’école nigérienne est complètement hypothéquée mais très peu d’entre eux osent dénoncer publiquement cette situation catastrophique. C’est à peine s’ils ne demandent pas aux militants de faire preuve de compréhension et taire leurs revendications salariales.

C’est tout simplement honteux que des compatriotes s’adonnent à une telle vie, choisissant de servir, non pas le Niger dans lequel grandiront leurs enfants, mais des intérêts sordides qui les nourrissent, certes, aujourd’hui, mais qui affameront à coup sûr, leurs progénitures. Quelle fierté peut-on avoir lorsque, comme dans le cas du Mnsd Nassara, l’on trahit ainsi toutes les attentes des Nigériens pour se compromettre dans une gouvernance que Seïni Oumarou a qualifiée de satanique ? Peut-on, en toute lucidité, qualifier un pouvoir de satanique et s’y associer quand-même ? Bref, C’est vraiment HONTEUX !

Gambo

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