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Forum sur la migration clandestine à Matameye (Niger)
Publié le lundi 10 octobre 2016   |  Agence Nigerienne de Presse


Des
© AFP par ISSOUF SANOGO
Des migrants en route vers la Libye.
Lundi 1er juin 2015. Niger


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Zinder - La Ville de Matameye (80 km au Sud de Zinder) a accueilli le 29 septembre dernier, un Forum National sur les migrations clandestines des populations nigériennes en direction des pays voisins du Nord notamment l’Algérie et la Libye.

La cérémonie d’ouverture qui a été présidée par le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, de la Décentralisation, de la Sécurité Publique, des Affaires Coutumières et Religieuses, s’est déroulée en présence du Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, M. Morou Amadou, de la Ministre de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, des autorités administratives et coutumières, des magistrats, des Chefs de villages, les transporteurs, les candidats à la migration clandestine et les retournés récents d’Algérie.

Un débat franc et direct s’est instauré entre ces différents acteurs sous la Présidence du Ministre d’Etat Bazoum Mohamed qui a demandé aux uns et aux autres de s’exprimer en toute liberté pour connaître les causes profondes de ce phénomène qui agace le pouvoir et ses conséquences fâcheuses sur la vie quotidienne des populations nigériennes.

Il s’est félicité des grands progrès obtenus tendant à diminuer d’intensité de ce phénomène de migration clandestine où des activités de réinsertion sociale génératrices de revenus sont prévues à l’intention des candidats à l’exode massif vers les pays arabes situés au Nord du Niger.

Pour anéantir ce réseau de migration clandestine, le gouvernement vient de prendre un certain nombre de mesures. Récemment, a-t-il dit, 60 véhicules à bord desquels se trouvaient plus de 15.000 personnes ont été interceptés dans le Sahara et remis aux autorités Régionales d’Agadez.

En outre, 50 passeurs ont été écroués pour une longue durée aussi bien à Tamanrasset (Algérie) qu’à Agadez (Niger).

Il a saisi l’occasion pour demander aux Chefs de villages, au nombre de 400, réunis pour la circonstance, à s’impliquer pour apporter leurs précieuses contributions en dénonçant les candidats à cette aventure qu’est la migration clandestine.

Les maisons qui abritent ces migrants clandestins, composées en majorité des femmes dont la plupart s’adonnent à la prostitution, et des enfants livrés à la mendicité, installés sur le sol nigérien et algérien ont été systématiquement fermées.

Des textes de lois adoptés en 2015 ont prévu des sanctions sévères à l’endroit des contrevenants allant des amendes excédant 30 Millions de FCFA à l’emprisonnement à vie.

Pour les Ministres Morou Amadou de la Justice, Garde des Sceaux et Mme Amadou Aïssata de la Poromotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, les mesures prises par le Gouvernement ont permis de donner une réplique vigoureuse à ce phénomène de migration clandestine .

Les résultats enregistrés dans ce domaine sont salutaires car les candidats à cet exode massif n’affichent plus d’obsession au regard des mesures répressives adoptées par le gouvernement.

Pour le Secrétaire Général de la Région, M. Maman Harou, la migration clandestine des populations de kantché est imputable à la pauvreté qui mine les communautés de base de cette partie de la région de Zinder.

Avis contradictoire du député national Shitou Mahaman, ressortissant de ce département, qui bat en brèche, cette thèse. Les populations de son département ne souffrent pas de pauvreté. Elles affichent pour la plupart un goût prononcé pour l’exode pour satisfaire des ambitions diverses.

Rabiou Daouda, Ancien Ministre partage également cet avis du député national.

« Quand une femme, avec le consentement de son époux vend son bœuf à 400.000 FCFA, prend soin de remettre à son mari la moitié de cette somme pour remonter à Alger avec le reste, nous disons que cela s’appelle de l’irresponsabilité chez les maris », rétorque l’ancien ministre, également conseiller spécial du Président de la République. « Cela, peut-il constituer un signe de pauvreté » ? s’est-il interrogé avec ironie.

‘’Ce qui est encore intolérable, c’est qu’après un bref séjour en terre algérienne, ces femmes mariées reviennent au foyer avec des grossesses illégitimes. Cette pratique discrédite l’image du pays et l’honneur de notre département », reconnait au moins Rabiou Daouda.

« C’est un acte d’irresponsabilité démesurée commis par les hommes qui laissent la grande liberté à leurs épouses en s’adonnant à ce vieux métier du monde ».

