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(Bilan 2016) Niger/politique : Mahamadou Issoufou reconduit, l’opposition mutilée
Publié le dimanche 25 decembre 2016   |  Xinhua


SEM.
© Autre presse par DR
SEM. Issoufou Mahamadou,Président de la République du Niger


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NIAMEY -- La réélection du président Mahamadou Issoufou pour un second mandat de cinq ans, le renouvellement du parlement, passé de 113 à 171 députés, l’exil de l’opposant Hama Amadou et le départ du Mouvement national pour la société du développement (MNSD) de l’opposition pour rejoindre la majorité sont les principaux faits qui ont marqué la vie politique au Niger au cours de l’année 2016.

Au terme d’un processus émaillé de nombreux soubresauts, M. Issoufou (64 ans), candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), a été réélu au second tour du scrutin présidentiel tenu le 20 mars dernier à 92,4% des voix contre 7,4% pour son rival Hama Amadou, candidat de la coalition des partis de l’opposition.

En effet, à moins de trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle couplée aux législatives, organisé le 21 février, la situation politique était au bord de l’explosion en raison de désaccords profonds.

Le premier accroc est venu de la polémique autour du vote par témoignage.

Tout a commencé lorsqu’un audit du fichier électoral diligenté par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a décelé 323 bureaux de vote fictifs et plus de 1,5 million d’électeurs inscrits sans pièces d’identité, sur la base de témoignages. L’OIF avait alors recommandé l’établissement d’un état civil moderne, intégré et consolidé, pour que ce fichier soit valable.

Alors que les partis de la majorité, avec à leur tête le PNDS (parti au pouvoir), soutenaient le vote par témoignage, ceux de l’opposition, dont le MNSD du chef de file de l’opposition Seyni Oumar et le Mouvement démocratique nigérien pour une Fédération africaine (MODEN/FA) de l’ancien président de l’Assemblée nationale Hama Amadou, y étaient farouchement opposés.

Saisi sur la question par le chef du gouvernement Brigi Rafini, devant l’incapacité du Conseil national du Dialogue politique (CNDP), le Conseil d’Etat a émis un avis favorable, arguant que "le vote par témoignage est possible sur le fondement de l’esprit des lois et des pratiques électorales au Niger".

L’échec de la tentative de signature d’un code de bonne conduite en période électorale proposé par l’ONG américaine National Democratic Institute (NDI) à la classe politique est venu corser la solution. Ce code, pour ses initiateurs, vise à obtenir l’engagement de tous les partis politiques à tenir des élections démocratiques, libres, ouvertes et transparentes dans un climat apaisé au Niger.

L’opposition avait décidé de ne pas signer ce code pour marquer sa désapprobation face aux arrestations "sans aucune forme de procès" de plusieurs de ses militants et de Hama Amadou, candidat à l’élection présidentielle, et son indignation devant l’entrée en campagne électorale "avant l’heure ’H’, de manière irrégulière, avec les moyens de l’Etat, du candidat Issoufou".

Situation inédite, l’opposition regroupée au sein de la Coalition pour l’alternance au Niger en 2016 (COPA 2016) a décidé de boycotter le second tour de la présidentielle tout en maintenant son candidat dans la course et déclaré "ne pas reconnaître les résultats et les institutions issues des élections présidentielles et législatives" pour d’innombrables manquements. Elle dénonce la volonté de passage en force du président sortant candidat à sa propre succession, avec la complicité notamment de la Cour constitutionnelle nigérienne et de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Pendant ce temps, le candidat Mahamadou Issoufou qui voit à travers cette attitude de l’opposition le signe d’un adversaire "peureux, qui quitte le ring avant même de se battre", était seul sur le terrain à battre campagne.

L’exil en France de Hama Amadou, très souffrant, à quatre jours du scrutin, a rendu la situation encore plus confuse et complexe.

C’est dans cette atmosphère très tendue que les Nigériens ont été appelés aux urnes le 20 mars pour le second tour de la présidentielle remporté par le président sortant.

Après près d’un mois de tergiversation, l’opposition politique décide finalement de mettre fin à son boycott des nouvelles institutions de la République et de regagner l’Assemblée nationale, tout en réaffirmant "sa détermination à poursuivre la résistance citoyenne dans un combat sans merci contre le régime usurpateur de la renaissance jusqu’à la reconnaissance de la légitimité populaire conforme à la volonté du peuple".

Le 29 mars, Hama Amadou, en détention dans la prison de Filingué (180km au nord de Niamey), depuis quatre mois, bénéficie d’une liberté provisoire alors qu’il avait déjà été évacué à Paris la veille des élections dans un état jugé "très préoccupant" par son médecin.

Depuis, le principal adversaire politique d’Issoufou Mahamadou, devenu chef de file de l’opposition par la faveur des dernières élections législatives, vit en exil en France, clamant toujours que les poursuites lancées contre lui sont politiques.

Le 14 août, le MNSD, deuxième force de l’opposition politique nigérienne qui compte 20 députés dans le nouveau parlement, se rallie au président Issoufou pour former un gouvernement d’union nationale.

Le parti de Seyni Oumarou, adversaire malheureux de Mahamadou Issoufou au second tour de la présidentielle en 2011, devient désormais le principal allié du parti présidentiel et s’assure une position très confortable à la majorité à l’Assemblée nationale.

Le MNSD fait alors son entrée dans le gouvernement, que le secrétaire général du gouvernement, M. Gandou Zakara, qualifiait de "gouvernement de très large ouverture adossé à une majorité parlementaire très confortable" le 19 octobre avec six postes ministériels. Son président est nommé Haut représentant du président de la République.

De son coté, l’opposition politique, pour s’adapter au nouveau contexte, s’est recomposée avec la naissance le 1er décembre dernier d’une nouvelle coalition, le Front pour la restauration de la démocratie et la défense de la République (FRDDR), regroupant une dizaine de partis politiques nigériens, dont le MODEN-FA de Hama Amadou.

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