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Il faut le dire… Fraudes fiscales et douanières : Donner de la matière et des pistes à Hassoumi Massoudou
Publié le mercredi 14 decembre 2016   |  Le Canard en Furie


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© Autre presse par dr
Le ministre Hassoumi Massoudou


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L’État est à terre, les comptes de l’État désespérément vides, les arriérés s’entassent, l’administration publique est sans ressources pour fonctionner, les étudiants et les élèves sont dans la rue, en un mot, tayi tawri et pourtant des hommes d’affaires bénéficiant de complicités certaines au sein de l’administration douanière et fiscale, mais aussi des individus partis de rien parfois, ont construit des fortunes immenses sur le dos de l’État en usant de faux, de trafic d’influence et de corruption.
La traque de délinquants à col blanc et/ou de malfaiteurs en grands boubous est-elle réellement déclenchée ? Si l’on se fie aux propos mielleux du procureur de la République et la "guerre" que Hassoumi Massoudou dit avoir déclenchée contre tous ceux qui ont usé de fraudes diverses pour gruger l’État, tous les sales dossiers vont être dépoussiérés et remis au goût du jour : faire rentrer l’État dans ses droits, y compris en poursuivant les indélicats qui en sont responsables. Si tel est le cas, il est fort à craindre, évidemment pour ceux qui sont impliqués, que les jours à venir ne voient la résurgence de vieux dossiers qui feront tomber bien des têtes. De vieux dossiers qui pèsent des milliards et qui mettent en cause de grands commis de l’administration publique, des hommes et femmes d’affaires en vue ainsi que d’obscurs individus qui se seraient taillé tout un empire immobilier grâce à un rôle trouble de "médiateur" …entre l’administration douanière et/ou fiscale les fraudeurs. Tous se sont enrichis sur le dos de l’État. C’est une véritable mafia qui règne sur les finances publiques nigériennes et en régulent la répartition : trois parts pour eux, une part pour l’État. Le Niger est passé, en six ans, du statut de nouvel espoir économique à un désastre financier de grande ampleur, devenant pour les délinquants à col blanc et des hommes d’affaires sans scrupules l’Eldorado rêvé où on s’enrichit à vue d’œil sans que presque personne ne puisse comprendre d’où sort cette subite fortune. Dans la plupart du temps, cette fortune ne repose sur rien d’autre que l’arnaque, la corruption et le trafic d’influence. Beaucoup de transactions douanières et de déclarations fiscales, en l’occurrence, sont faites sur du faux, générant pour les membres du réseau de gros pactoles évalués dans bien des cas à des centaines de millions de francs, voire des milliards amassés aux dépens de l’État sur des années. Un vrai filon d’or qui n’est pas près de s’assécher ! En vérité, les fraudes constatées dépassent la simple dimension de faits de corruption qui impliqueraient, d’une part, des corrupteurs argentés ; d’autre part, des commis de l’État corrompus jusqu’à la moelle des os, qui falsifient les documents administratifs pour faire payer aux premiers moins d’argent ou carrément pour leur permettre de contourner les régies financières. Non, c’est plus profond, plus complexe et plus grave qu’on ne l’imagine. Les résultats d’enquêtes financières menées sur les transactions douanières et fiscales dont Le Canard en furie s’est procuré copie, révèlent qu’il s’agit d’un véritable réseau organisé où les membres se tiennent la main et probablement … se partagent les dividendes des opérations. Le rapport de la mission d’enquête administrative menée en mai 2011 sous la direction de Farouk Abdoulakarim et de Halidou Idrissa, tous deux inspecteurs généraux d’Etat, fait état d’une mafia qui va des fausses exonérations aux sociétés écrans, en passant par des faux et usages de faux en écritures publiques. Investie de la mission de vérifier la régularité des actes d’engagement, de liquidation, d’ordonnancement et de paiement de ces règlements par rapport aux procédures d’exécution des dépenses publiques, la fameuse mission s’est fixée pour objectifs d’obtenir la preuve officielle des règlements desdites dépenses à partir de la Direction de l’informatique financière du ministère des Finances ; rechercher, vérifier et analyser les dossiers situés à la Direction générale du Trésor et de la comptabilité publique ; vérifier la livraison des biens objets des marchés sur les lieux indiqués