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Le Sahel N° du 13/12/2016

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Atelier organisé par la Commission nationale des droits humains (CNDH) : Diffusion du Rapport annuel 2015-2016 de l’institution sur l’état des droits humains à l’intention des structures de la Société civile
Publié le lundi 2 janvier 2017   |  Le Sahel


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© Le Sahel par DR
Le président du CNDH, Khalid Ikhiri reçoit une délégation de l`Organisation des Nations Unies


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Le Bureau de la Commission Nationale des Droits Humains poursuit une campagne de diffusion du Rapport annuel 2015-2016 sur l'état des Droits de l'Homme au Niger. C'est dans ce cadre que le Président de la CNDH, M. Khalid Ikhiri, a présidé vendredi dernier au Grand Hôtel de Niamey un atelier de diffusion de ce Rapport à l'intention des structures de la Société civile nigérienne. Beaucoup de responsables et représentants des réseaux des Organisations de la Société civile ainsi que d'autres personnalités ont répondu présents à cette séance de partage en début de laquelle le Président Khalid Ikhiri a rappelé que la loi organique qui a créé la CNDH leur fait obligation de faire une large diffusion des Rapports annuels qu'ils produisent.

Cet atelier permettra, a-t-il indiqué, non seulement de partager les résultats des investigations de la CNDH avec la Société civile nigérienne mais aussi de recueillir les réactions des uns et des autres qui peuvent s'avérer des contributions à l'amélioration du travail de l'Institution ou à l'attente du public. Il a indiqué que c'est avec toute l'objectivité, la rigueur et la responsabilité qui s'attachent à la mission d'une Autorité administrative neutre qu'est la CNDH qu'a été produit le Rapport cumulé 2015-2016 sur l'état des droits de l'Homme au Niger. C'est ainsi que la séance s'est attachée à présenter et expliquer le contenu de ce Rapport à travers la projection de deux films documentaires et un exposé résumé du contenu du volumineux Rapport par le Secrétaire général de la CNDH, M. Alichina Amadou Kourguéni.

La séance a permis au public d'être pleinement édifié sur non seulement l'ampleur de la mission que mène les membres de la CNDH avec des ressources toujours pas à la hauteur mais aussi les résultats auxquels la Commission est parvenue sur ces deux années d'exercice. Missions de terrain, visites des prisons, des hôpitaux et centres des soins, des camps de réfugiés et de migrants, investigations minutieuses et compilations des données pour obtenir des informations sûres et vérifiables tout à été mis en œuvre par la CNDH pour dresser un état des lieux en 2015-2016 sur les questions des Droits humains. Comme on pouvait s'y attendre le tableau est loin d'être élogieux. Le premier Droit humain est le droit à la vie.
En 2015-2016 les attaques terroristes du groupe Boko Haram et autres groupes dits djihadistes plus particulièrement dans la Région de Diffa et dans une moindre mesure dans les Régions de Tahoua et Tillabéry ont arraché beaucoup de vies humaines. A ce fléau, le Rapport en a rajouté avec la véritable hécatombe vécue chaque année sur les routes nigériennes du fait, plus souvent, du non respect des règles de la circulation par des usagers de la route. Les deux films documentaires et l'exposé du SG Kourguéni ont permis d'apprendre avec beaucoup de témoignages, faits et chiffres sur l'état des lieux en matière de Droits civils, de Droits politiques, de Droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux, de Droits dits catégoriels et sur les recommandations de la Commission pour remédier à la situation.
Malgré des avancées et des améliorations sur les indicateurs de tous ces Droits dans notre pays, des efforts doivent encore été consentis et cela est de la responsabilité de tous. Dans les films et dans le contenu résumé du Rapport, la dimension dramatique qui a ému et indigné le public est le massacre des populations civiles dans les zones frontalières de Diffa avec le Nigeria par les barbares de Boko Haram et le sacrifice dans les rangs des membres des forces de défense et de sécurité pour les protéger. Mais hélas, c'est aussi l'atteinte insupportable à la dignité humaine que subissent des milliers d'immigrants dans des dizaines de postes de contrôle sur leur parcours à travers les pays de la CEDEAO. Dans le film documentaire consacré à cet effet il ressort des témoignages de ces migrants, le racket et l'humiliation qu'ils subissent sur leur propre continent africain.

Dans tous les pays qu'ils ont traversés jusqu'à leur terminus dans les villes d'Agadez et de Dirkou au Niger, ils racontent des récits pathétiques de leur calvaire dans des postes de contrôle où ils sont humiliés, dépouillés à travers l'obligation de payer des sommes d'argent avant de réembarquer. Un immigré sénégalais explique aux membres de la Commission qu'il a quitté chez lui avec plus 300.000 FCFA en vendant des biens familiaux, il a fini à Agadez avec moins de 5.000 FCFA après avoir été contraint de payer des sommes plus ou moins énormes selon le pays et les 15 postes de contrôle avant Agadez. Tout cela au mépris des lois et règlements de l'UEMOA et de la CEDEAO sur la libre circulation des personnes et des biens et plus graves par des personnes que leurs pays respectifs ont investies de la mission de protéger la société.
Les membres des réseaux de la Société civile ont exprimé toute leur indignation sur cette situation et ont exigé que cette affaire, que chaque pays pris individuellement ne peut pas régler, soit portée par la CNDH au niveau des hautes instances de la CEDEAO et de l'UEMOA. Mais à y réfléchir, les rackets au niveau des postes de contrôle n'est rien par rapport au sort dramatique qui attend les vagues d'immigrants dans le reste de leur parcours. Quand ils ne meurent pas abandonnés à la faim et à la soif dans le désert du Sahara ils finissent dans les tragiques traversées en mer entre le Maghreb et l'Europe. Il est temps de mettre un terme au dialogue de sourds entretenus dans nos pays africains à l'égard de notre jeunesse africaine pour lui faire prendre conscience que les chemins clandestins de l'immigration vers l'Europe ne sont pas ceux de l'honneur et de la dignité.

Un exemplaire du Rapport de 180 pages a été remis à chaque participant qui aura le loisir de le disséquer et de réagir éventuellement. Mais d'ores et déjà le résumé fait au niveau de la séance de vendredi n'a pas laissé les participants membres des réseaux de la Société civile indifférents qui ont tenu à réagir à travers un débat. L'atelier a ensuite été clôturé sur le mot du Pr Halidou Talibi Moussa, Rapporteur général de la CNDH.

Mahaman Bako (onep)

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