L’Afrique reste frappée par des taux de pauvreté et de chômage élevés malgré la croissance économique observée ces dernières années, a souligné lundi l’ex- secrétaire général de l’ONU Kofi Annan.
L’Afrique sub-saharienne a connu "la plus récente success story économique du monde", mais cette croissance n’a pas eu pour conséquence l’éradication des taux élevés de pauvreté et de chômage, a souligné M. Annan lors de la 3ème Conférence annuelle internationale pour la paix en l’honneur de Desmond Tutu à l’ Université du Cap-Ouest dans la ville du Cap.
Cette conférence fait partie des célébrations marquant le 82ème anniversaire de la naissance de M. Tutu. M. Annan a qualifié "d’ enthousiasmants" les progrès enregistrés par les pays africains en matière de croissance économique, de santé, d’éducation et de parité Toutefois, a-t-il rappelé, l’Afrique connaît toujours de graves problèmes ainsi que des nouvelles menaces, comme la mauvaise gouvernance, le crime organisé et le terrorisme, que sont venues rappeler les récents attentats au Nigeria et au Kenya.
"Malgré l’abondance extraordinaire de ressources naturelles en Afrique, la mauvaise gouvernance et le manque de transparence ont trop souvent conduit à la corruption, à l’exploitation et à des dégâts environnementaux", a déclaré M. Annan.
La Violence et la discrimination en Afrique doivent aussi être dénoncées, a fait valoir M. Annan.
On n’en fait pas assez pour les victimes de ces attaques, a déclaré M. Annan, soulignant par ailleurs le rôle des dirigeants religieux pour promouvoir la justice sociale.
"Il y a un rôle crucial à jouer pour les dirigeants religieux ici en Afrique, pour promouvoir la tolérance, la compréhension de notre humanité commune. Nous avons besoin d’eux à chaque opportunité de dénoncer la violence, la discrimination, les inégalités liées au genre et à la sexualité, et peut-être le plus important, ils doivent soutenir la liberté de tous, pas seulement la leur", a déclaré M. Annan.
L’Afrique doit accepter toutes ses populations quelles que soient leur genre, leur orientation sexuelle ou leur situation économique, a déclaré M. Annan, soulignant que l’Afrique ne pouvait pas se permettre d’être négligente sur ce point.
