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38ème édition de la lutte traditionnelle de Tahoua : Saadou Dan Oudawa d’Agadez remporte le concours de ’’walki’’ ou ’’banta’’
Publié le mardi 3 janvier 2017   |  Le Sahel


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© Agence Nigerienne de Presse par DR
Début à Birnin-Gaouré des éliminatoires de lutte traditionnelle de Dosso qui entend rééditer l’exploit de 2015


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Au-delà de l'aspect festif de la lutte traditionnelle, les spectateurs ont besoin de voir les lutteurs dans leur accoutrement traditionnel. C'est ce qui fait aussi l'attrait de la lutte traditionnelle aux yeux des spectateurs et des observateurs avertis. C'est pourquoi, en marge des combats entrant dans le cadre de cette 38ème édition du Sabre, un concours de tenue traditionnelle de lutteur communément appelée ''walki'', ''banta'' ou ''banté'' a été organisé dimanche dernier dans l'après-midi à l'arène de lutte Hamidine Maidaré. Ce concours qui a regroupé les candidats de toutes les huit régions du pays a été remporté par le lutteur Saadou Dan Oudawa d'Agadez. Le 2ème prix est remporté par Illa Issoufou de Diffa tandis que Aboubacar Issoufou de Tillabéri s'adjuge le 3ème prix. Le jury du concours a été présidé par Maitre Mari Mallam Daouda.
Pour rappel, le concours a été initié en 2011, par le Ministère en charge des Sports afin d'inciter les lutteurs à perpétuer les valeurs traditionnelles et culturelles liées à la lutte. En effet avant le lancement des compétitions, la fédération nigérienne de lutte traditionnelle a imposé à tous les athlètes de porter leurs tenues traditionnelles de lutte à savoir le ''walki'' ou le ''banta''. Il se trouvait que, l'information relative à cette mesure prise n'a pas bien circulée avant la tenue du 38ème championnat. Les présidents des ligues se sont concertés pour solliciter la clémence de la fédération en promettant qu'à partir de l'année prochaine tout lutteur ne participera pas à un combat sans le ''walki'' ou le ''banta''.
Le ''walki'' ou ''banta'' est une sorte de culotte. Elle est composée pour la partie avant d'un tissu tandis l'arrière est fait de peau de chèvre ou de bouc. Toute la ceinture est ornée de crinière d'animaux, de perles ou de cauris et de fils colorés. Aujourd'hui, les lutteurs peuvent très bien mettre une culotte plus moderne en dessous. Autour des hanches, les athlètes portent des cordons en gris ou talismans divers confectionnés par leurs familles, leurs marabouts ou leurs sorciers en vue de leur porter chance. Selon Maitre Mari Mallam Daouda, le ''walki'' constitue une tenue spécifique à un athlète traditionnel. Le même accoutrement est aussi porté lors du Charo, une pratique spécifique aux peuls, mais aussi par les invulnérables et les chasseurs etc. Le ''walki est généralement en peau de bouc poilu. Autrefois un seul lutteur traditionnel portait la peau entière du bouc. Mais, nous avons constaté que c'est gênant. Aujourd'hui, une seule peau de bouc peut être partagée pour deux ou quatre lutteurs traditionnels », a-t-il expliqué.
Cette tenue traditionnelle rend l'athlète plus beau pour la démonstration et lors des combats. « A côté des walki, il y a les pendentifs de différentes couleurs, des colliers, des brassards, des ceintures, des cuissières et autres avec des petits anneaux et des gris-gris. De l'autre côté nous avons tout un ensemble de produits à consommer et à se laver pour rendre le lutteur invincible face à un adversaire », explique le spécialiste de lutte traditionnelle au Niger. Maitre Mari a précisé qu'aucun pays en Afrique ne peut égaler le Niger en matière d'accoutrement, « nous sommes toujours les meilleurs », a-t-il martelé.
L'institution de ce concours va sans doute permettre à la lutte traditionnelle qui est très populaire au Niger de renouer avec ses qualités et valeurs culturelles. « Un certain moment donné, nous constatons dans les arènes que certaines valeurs commencent à disparaitre. Si cela n'est pas fait, à long terme, la lutte traditionnelle risquerait de perdre sa richesse qui impressionne les amateurs nigériens et extérieurs. Mais depuis quatre ans, les choses évoluent dans le bon sens », a déclaré Morou Saadou de Karma, un passionné de lutte traditionnelle venu de Sokoto. Aussi pour maintenir toutes ces valeurs culturelles de la lutte tradition, le Ministère de la Culture a prévu de produire un document contenant tous les aspects culturels de la lutte traditionnelle qu'il soumettra au Ministère du Tourisme qui, à son niveau, fera des démarches auprès des agences touristiques en vue d'amener les touristes à venir apprécier la richesse culturelle à travers la lutte traditionnelle.
Seini Seydou Zakaria

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