Pour sa part, le Chef de Canton de Kantché a simplement appelé ses administrés à renoncer à la migration clandestine pour éviter de connaître la coupe amère de la vie. « Je vous demande de vous conformer à la loi en vigueur de 2015 qui a prévu une gamme de sanction à l’endroit des contrevenants », a-t-il exhorté.

« Notre département regorge des terres agricoles riches qui méritent d’être mises en valeur pour se passer des difficultés alimentaires et pouvoir faire face aux périodes de soudure », rappelle l’honorable.

« Nous avons les eaux souterraines à moins de deux mètres. Nous formulons ici le vœux de voir le gouvernement appuyer le monde des producteurs pour entreprendre les cultures de décrue à grande échelle dans la perspective de rompre avec la rigueur de la période de soudure et certaines saisons pluvieuses capricieuses », renchérit le chef de Canton.

« Nous prenons ici a-t-il dit l’engagement de sensibiliser nos populations pour abandonner ce chemin de migration clandestine », promet le chef de Canton, nuançant au passage que « les migrants clandestins ne sont pas tous ressortissants de Kantché. Nous dénombrons les autres nationalités africaines et les exodants des diverses régions du Niger ».

Le Préfet d’Arlit Alat Mogaskiya, dont le département est l’un des points de passage des migrants, partage effectivement cet avis, car « parmi les migrants clandestins figurent des ressortissants nigérians », par exemple.

« Nous avons eu la maladresse après une enquête de constater la délivrance par notre administration de trois faux documents d’actes de mariage attribués par exemple à une seule femme.

Nous relevons ici de l’irresponsabilité des parents qui laissent des jeunes filles de 17 à 18 ans emprunter le chemin de l’aventure. Il Ya des choses qui ne peuvent pas se dire sur cette place publique, je préfère me taire », dit le Préfet.

« Il me plait de rappeler aux candidats à l’exode que toutes les commodités dont ils jouissaient sur la terre algérienne sont maintenant détruites. Les chances pour franchir la frontière algériennes sont brisées », a averti Alat Mogaskiya.

Le Consul Général du Niger à Tanmarasset (Algerie), estime également que les mésaventures des ressortissants nigériens sont extrêmement délicates, qu’elles ne méritent pas d’être décrites ici.

‘’Les femmes qui vivent à Tamanrasset me connaissent bien, principalement les ressortissantes de Kantché. Le mode de vie qu’elles mènent est régulièrement rapporté par nos services », rapporte-t-il, révélant que « ceux ou celles qui mendient ne souffrent d’aucune infirmité ».

Témoignages des femmes migrantes clandestines revenues d’Alger

Mme Hinda Maman : ‘’ Si j’ai décidé d’aller à Alger, c’est parce que mon mari ne m’entretient pas .J’ ai décidé de partir à Alger dans l’espoir de me réaliser. Après 27 jours en terre algérienne, j’ai réussi à envoyer la somme de 100.000 FCFA au village pour soutenir ma famille. Deux jours plus tard, j’ai été rapatriée au Niger.

Zoula Hayo : ’’ Je suis mère de neuf enfants, Après un séjour de deux mois à Alger, j’ai pu tirer mon épingle du jeu en réussissant à obtenir quelques millions. Revenue au village, j’ai investi pour assurer les accessoires du mariage pour ma fille ».

« Dans ce pays, on gagne beaucoup d’argent. Et puis, quand on laisse son mari au village, il nous arrive de flirter avec les arabes et les nigériens exodants avec tout ce que cela entraine comme conséquences fâcheuses. Il est difficile de résister longtemps sans pouvoir satisfaire ce besoin naturel surtout quand on est loin de son époux,’’

Mariama S : « Mariée, je reviens avec 600.000FCFA au village et une grossesse après un séjour de six mois à Alger. J’ai pris le soin de prévenir mon mari de mon état, par téléphone. Ce dernier m’a recommandé de revenir car, a-t-il dit, « la grossesse que je porte n’est qu’un incident de parcours ».

Rama Souley ; « Les tracasseries pour aller à Alger sont énormes. Il n y a que des souffrances à tout bout de champ. C’est pourquoi je lance un appel aux autres femmes d’éviter de prendre gout à cette aventure aux conséquences néfastes ».

Les Chefs des villages sont tour à tour intervenus pour affirmer leur soutien à la décision du gouvernement pour réprimer l’élan des candidats à la migration clandestine.

SY/DMM/ANP/Oct 2016

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