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Libération des prisonniers politiques : Après le groupe de Soumana Sanda, reste celui de Issoufou Issaka et autres
Publié le vendredi 23 septembre 2016   |  Nigerdiaspora


Issoufou
© Autre presse par DR
Issoufou Issaka, Ministre de l`Hydraulique et de l`Environnement.


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Le coordonnateur régional Lumana de Niamey, Soumana Sanda, a recouvré sa liberté, dimanche 18 septembre dernier, après dix mois d'incarcération à la maison d'arrêt de Say. Il a été libéré en même temps que 5 autres militants de son parti (Moden Fa Lumana) interpellés, jetés en prison et jugés dans le cadre de la même affaire politique, parce qu'il s'agit bel et bien d'une affaire politique. Ils étaient accusés et inculpés "d'attroupement armé" pour avoir cherché à réserver un accueil de grand jour au président du parti, Hama Amadou, forcé à l'exil pendant plus d'un an à Paris (France), par le régime du président Issoufou Mahamadou sur la base d'un dossier judiciaire apparemment monté de toute pièce, qui n'a pas pu prospérer à cette date : il s'agit de l'affaire dite "de supposition de bébés importés" dans lequel sa deuxième épouse était inquiétée ainsi plusieurs autres barons politiques et économiques du pays.
Un mandat d'arrêt national étant émis contre le président Hama Amadou, le gouvernement a promis de l'exécuter en l'arrêtant dès qu'il foulera le sol nigérien, à l'aéroport international Diori Hamani de Niamey. Ce qui fut fait un après midi du 14 novembre 2015, après une répression policière sévère des militants Lumana qui s'étaient mobilisés pour accueillir leur leader. Soumana Sanda, lui, avait été interpellé à son domicile à l'aube du 14 nombre. Ses codétenus et lui ont été jugés à un an de prison dont dix mois ferme sur la base du chef d'inculpation ci-dessus exposé. Ils ont purgé les dix mois à l'exception d'un seul qui gardera prison jusqu'au 27 septembre prochain. Le jour de leur sortie de prison (dimanche 18 septembre), les militants du parti ont démontré au pouvoir que Niamey reste toujours le fief incontesté de Lumana, en dépit des épreuves difficiles imposées à ses cadres et ses militants. Ils étaient plusieurs dizaines de milliers à se mobiliser au siège national du parti et sur l'axe Niamey-Say pour réserver un accueil exceptionnel au coordonnateur région Lumana de Niamey. La démonstration de force du parti, qui a été interdite à l'occasion du retour d'exil de Hama Amadou le 14 nombre 2015, a été faite dimanche 18 septembre 2016. Sans aucun trouble à l'ordre public, qui est l'alibi invariablement brandi par le pouvoir pour interdire les manifestations et autres attroupements de rue projetés par l'opposition durant tout le premier mandat. Soumana Sanda et ses camarades militants sont enfin libres, mais d'autres cadres de Lumana gardent encore prison. Il s'agit de la vague des Issoufou Issaka, Seyni Mereda, Oumarou Dogari, etc., interpellés et jetés en prison dans le cadre du présumé putsch militaire déjoué, officiellement annoncé par le président Issoufou Mahamadou dans son adresse à la nation du 18 décembre 2015, date anniversaire de l'accession du pays au statut de République. Le coordonnateur régional Lumana de Tillabéri Issoufou Issaka et ses camarades militants d'infortune ont été arrêtés et jetés en prison, à la suite notamment de l'arrestation d'une douzaine d'officiers supérieurs de l'armée nationale qui ont été présentés par le pouvoir comme étant les bras armés de la prétendue conspiration déjouée contre les institutions de la République. Les premières semaines de leur interpellation, les prévenus militaires comme les civils ont été détenus dans des conditions extrajudiciaires, il aura fallu que le collectif d'avocats assurant leur défense se mobilise et fasse du bruit pour obtenir du pouvoir le respect des normes en matière de détention dans un Etat de droit. A partir de ce moment, l'opinion s'attendait à une évolution rapide du traitement du dossier au regard notamment des annonces tonitruantes faites par le ministre de l'Intérieur et celui de la Défense de l'époque, annonces selon lesquelles le gouvernement disposait de preuves attestant de la véracité des faits qui leur sont reprochés. Mais ce n'était pas le cas, le traitement du dossier s'est vite grippée. Il aura fallu que le collectif d'avocats de la défense monte encore au créneau, à travers une déclaration de presse pour dégripper la machine. Le collectif avait dénoncé toutes les irrégularités de la procédure judiciaire pour montrer à l'opinion qu'il s'agit tout simplement d'une détention politique. Pour preuve, c'est ladite déclaration qui a permis à ce que le chef de corps de la garde présidentielle, un élément central dans l'affaire, soit finalement entendu par le juge d'instruction en charge du dossier. Une autre information de taille fournie par la déclaration, c'est la vacuité du dossier qui ne comporte aucun élément de preuve, les Sms et autres communications annoncés n'y figurant pas. Plus édifiant encore, le collectif a indiqué que tous les civils interpellés dans l'affaire l'ont été à cause tout simplement de leur proximité avec Hama Amadou, président du Moden Fa Lumana, la bête noire du régime. En principe, le traitement judiciaire de l'affaire est appelé à s'accélérer aujourd'hui à partir du moment où le juge a désormais accès à l'élément central, pour déboucher sur un procès. C'est l'attente de l'opinion nationale et internationale qui veut savoir si oui ou non il y a eu tentative de coup d'Etat déjoué. Dans tous les cas, le collectif d'avocats envisage de saisir les juridictions extranationales pour sortir d'affaire leurs clients, étant convaincu qu'ils sont tout simplement des prisonniers politiques.

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