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Gouvernement/SNAD Même pipe, même tabac : Le Niger grugé sur toute la ligne…
Publié le mercredi 14 decembre 2016   |  Le Canard en Furie


Point
© Autre presse par DR
Point de presse du Directeur générale des douanes, M. Issaka Assoumane


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Depuis le limogeage en Conseil des ministres, il y a de cela quelques jours, du Directeur général des douanes, Issaka Assoumane, et son remplacement par un officier général de la gendarmerie, financier et gestionnaire de formation rompu à la tâche, rien ne va plus entre le gouvernement incarné par le ministre des Finances et de l’économie Massoudou Hassoumi et le Syndicat national des agents des douanes (SNAD). A l’origine de ce nouveau bras de fer dont nul ne peut prévoir l’issue, le syndicat des douaniers dit protester contre la nomination d’un intrus dans leur corps au motif que leur statut autonome ne le permet pas.
Même s’il présente le profil et les compétences professionnelles requises pour occuper le poste, dès lors qu’il n’est pas du corps de la douane, il est disqualifié, selon le syndicat des douanes, pour diriger leur entité. Faux, rétorque le ministre Massoudou, qui soutient qu’il n’y a aucune violation de la loi, le président de la République disposant exclusivement de la prérogative constitutionnelle de nomination aux hautes fonctions de l’Etat. Pourvu simplement que l’heureux élu répond aux normes du profil requis pour assurer les missions à lui dévolues, à savoir l’amélioration significative des recettes douanières en chute libre ces dernières années. Parce que pour le gouvernement, la faible mobilisation de ces recettes est due tout simplement au fait que les gabelous collectent plus pour eux-mêmes que pour l’Etat. Les douaniers rétorquent ne pas être concernés par ces dispositions constitutionnelles de par leur statut autonome. Dans cette querelle de clochers, puisqu’il s’agit bien de cela, personne n’aborde véritablement le fond du problème, qui reste et demeure ce détournement des containers de matériels lourds d’une valeur de 6 milliards de francs CFA d’une société sous-traitante de la CNPC, la compagnie chinoise exploitant le pétrole nigérien. Lesdits containers ont été saisis après le départ de la société sous-traitante et les matériels (véhicules, engins lourds, groupes électrogènes, etc.) ont fait l’objet de bradage à l’issue d’une vente aux enchères organisée par les services régionaux de la douane. Lorsqu’on apprend que les recettes tirées de la vente aux enchères des matériels saisis n’atteignent pas 800 millions de francs, nul ne peut nier qu’il y a eu effectivement un bradage sans commune mesure. Dans pareille situation, il faut sévèrement sanctionner les auteurs et complices de l’acte, surtout que les responsables régionaux des douanes, qui ont organisé la vente aux enchères, ont prélevé directement leurs ristournes. Mais est-ce que l’opération a été faite dans les règles de l’art ? Mystère et boule de gomme ! Pour sûr, il existe un texte réglementaire qui fixe les modalités de répartition du produit des amendes et confiscations douanières, à savoir l’arrêté N°215/MF/P/DGD du 29 août 1994.
A moins que cet arrêté n’ait connu des modifications avec le temps, il stipule clairement, en son article 2, que les chefs de bureaux, des brigades ou de toute autre structure douanière instruisant les dossiers contentieux conservent en consignation, jusqu’au moment de la répartition, le produit de la vente des marchandises confisquées ou celui des amendes infligées. Et l’article 3 de l’arrêté de préciser que les produits en question ne peuvent faire l’objet de répartition avant que les jugements de condamnation n’aient acquis force de chose jugée ou que les transactions n’aient été approuvées par l’autorité habilitée en vertu de la réglementation en vigueur. Verrou encore plus solide, l’arrêté stipule clairement : « aucune répartition ne peut intervenir sans l’autorisation du directeur général des douanes ». Et pourtant, le DG des douanes remercié semble faire croire qu’il n’a pas été associé jusqu’au bout à la procédure, quelqu’un d’autre a signé devant son nom pour percevoir ce qui lui revient dans le partage des ristournes, à l’issue de la vente aux enchères. Et pourtant, c’est ce même ex-DG que le président Issoufou Mahamadou s’est précipité de nommer comme conseiller avec rang de ministre à son cabinet. Cet acte pose problème, un sérieux problème. Comment quelqu’un sur qui pèsent des soupçons peut-il être promu immédiatement à un poste de haute responsabilité avant que même l’affaire ne soit élucidée ? C’est cette attitude incongrue que les Nigériens ne comprennent pas, c’est cette attitude incongrue qui décrédibilise le discours de dénigrement du ministre Massoudou vis-à-vis des douaniers qu’il présente comme étant des voleurs de l’Etat, en se basant notamment sur l’aisance matérielle qu’ils affichent. Pour cause, la même aisance matérielle affichée par les douaniers est exposée aujourd’hui par les pontes du régime. Des citoyens ordinaires, qui tirent le diable par la queue pour assurer le quotidien et qui s’enrichissent du jour au lendemain une fois promu ministre, sont mal placés pour qualifier d’autres citoyens de voleurs parce que ces deniers sont dans un corps qui brasse des billets de banque chaque jour que Dieu fait. Parmi eux, certains sont partis du néant pour se retrouver avec des fortunes colossales du fait de leur changement de statut social. C’est pour dire qu’entre les guristes promus à des postes de haute responsabilité et les douaniers, c’est ‘’même pipe, même tabac’’. Car comme le proclame l’adage concernant la chèvre, ‘’chacun mange où il est attaché’’. Chacun doit alors coller la paix à l’autre en le laissant brouter tranquillement dans son propre enclos, s’il ne peut pas mettre de l’ordre dans son propre enclos d’abord ». Et dans tout ça, les seules victimes sont : le Niger et son peuple !

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