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Insécurité et manque d’argent : Le Niger d’Issoufou en panne de tout …
Publié le vendredi 14 octobre 2016   |  Le Monde d'Aujourd'hui




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Le Niger, vit des moments difficiles. Depuis quelques mois, tout semble sous cale. La locomotive est à l’arrêt. Le Niger n’avance pas, si d’ailleurs il ne recule malgré quelques satisfécits ambigus dont on ne sait d’où on les sort, pour dire que l’économie nigérienne se porte bien, quand bizarrement l’argent manque, quand, même ce qu’il faut pour le fonctionnement régulier de l’administration fait aussi défaut ces temps-ci. Ils sont en effet nombreux ces services à qui il manque le minimum vital pour fonctionner régulièrement.
Souvent, jusqu’à l’essence manque. L’histoire donne ainsi raison à Jean Olivier de Sardan, qui reprochait à la gestion socialiste de ses ? amis?, de ne pas envisager son action sous la norme de la qualité, se contentant d’exhiber orgueilleusement des chiffres à tout le moins mensongers, pour ne pas dire décoratifs.
Ce pays traine-t-il le boulet du parjure, pour ainsi perdre confiance en lui-même ? Pourquoi appeler la France, l’Amérique, l’Allemagne quand nous avons notre propre armée ? Ne lui fait-on plus confiance ? Le Niger vit des malaises.
Le Niger est-il donc en panne ? L’on est bien tenté de le croire. L’on se rappelle, que le gouvernement dirigé par Hama Amadou pendant plus de sept ans, avait hérité d’une situation économique difficile doublée d’une ardoise assez costaud de la dette extérieure et intérieure, avec notamment des arriérés d’une année dus à la fonction publique et de nombreux impayés qu’attendaient les fournisseurs de l’Etat. La situation était alors désespérée, mais c’est avec courage, que Hama Amadou accepta d’assumer les charges périlleuses dans un tel contexte de premier ministre. Il se mit au travail et l’homme, qu’on l’aime ou pas, est un bosseur, un fin stratège qui, très vite, avait rassuré les partenaires par la mise en œuvre de mesures courageuses. Les salaires se payaient alors, ainsi que les arriérés que certains candidats en 2009, refusaient de reconnaitre au motif que les travailleurs, ne devaient pas les mériter. Très vite, il réussit à restaurer les équilibres macroéconomiques et à booster l’économie naguère exsangue. Et les caisses de l’Etat, hier « désespérément vides » ont été renflouées et l’embelli ainsi créée autorisait l’optimisme. Depuis l’indépendance, aucun autre régime n’a hérité d’une aussi reluisante situation pour conduire dans la sérénité la gestion de l’Etat.
La gabegie et l’amateurisme ont vite eu raison de l’orthodoxie et les richesses nationales ont ainsi été dilapidées pour enrichir les privilégiés de la renaissance dont nombre d’entre eux, sont aujourd’hui assis sur des milliards oubliant le socialisme qu’ils ont jusqu’ici prêché. Le trésor, depuis des mois, s’est asséché. L’argent n’est plus là et ça court dans tous les sens pour traquer l’argent introuvable, comme affolé que le peuple, ne découvre l’échec. Les investissements sont en stand-by non plus par la volonté des gouvernants, mais parce que les opérateurs nationaux, rejettent systématiquement les marchés d’un Etat qui n’est plus solvable. Et l’on profite pour inviter les investisseurs étrangers que l’on croit, sont capables de prendre des risques, à l’image d’un Bolloré qui a osé, sans étude et sans être payé, construire les rails que l’on sait. Le manque d’argent est si criard que le régime a dû bricoler pour éviter d’organiser les élections locales et on comprend que depuis qu’ils ont usurpé les suffrages populaires pour confisquer le pouvoir, les princes roses ont perdu leur arrogance. Et on le comprend, l’argent qui donnait des ailes, qui permettait de détourner de faibles consciences et de pousser des hommes vénaux à insulter sur les médias, des adversaires devenus pestiférés pour des hommes qui ont peur de la contradiction, n’est plus là. « La marmite est vide », pour reprendre une vieille chansonnette. Pire, aujourd’hui, c’est le commerce même qui prend un grand coup avec la décision inhumaine du pouvoir, de détruire des milliers de boutiques comme si le régime était pris d’une nouvelle folie, d’une hystérie qui lui interdisait toute lucidité dans le regard qu’il porte sur la nation.
