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Affaire favoritisme à l’Éducation de base : Quatre personnes sous les verrous, l’ex-ministre Ali Mariama toujours en liberté
Publié le mercredi 28 septembre 2016   |  Le Monde d’Aujourd’hui


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© Autre presse par DR
Mme Ali Mariama Elhadj Ibrahim, ministre de l`Education Nationale, de l`Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales


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Neuf personnes ont été interpellées dans une affaire de « favoritisme » dans un marché public octroyé par le Ministère de l’éducation de base sous l’ère de Mme Ali Mariama Elh. Ibrahim. Les cinq sont libérés, les quatre mis sous mandat dépôt à la prison civile de Niamey. Il s’agit du directeur des marchés dudit ministère ainsi qu’un autre fonctionnaire et deux fournisseurs. Si le grief « favoritisme » fait sourire sous ce règne de la Renaissance, il n’en demeure pas moins qu’il soit une infraction prévue et punie par la loi. De ce point de vue, il n’y a rien à redire. Cependant, concernant la procédure, il y a bien un hic.

Les faits

Un appel d’offre est lancé par le ministère en charge de l’enseignement de base pour la livraison de matériels informatiques. Un des soumissionnaires remporte le marché et livre « conformément » aux termes contenus dans le dossier d’appel d’offre, selon ses proches. Des sources proches du parquet indiquent que le « problème n’est pas au niveau de la livraison » mais bien dans la manière dont le marché a été attribué. Quoi qu’il en soit, si manquement il y a eu, elle ne pourra être que d’ordre administratif. Et là, on ne peut que s’étonner du fait que la première responsable du ministère à l’époque soit toujours libre de ses mouvements. Si mauvaise attribution de marché il y a, n’est-ce pas au sommet du département, en l’occurrence, à la ministre Ali Mariama Ibrahim qu’il faut demander des comptes ? Pourtant, ce sont les exécutants qui sont écroués pendant que le pôle de décision le plus important est ignoré. C’est vrai, en sa qualité d’ancienne ministre, Mme Ali Mariama dispose d’un privilège de juridiction. Elle ne peut être traduite que devant la Haute cour de justice après sa mise en accusation par l’Assemblée nationale. C’est une procédure assez longue faut-il le reconnaître. Mais pourquoi n’avoir pas attendu de boucler cette procédure et les enquêtes nécessaires avant de jeter en prison des chefs de familles ? De plus en plus, au Niger, contrairement à la tradition du droit qui veut que la liberté soit la règle et la détention l’exception, on a comme l’impression que le régime prend un malin plaisir à envoyer en prison des brebis galeuses tant que cela ne touche pas les barons et baronnes du système. C’est le cas avec l’affaire du concours frauduleux du ministère de la Santé publique dans laquelle plusieurs fonctionnaires de l’État gardent prison et qu’une demande de mise en accusation de l’ancien ministre serait même transmise au gouvernement selon un confrère, alors que la première dame Dr Malika Issoufou dont le nom est également cité dans la même affaire n’est jusque-là pas inquiétée. Du tout. Et puis, entre nous, s’il faut emprisonner toutes les personnes présumées coupables de « favoritisme » sous cette ère de la Renaissance du président Issoufou, les prisons du Niger pourront-elles contenir le déluge humain ? Evidemment non et même si on faisait recours au Guantanamo, on ne pourra pas s’en sortir. Cela, pour dire que comme à son habitude, le régime du président Issoufou choisit ses victimes dans les rangs des « petits » fonctionnaires mais surtout de ceux qui sont fichés comme étant de l’opposition ou proches de celle-ci. Quant aux autres, ils peuvent se la couler douce pour autant que leur appartenance à la famille politique qui gouverne ne fera pas défaut, rien, absolument rien ne peut leur arriver.

Dans le même temps, les faibles et sans défense sont derrière les barreaux loin de leurs familles, comme si eux, sont moins Nigériens que les autres. Quel régime ! Diviser autant les fils d’une même nation au point de créer des clans : d’une part, ceux qui sont les justiciables voire même les proies faciles de Dame justice, et d’autre part, ceux qui sont au-dessus des lois, et qui peuvent tout se permettre, impunément. Quelle démocratie !

Amadou BELLO

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