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Le Sahel N° du 7/10/2016

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Conférence de presse conjointe animée par la Chancelière Angela Merkel et le Président Issoufou Mahamadou : Un centre logistique de l’armée allemande sera bientôt installé à Niamey
Publié le mardi 11 octobre 2016   |  Le Sahel


Visite
© AFP par BOUREIMA HAMA
Visite officielle à Niamey de la Chancelière Fédérale Allemande Dr. Angela Merkel
Lundi 10 Octobre 2016. Niamey. La Chancelière Fédérale Allemande Dr. Angela Merkel en visite officielle dans le cadre de sa tournée de trois jours en Afrique axée sur la sécurité et à endiguer l`afflux de migrants vers l` Europe.


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Après l’accueil empreint de chaleur réservé à la Chancelière allemande, suivi du tête-à-tête avec le Président Issoufou Mahamadou au salon d’honneur de l’Aéroport, puis les entretiens élargis les deux dirigeants ont animé une conférence de presse conjointe au Palais de la Présidence.
Dans son mot introductif, le Chef de l’Etat, SE. Issoufou Mahamadou s’est dit fier d’accueillir la chancelière allemande au Niger. Il a rappelé qu’au mois de mai dernier, le Niger a reçu la visite du ministre des Affaires Etrangères allemand et au mois de juin, celle du ministre allemand chargé du développement avant de déclarer que lui-même, avait effectué le 17 juin dernier une visite de travail à Berlin. « Aujourd’hui, voilà, nous avons l’honneur de recevoir Mme Angela Merkel à Niamey. Je crois que toutes ces visites témoignent la bonne relation qui existe entre l’Allemagne et le Niger. Notre coopération est très ancienne. Elle a débuté dans les années 1960. Ses interventions concernent les secteurs prioritaires à savoir, la décentralisation et la bonne gouvernance, l’agriculture productive et durable, l’eau et l’assainissement. Il s’agit du développement à la base et de la démocratie », a déclaré SE Issoufou Mahamadou.

Selon lui, plusieurs infrastructures dans le secteur de la santé, de l’éducation et de l’environnement ont été réalisées au Niger. Cette coopération s’étend également dans le domaine de la sécurité alimentaire et de l’Agriculture. Pour le Chef de l’Etat, en ce qui concerne, le secteur de la santé de la reproduction, le Niger fait face à un défi démographique énorme avec un taux de croissance les plus élevé du monde. « Il est important que le Niger soit appuyé afin de créer des conditions pour la transition démographique et la maitrise de la croissance démographique. Nous avons des objectifs très ambitieux dans ce domaine que la République Fédérale d’Allemagne veut nous aider à atteindre nos objectifs », a précisé le Président de la République. Ainsi, l’Allemagne intervient au plan national dans le secteur de l’éducation qui constitue un secteur prioritaire pour le Niger dans lequel, le pays investit 25% de ses ressources. L’accent est mis sur l’éducation des jeunes filles en relation d’ailleurs avec les préoccupations relatives à la démographie afin de maintenir les jeunes filles à l’école, le plus longtemps possible jusqu’à l’âge de 16 ans pour mettre fin au mariage précoce.Chancelire-allemande

Il se pose au Niger de nouveaux défis qui s’élargissent à savoir celui de la sécurité et de la migration. Pour la sécurité, le Niger a des menaces à ses frontières avec la Libye, le Mali, le bassin du Lac Tchad. « Nous sommes sur trois fronts. Nous souhaitons le soutien de l’Allemagne. Déjà elle le faisait à travers son intervention à la MINUSMA au Mali qui entre dans le cadre de la sécurité du Niger. Par exemple, la dernière attaque que le Niger a connue le 06 octobre dernier vient du Mali. Donc régler le problème de la sécurité au Mali, c’est contribuer à régler le problème de sécurité au Niger. La décision de la chancelière d’envoyer un contingent de 650 hommes au Mali est à saluer. C’est tout naturellement que le Niger accepte de donner des facilités à l’Allemagne pour qu’un centre logistique puisse soit installé au Niger. D’ailleurs nous saluons cet appui que, l’Allemagne apporte à la sécurité régionale », a déclaré le Président de la République SE. Issoufou Mahamadou.

La coopération avec des pays comme l’Allemagne est très utile pour le Niger du point de vue de la sécurité. Le Chef de l’Etat a rappelé la situation qui s’est produite en 2013 au Mali. « Les terroristes sont sur le point de prendre Bamako, il a fallu l’intervention de la mission serval. L’intervention de nos partenaires dans la lutte contre le terrorisme n’est pas la cause des problèmes. Ne découragez pas les pays qui veulent nous aider pour faire face à la situation. Aujourd’hui, nous avons, l’opération barkhane qui a pris le relais de serval. C’est l’instance la plus active dans la lutte contre le terrorisme au Mali. La MINUSMA pour l’instant n’a pas de mandat offensif qui lui permet de combattre le terrorisme. Elle est là pour le maintien de la paix entre le gouvernement malien et les mouvements armés qui ont signé l’accord avec le Mali. C’est pour cela que nous insistons pour la mise en place d’une force offensive qui puisse débarrasser le nord Mali des terroristes qui de temps en temps font des incursions au Niger. Nous devons remercier les pays amis qui nous viennent en aide dans cette lutte », a-t-il souligné.

