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Situation hydrologique dans le bassin du Niger/ Les crues d’août-septembre 2013 et la prévision de la crue guinéenne 2013/2014: des efforts à fournir pour faire face à la crue qui menace les activités des populations riveraines
Publié le jeudi 10 octobre 2013   |  Le Sahel


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© Autre presse par DR
Situation hydrologique au 29 août 2013 : la côte d’alerte du débit du fleuve Niger, fixée à 530 cm, est montée hier à 548 cm


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Selon les informations fournies par l'Autorité du Bassin du Niger, le fleuve Niger a connu aux mois d'août et septembre 2013, une crue exceptionnelle du Niger supérieur au Niger moyen. Ces crues ont provoqué de fortes inondations sur l'artère principale du fleuve, notamment à Bamako au Mali, à Niamey au Niger et à Malanville au Bénin, a indiqué la même source, qui précise que cette crue faisait suite à des précipitations de fortes intensités enregistrées sur cette partie du bassin. Cependant, dans le Niger Inférieur au Nigeria, les écoulements d'août 2013, notamment à Makurdi et à Lokoja, sont restés inférieurs à ceux de l'année 2012.

Parlant de la crue guinéenne, la source indique qu'elle est la résultante des apports venant du haut bassin du Niger depuis la Guinée en passant par le Mali pour se diriger vers l'aval au Niger, au Bénin et au Nigeria. A la traversée du Mali, le fleuve reçoit les eaux du Sankarani et du Bani, ses affluents principaux, eux-mêmes alimentés par les sous-affluents les plus importants que sont le Baoulé et la Bagoé qui prennent leurs sources en Côte-d'Ivoire. Ce volume d'eau en provenance du Haut Niger séjourne au moins un mois dans le Delta Intérieur au Mali et poursuit son chemin vers le Niger Moyen puis le Niger Inférieur et atteint le Delta Maritime au Nigeria avant de se jeter dans l'Océan Atlantique, a ajouté la même source.
On note ces dernières années l'apparition de phénomènes extrêmes devenus récurrents et se manifestant par une alternance de sécheresse sévère et de crues exceptionnelles. Si les années hydrologiques 2010/2011, 2012/2013 et 2013/2014 ont connues des crues exceptionnelles dans le Niger Supérieur, pour le Niger Moyen, notamment à Bamako et à Niamey, l'année 2011/1012 a été une année déficitaire.
L'hydrogramme de la station de Niamey donne une seule pointe de crue locale cette année au lieu de deux comme cela a été observé les années précédentes. On relève aussi que le maximum de la crue guinéenne, qui dépassait largement celui de la crue locale à Niamey au cours de la période humide d'avant 1970, cette dernière prend de plus en plus le pas sur la crue guinéenne (cela a été le cas en 1998, en 2010, en 2012 et vraisemblablement en 2013). Ces changements pourraient être le fait des modifications intervenues sur les états de surface des sols dans la zone soudano-sahélienne du bassin versant des affluents de la rive droite originaires principalement du Burkina Faso.
S'agissant des prévisions, sur la base des dernières données reçues des stations hydrométriques en amont de Niamey, notamment les stations de Koulikoro, de Douna, de Diré, d'Ansongo au Mali et de Kandadji au Niger, la prévision de tendance en date du 2 octobre 2013 indique, concernant le Niger supérieur, en amont du Delta Intérieur, que la pointe a été atteinte à la station de Koulikoro en amont du Delta Intérieur le 14 septembre 2013 avec une cote de 583 cm correspondant à un débit d'environ 5100 m3/s. La décrue déjà amorcée va se poursuivre jusqu'en fin novembre 2013. Les pluies locales de la dernière quinzaine du mois d'août 2013 ont eu pour effet une montée rapide des eaux jusqu'à atteindre des niveaux supérieurs à la moyenne. Cependant, les prévisions donnent une décrue proche de la quinquennale sèche à partir de la deuxième décade du mois d'octobre 2013. Pour ce qui est de la sortie du delta intérieur, à la station de Diré, la montée de la crue se poursuit, et le maximum est attendu vers la mi-novembre 2013. Les prévisions donnent une cote maxi de 475 cm correspondant à un débit de 1830 m3/s.