et selon les cahiers des charges ; formuler des constats et recommandations. De fil à aiguille, découvrant l’ampleur du phénomène et ses désastreuses conséquences sur les finances publiques, l’équipe de Farouk Abdoulakarim et de Halidou Idrissa a décidé d’étendre ses investigations sur toute la chaîne des dépenses publiques et d’établir la vérité sur tous les actes relatifs à ces fournisseurs, aux règlements initiaux et à la période définie dans la mission. Les raisons de cette extension des investigations tiennent essentiellement à deux aspects importants découverts en cours d’investigation : des irrégularités sont constatées en dehors de la chaîne de dépenses et concernent les finances publiques et les mêmes fournisseurs.
Le règne de la corruption, du faux et de l’usage de faux en écriture
Entre sociétés d’existence réelle et sociétés-écrans utilisées uniquement pour des opérations frauduleuses, on évolue dans un labyrinthe de faux où il n’y a pas de place pour le Niger. Le patriotisme et le civisme ? Du verbiage inutile qui fait sourire ces hommes qui ont appris autre chose des rapports qu’ils doivent avoir avec l’État. Le plus important est de savoir faire montre de subterfuges pour dribbler l’administration douanière et fiscale. Des hommes d’affaires de gros calibre, des sociétés et établissements de grand renom et d’autres moins connus mais tout aussi coriaces dans ce gangstérisme politico-financier, ont régulièrement agi selon le même tempo et le même mode opératoire. Pourquoi changer une méthode infaillible qui, depuis des années, fait engranger beaucoup d’argent ? La machine a, donc, toujours tourné de la même manière, continuant souvent d’enrichir davantage de gros bonnets de la Place, parfois de faire de nouveaux riches au détriment de l’État, aujourd’hui complètement à terre. Le Trésor public n’a plus de liquidités, l’État peine à assurer ses dépenses de souveraineté et les cris de détresse, voire de révolte sourde, commencent à fuser de partout. Pendant ce temps, ceux qui spolient l’État, à coups de milliards de francs, sont tranquillement assis sur leurs magots, attendant des jours plus tranquilles pour jouir de leurs butins. La Halcia et la justice, qui se disent actuellement aux trousses de ceux qui doivent de l’argent à l’État, doivent nécessairement s’intéresser à ce réseau de faussaires qui lie, pour les mêmes intérêts, de grands hommes et femmes d’affaires qui sont généralement tapis dans l’obscurité, de grands commis de l’État qui conduisent les opérations frauduleuses moyennant des pourboires et dessous de table ainsi que des « intercesseurs », ces nouveaux gourous qui font les transactions entre les corrupteurs et les corrompus. Les premiers font leurs opérations douanières et fiscales sans que l’on puisse les soupçonner de quoi que ce soit, agissant par procuration grâce à de téméraires intermédiaires dont certains se sont fait un nom et une fortune. Servant de trait d’union entre les deux mondes, bon nombre de ces intercesseurs d’un genre nouveau sont, depuis, devenus très riches. D’une témérité que seul le pouvoir corrupteur de l’argent explique, ils se sont spécialisés dans les affaires délicates d’exonérations douanières et fiscales. Par la corruption et le trafic d’influence, mais aussi par d’autres moyens d’influence, ils parviennent toujours à leurs fins, évoluant allégrement dans ce labyrinthe de faux et de fraudes. Un d’entre eux s’est si bien illustré dans ce créneau qu’il porte désormais un surnom qui en dit long sur la réputation. L’exonération, avec tout ce que cela sous-entend comme fraudes, faux et usages de faux, c’est leur spécialité. Leurs bons et loyaux services, ils les louent à ceux qui mettent le prix. Et Dieu seul sait qu’ils sont nombreux à avoir fait recours à leurs "compétences" et à leurs réseaux de relations pourries. Aujourd’hui, certains sont des magnats à part entière, roulant en V8 et achetant à tour de bras. Pour eux, tout a un prix et ils ne lésinent pas sur les moyens. Ils sont le symbole vivant de la corruption qui a miné l’administration et la société nigériennes. Les milliards qui manquent à l’État, eux, ils les ont à gogo et c’est de l’argent qu’ils ont pris à l’État. Et pourtant, Mahamadou Issoufou continue à courir le monde à la recherche effrénée d’argent. De l’argent qu’il ne trouvera sans doute jamais. À moins de prendre les mesures appropriées pour faire rentrer l’État dans ses droits.

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