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Les TIC, un facteur clef du développement durable en Afrique
Publié le lundi 7 novembre 2016   |  Afrique La Tribune


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© Autre presse par DR
NTIC/MÉDIAS : ACTICE dénonce la restriction de l’accès aux réseaux sociaux et menace de saisir la justice


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Le développement durable se définit comme la recherche d’une croissance amenant un progrès sur chacun des trois axes : écologique, social et sociétal. Depuis quelques années, d’innombrables projets à fortes composantes technologique sont lancés et illustrent la contribution des TIC dans chacune de ces composantes. Décryptage d’un enjeu essentiel pour le continent.
Les urgences dans certaines régions du monde comme en Afrique pourraient laisser penser que toute priorité doit être donnée aux besoins classiques des populations de ces régions et que les TIC ne sont pas un axe prioritaire. Je vois de mes yeux au Maroc, où est basé le principal centre de mon groupe d’innovation digitale et plus largement en Afrique, chez mes clients, les réalisations, les progrès et les succès concrets qu’y amènent les TIC. Je pense d’après mon expérience qu’il n’y a pas d’incompatibilité entre les priorités : au contraire, il ne faut pas laisser passer la révolution informationnelle. C’est une trop belle opportunité, qui convient bien à la situation du continent. Ma vision du rôle des TIC dans le développement est enthousiaste et positive. En Afrique, les TIC au service du développement durable ne sont plus un slogan, mais déjà une réalité.

Les TIC permettent chaque jour qu’une plus grande partie de la population mondiale ait accès à l’information, quelle qu’elle soit. On voit les plus grandes universités ouvrir des programmes de cours gratuits sur le concept de MOOC (Cours en masse gratuits, ouverts et en ligne). Les meilleures études de cas et travaux pratiques sont disponibles, avec un simple accès Internet. Imaginez que tout jeune, quel qu’il soit, du moment qu’il sait lire et peut utiliser une connexion Internet, peut aujourd’hui consulter une grande partie des cours de Stanford, de l’École Polytechnique, de l’Université du Caire et de bien d’autres encore. On note nombre d’initiatives locales à tous les niveaux de l’éducation, comme kwiizi.com au Cameroun, boxes d’apprentissage alimentés avec des millions d’articles, livres et vidéos à portée éducative.

Incubateurs africains
L’Afrique possède le plus gros réservoir de jeunes au monde. Avec l’accès gratuit à une formation plus large et de bonne qualité, ils pourront adapter des modèles gagnants de l’étranger. Leur créativité, leurs spécificités leur donnent aussi l’occasion d’inventer ou de réinventer des modèles, grâce aux TIC. Des start-ups ou sociétés innovantes africaines peuvent émerger et se développer internationalement, bien plus facilement, grâce aux TIC. Ils apportent des revenus issus de la seule matière première dont la quantité augmente quand on l’exploite : la connaissance. Ce n’est pas demain, c’est aujourd’hui : il y avait 120 HUBTechs en Afrique en 2015, il y en a à ce jour plus de 320, relativement bien répartis sur le continent. Pour citer un exemple, en cinq ans d’existence, le CTIC de Dakar a créé plus de 200 emplois et a incubé des entreprises ayant prouvé leur intérêt économique et capacité à croître. Au Maroc, je constate un bouillonnement d’initiatives autour de services et d’innovations amenées par les TIC, ce qui, allié à la qualité et à l’enthousiasme des ressources humaines, amène des succès et des résultats concrets, qui donnent d’autant plus confiance aux investisseurs.

Sur un autre plan, l’impact extrême des nouvelles technologies sur la production, le stockage, la distribution et l’efficacité énergétique est sous-évalué. L’ensemble des évolutions dans l’intelligence des systèmes les rend maintenant suffisamment performants. Par exemple, l’Écosse est un pays si venteux qu’il a réalisé pouvoir s’alimenter en électricité rien qu’en énergie éolienne. Le Maroc prouve par son utilisation du soleil dans la centrale de Noor les quantités énormes d’énergie qu’une seule centrale solaire peut produire. Les TIC permettent de comprendre les besoins en énergie et de mieux structurer la réponse. Grâce à la mise en place de systèmes intelligents, on peut analyser les pics de charge, optimiser les déperditions de son stockage. Le Big Data et les systèmes intelligents apportent de nouvelles perspectives au secteur de l’énergie. Un système intelligent se compose de trois maillons : d’abord les instruments de collecte de données (sondes, systèmes intégrés, satellites et mesure médias), ensuite l’intégration des données : pour connecter et les faire circuler (objets connectés, réseaux, smart grid). Tout ceci alimente la couche d’intelligence (analyse Big Data, machine learning, prédictif) comme aide à la décision ou en automatisation. Toutes ces composantes sont aujourd’hui à la portée de quasi tous les États.

La combinaison de données ramassées par des sondes ou points de mesure, combinées aux capacités de géo-localisation en temps réel permet des améliorations significatives dans beaucoup de secteurs. On sait anticiper les propagations de nuisibles (sauterelles, etc.) ou de maladies. Il est possible de lutter contre le paludisme ou le virus zika avec une gestion suivie des individus et populations, sans pulvériser en masse des insecticides toxiques aux effets dévastateurs. Sur un modèle tout en efficacité, Giftedmon, initiative camerounaise, a développé une application grâce à laquelle des SMS sont envoyés aux femmes enceintes des zones rurales, afin de leur rappeler les dates de leur rendez-vous pour les visites prénatales dans les hôpitaux. L’impact a lieu à tous les niveaux.

Vecteur de développement
Les TIC permettent également de favoriser les circuits courts et la vente directe, ce qui abaisse la consommation d’énergie, favorise la résilience des économies et la stabilité des populations. Outre les places de marchés qu’on connaît, le projet kenyan mfarm.co.ke permet par exemple à des agriculteurs de suivre l’évolution des cours des produits agricoles, pour choisir à quel moment planter quelle variété de semence, mais aussi de trouver des acheteurs locaux ou mondiaux pour leurs produits, sans passer par les agrégateurs, qui abaissent les marges.

On le voit, sur les trois axes : écologique, sociétal et social, les TIC seront un facteur clef du développement durable au 21e siècle. Je vois chaque jour, depuis mes bases casablancaise et parisienne, mais aussi dans les nombreux pays dans lesquels nous sommes sollicités, des projets permis par les TIC, qui amènent à mon sens un effet positif durable. Il y en a de plus en plus chaque jour et leur contribution ne fera que grandir. Je crois aussi qu’à travers tant d’initiatives et surtout grâce à son potentiel de jeunesse et de développement, l’impact des TIC dans les trois dimensions durables, ne sera sur aucun autre continent aussi sensible qu’en Afrique.

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