La réalité de la morosité se vit aussi dans les banques, situation qui ne présage rien de bon pour l’avenir et pour le régime car cela aussi est source de blocages multiples. Quand les banques n’ont plus d’argent et qu’elles doivent prétexter des problèmes de connexion pour satisfaire sa clientèle, c’est que nous sommes déjà dans la banqueroute. C’est d’autant inquiétant que depuis des semaines, le Niger n’a même plus de ministre des finances. C’est le « laisse-guidon » et le pays semble être dans le choix suicidaire de la navigation à vue qui lui a coûté d’ailleurs cet enlisement.
La panne, n’est pas qu’au niveau de l’économie. Elle est aussi dans les autres secteurs de la vie de la nation. L’école vit aujourd’hui ses heures les plus sombres de son histoire. Il n’y a aucun niveau de la chaine qui rassure aujourd’hui. S’il pouvait trouver quelques subterfuges comme ce qu’il a inventé pour reporter les élections locales, sans doute que le régime allait trouver le moyens de s’éviter cette rentrée potentiellement explosive, qui lui ouvre bien de fronts pour lesquels il manque de génie à savoir comment éteindre les différents feux qui s’allument ici et là. L’école des pauvres, c’est-à-dire l’école publique et les universités publiques par le peu d’attention qu’elles ont de la part de socialistes débordés, sont condamnées à la médiocrité et à l’inévitable déchéance. Cette école ne peut espérer de si tôt des lendemains meilleurs quand on sait que les enfants des princes sont à Harvard, à la Sorbonne ou dans quelques lointaines écoles prestigieuses.
Le gouvernement, lui-même est en panne. Cela fait combien de temps, que retenant stoïquement leur faim qui les a forcés à se rendre à « l’ennemi », Seini et ses compagnons d’infortune attendent, frileux, que la cloche annonce l’heure des banquets pour ingurgiter les morceaux viandés que la position à la COPA leur rendait lointains et inaccessibles à moyen terme. Car, en vérité, l’équation à plusieurs inconnue que gère Issoufou Mahamadou, est une énigme difficile à dénouer : comment contenter celui qu’il aurait lui-même démarché, sans frustrer son parti qui doit souffrir qu’on le survole pour prendre des décisions qui pourraient lui nuire, et ses alliés « traditionnels », déjà mécontents, pour nombre d’entre eux, de la part dérisoire qu’on leur a concédée. Sans doute que si le gouvernement tarde à tomber, c’est parce que, l’on se serait rendu compte de toutes ces implications, qui font que le gouvernement recherché crée plus de problèmes qu’il n’en résolve et pour cause, tous sont partis, non pas pour le Niger comme ils le prétendent, mais bien pour trouver à manger et à calmer des ventres qui grondaient depuis des mois de manquer un peu de sucré.
Comme, on le voit, ce ne sont pas des problèmes qui manquent aux socialistes. On comprend alors que le pays soit invivable pour un président qui a ainsi appris à hésiter et à douter, pour aller partout, mais revenant à chaque fois bredouille. Et l’Allemagne qu’on courtise a été claire il y a quelques semaines : l’Etat doit faire face à ses responsabilités, elle, elle appuie les projets et programmes qui bénéficient directement aux populations, projets et programmes qui d’ailleurs souvent directement pilotés par les pays donateurs car, depuis quelques temps, l’on ne fait plus confiance aux dirigeants africains pour leur confier la gestion de fonds qu’on leur alloue dans le cadre de la coopération bilatérale ou multilatérale. Aucun Etat, ne peut aujourd’hui donner de l’argent à un autre, pour organiser des « foyandi »…
Jusqu’ici, le régime est dans le tâtonnement. Le Niger a besoin de solutions courageuses, hardies, d’abord internes c’est-à-dire entre Nigériens et ces problèmes, avant d’être économiques, sont d’abord politiques…

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