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Audit de la gestion des communes : Le ministre Bazoum face à un défi
Publié le samedi 19 novembre 2016   |  Le Courrier


Mohamed
© Autre presse par DR
Mohamed Bazoum, président du PNDS, le parti présidentiel et ministre de l’Intérieur


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Les élections locales sont reportées sine die par le gouvernement sur proposition du Conseil national de dialogue politique (CNDP), à l’issue d’une réunion de l’instance tenue en l’absence de l’opposition des partis non affiliés. Seuls les partis de la majorité ont siégé pour prendre la grave décision en violation de l’esprit ayant présidé à la création du CNDP dont la vocation première est d’être un cadre de recherche de consensus dans les conflits politiques à travers le dialogue. La mouvance présidentielle a désormais vidé le cadre de sa substance dès lors qu’elle estime n’avoir pas besoin de la présence de l’opposition et des non-affiliés pour prendre des décisions engageant la vie de la nation.

A la suite de cette décision, le ministre l’Intérieur a laissé entendre que les conseils en place seront maintenus jusqu’aux prochaines élections qui seront organisées avec un fichier biométrique à élaborer. Mais cette prolongation du mandat des conseillers ne signifie nullement un cadeau. Des audits seront menés au niveau de toutes les collectivités du pays pour vérifier si la gestion des ressources locales s’est faite dans les règles de l’art. A l’issue du processus, les maires indélicats et leurs complices seront remerciés et poursuivis devant les tribunaux. L’intention est louable mais l’on attend de voir sa matérialisation, qui constitue une autre paire de manche. Et à ce propos, le ministre de l’Intérieur tient une occasion rêvée pour joindre la parole à l’acte, en se fondant notamment sur les péripéties ayant émaillé la récente destitution de la mairesse de Kollo. Car comme on le sait, cette dernière a été débarquée de son poste par une motion de défiance parce que tout simplement elle a voulu défendre le patrimoine foncier de sa collectivité sur lequel les conseillers voulaient faire main basse. D’après les explications fournies par la mairesse sur les ondes d’une radio privée de la place, lesdits conseillers avaient acquis des parcelles à crédit au niveau de la commune mais jusqu’à ce que le délai de remboursement arrive à échéance ils n’ont rien à la commune. Devant cette situation, la mairesse a procédé à l’annulation pure et simple des actes de cession des parcelles. Quoi de plus normal si l’on était dans un pays où les règles de l’orthodoxie en matière de gestion des biens communs sont scrupuleusement respectées ? Non, les autres membres du conseil local n’ont pas digéré la décision d’annulation des actes de cession des parcelles par la mairesse. Ils se sont réunis pour la destituer en dépit du fait qu’elle ait pris les devants pour déposer sa démission. Et après l’avoir destituée, ils ont fait une déclaration le même jour pour annoncer leur ralliement collectif au Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS). Désormais sous le parapluie du parti présidentiel, ils se disent probablement qu’ils n’ont plus rien à craindre, ils vont rester impunis malgré la gravité de leur acte. Mieux encore, ils auront les mains libres pour manoeuvrer et récupérer les parcelles dont ils ont été dépossédés pour non paiement des montants y afférents. L’assainissement de la gestion des communes annoncé par Bazoum Mohamed doit normalement commencer avec ces élus de Kollo qui ont dévoilé clairement leur intention de faire main basse sur des biens de la collectivité. Même s’ils ont précipitamment rejoint le parti de Bazoum, ils doivent être sanctionnés si véritablement la lutte contre les élus indélicats n’est pas sélective.
I.D

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