En outre, entre le 1er juin 2013 et le 30 septembre 2013, un volume d'environ 4,5 milliards de m3 est passé à Diré sur un total de 22 milliards de m3 attendu pour cette crue 2013, a selon le document de l'ABN. Un volume d'environ 17.5 milliards de m3 doit transiter encore par Diré pour la période allant du 1er octobre à la mi-mars 2014. La même source révèle que les prochaines étapes du maximum de la crue sont attendues aux stations d'Ansongo à la frontière Mali/Niger, à Kandadji à l'entrée du Niger et à Niamey pendant les mois de novembre-décembre 2013 et janvier 2014, pour atteindre Malanville au Bénin.
Au niveau du Niger moyen, la source précise que l'hydrogramme de la crue locale 2013 de Niamey a été caractérisé par une seule pointe obtenue le 30 août 2013 avec une cote de 616 cm, alors qu'elle présente deux pointes habituellement. La décrue de la crue locale continue, et est en dessous de la quinquennale sèche depuis le 1er octobre 2013. Le début de la crue guinéenne est attendu à Niamey en début du mois d'octobre 2013. Les prévisions donnent une pointe d'environ 525 cm à Niamey à partir de la deuxième quinzaine de décembre 2013 et correspondant à un débit d'environ 1600 m3/s. Un volume total (crue locale et guinéenne) de 26 milliards de m3 passerait à Niamey pendant la période du 1er juin 2013 à la mi-mars 2014.
Entre le 1er juin et le 30 septembre 2013, le volume de la crue locale de 8,5 milliards de m3 a déjà transité par la station de Niamey. Il est donc attendu à Niamey un volume d'environ 17.5 milliards de m3 pour la crue guinéenne 2013 pendant la période du 1er octobre 2013 à la mi-mars 2014. Par rapport toujours au Niger moyen, l'hydrogramme de la station de Jidere Bode montre que la pointe de la crue locale est survenue le 11 septembre 2013 avec une cote de 532 cm correspondant à un débit d'environ 3300 m3/s. La décrue de cette crue locale continue et le début de la crue guinéenne est attendu à partir du début du mois de novembre 2013 et se poursuivra jusqu'en février 2014. Le maximum de cette crue guinéenne est attendu vers fin janvier 2014 et reste nettement inférieur à celui de la crue locale. Quant au Niger inférieur, on constate que, sur la Benoué à Makurdi, la montée des eaux se poursuit mais reste inférieure à la moyenne et très proche de la quinquennale sèche. A Lokoja sur le Niger après la confluence, la montée se poursuit tout comme à Makurdi. Les valeurs observées sont aussi très proches de celles de la quinquennale sèche.
A cet effet, le document de l'ABN mentionne que l'apparition des phénomènes extrêmes devenue récurrente s'est fait sentir dans le Niger supérieur et le Niger moyen notamment à Bamako et
Niamey. Cela s'est manifesté par une pluviométrie de forte intensité provoquant la montée rapide des eaux suivi d'une décrue rapide pour atteindre des cotes inférieures à la moyenne.
La même source devait également souligner que les prévisions effectuées sur les stations de Diré et de Niamey donnent des tendances inférieures à la moyenne et même proches de la quinquennale sèche pour la station de Diré. Ces prévisions de tendances déficitaires devraient attirer l'attention sur un suivi rapproché de l'évolution de la situation par des observations fiables et plus régulières et d'assurer leur disponibilité.
Les ouvrages de stockage existants, notamment ceux de Sélingué et Markala, devront jouer pleinement leur rôle de soutien à l'étiage et doivent donc faire l'objet d'une gestion rigoureuse et efficace. La source ajoute qu'il importe donc d'accélérer la construction des ouvrages de Fomi, Taoussa et Kandadji pour assurer une plus grande disponibilité de l'eau.
Le Secrétariat Exécutif et tous les Etats membres de l'ABN sont donc interpellés à la mise en application effective de la résolution N°12 de la 30ème Session du conseil des ministres de l'ABN relative à la conduite efficiente et pérenne du suivi hydrologique du bassin du Niger. C'est à ce prix que nous pourrons ensemble faire face à ces variabilités climatiques, a conclu le document de l'ABN.

Laouali Souleymane

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