Les défis de la migration, de la sécurité dans la région du sahel et les rumeurs sur la coopération militaire Nord-sud

prn-1Selon le Chef de l’Etat, les terroristes veulent déstabiliser tous les pays. « Nous prenons leur menace au sérieux surtout que, nous avons plusieurs fronts. En ce qui concerne la Libye, nous mettons la pression sur la communauté internationale pour une sortie de crise et mettre fin au chaos libyen avec la mise en place d’un gouvernement central. Au Mali, des actions sont menées pour la maitrise de la situation. Concernant Boko Haram, la solution constitue la force mixte multinationale qui est en train de faire un très bon travail. Boko Haram est en train de reculer partout. Nous continuerons à la combattre. Dans quelques mois, il ne restera qu’une insécurité résiduelle dans le basin du Lac Tchad. C’est une question que nous prenons au sérieux, c’est pour cela que nous mettons beaucoup de moyens pour le renforcement des capacités de nos forces de défense et de sécurité. Nous investissons 10% de nos ressources budgétaires dans la sécurité. Depuis 5 ans nous avons multiplié par 15 les investissements dans ce secteur. Rien n’est possible si un pays n’est pas en sécurité. C’est pourquoi, nous faisons cette liaison étroite entre sécurité et développement. Investir dans la sécurité ce n’est pas jeter l’argent par la fenêtre, c’est aussi investir dans le développement », a soutenu le Chef de l’Etat.

En ce qui concerne le phénomène de la migration, un autre point de la coopération entre les deux Etats, le président de la République a rappelé la tenue du sommet Union Européenne/ Afrique qui a mis en place un plan d’action que le Niger appuie pour trouver des solutions à ce problème. Il a été décidé au niveau de l’Union Européenne de mettre en place un fond fiduciaire de 1,8 milliards d’Euros. Mais les besoins des pays d’origine des migrants et les pays de transit comme le Niger dépassent largement la somme prévue. « Le Niger a lui seul besoin d’un milliard d’Euro. Il faut un soutien plus massif à nos pays. Il faut soutenir le développement économique et social dans nos pays. Ce soutien va également aider l’économie des pays européens », a expliqué le Chef de l’Etat. En effet, il faut, selon lui, un plan Marchal pour soutenir les pays africains comme le Niger dans tous les domaines. « Notre objectif, c’est la faim zéro d’ici 2020. Nous avons besoin de ressources financières pour les secteurs sociaux debase et pour ça, nous allons compter sur nous mêmes pour mobiliser les ressources internes, mais cela n’est pas suffisant, nous avons besoin du soutien extérieur», a-t-il affirmé.

Pour sa part la chancelière allemande qui est à sa première visite au Niger a déclaré que sa tournée africaine est axée sur la migratoire, la sécurité et le développement. Selon elle, il est important que l’Afrique ne perde pas ses meilleurs d’intellectuels et de bras valides. En ce qui concerne la migration, l’enjeu est double. La région d’Agadez se situe au sud du Sahara, où sévissent les milices Djihadistes, mais aussi les contrebandiers de la migration. La ville s’est imposée comme un carrefour de transit pour rejoindre l’Europe via la Libye et la mer Méditerranée. Cela va conduire les deux Etats à établir une cohérence dans la coopération en matière de lutte contre le phénomène et pour le développement. Mme Angela Merkel a dit que son pays va envoyer davantage de troupes en Afrique, notamment dans les zones visées par les attaques Djihadistes. Elle a aussi dit que, si les investisseurs interviennent en Afrique, cela permettra efficacement de lutter contre les flux migratoires. Selon elle, pour arriver à une baisse des flux migratoires, le meilleur moyen est d’encourager la croissance économique, de lutter contre le terrorisme et d’encourager la bonne gouvernance.
A la fin de la visite dans l’après-midi, la Chancelière allemande a quitté Niamey pour Addis Abéba en Éthiopie, où elle sera reçue au siège de l’Union africaine (UA). A son départ à l’Aéroport International Diori Hamani de Niamey, Mme Angela Merkel a été accompagnée au pied de la passerelle de son avion par le Président de la République, Chef de l’Etat SE Issoufou Mahamadou. Auparavant, elle a été saluée le Premier ministre, Chef du gouvernement SE Brigi Rafini ainsi que les présidents des Institutions de la République.
Seini Seydou Zakaria



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