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Installation d’une base de drone à Agadez : Que cherche l’armée américaine au Niger ?
Publié le vendredi 6 janvier 2017   |  Le Monde d’Aujourd’hui


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© AFP par ISSOUF SANOGO
Etat d’urgence dans la région de Diffa
Vendredi 22 mai 2015. Niger. Deux hélicoptères de l`armée tchadienne sont représentés à l`aéroport de Diffa


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Du 26 novembre au 3 décembre 2016, un groupe de quatre journalistes nigériens a séjourné à Stuttgart, en Allemagne, pour visiter les installations du Commandement américain pour l’Afrique (AFRICOM). En compagnie du Porte-parole du ministère de la Défense du Niger, ce groupe de journalistes du privé et du public, dont le Directeur de publication de l’hebdo Le Monde d’Aujourd’hui, a été largement informé sur AFRICOM.
Les missions, le fonctionnement et les objectifs de cette force dédiée au continent africain ont été largement abordés lors des visites et séminaires tenus à l’occasion de cette visite de découverte (nous y reviendrons prochainement). Ce qui intéresse le plus les Nigériens est de savoir les tenants et aboutissants de la présence d’AFRICOM dans leur pays. Cette question a justement été abordée par les journalistes nigériens lors d’une conférence de presse animée par le Vice-amiral Michael Frankeen, adjoint aux affaires militaires du commandant et son homologue des Affaires civiles.
Au Niger, l’opinion publique voit la présence militaire étrangère y compris américaine d’un mauvais œil. Nombreux sont ceux qui pensent qu’il s’agit là d’une forme de recolonisation qui ne dit pas son nom. D’autres pensent que ce n’est ni plus ni moins qu’un complot du régime en place pour se maintenir. Les tenants de cette opinion en veulent pour preuve la manière « clandestine » par laquelle se déroulent les accords des présences militaires américaine, française et allemande.
En effet, l’article 169 du titre 10 de la Constitution du Niger dit ceci : « les traités de défense et de paix, les traités et accords relatifs aux organisations internationales, ceux qui modifient les lois internes de l’Etat et ceux qui portent engagement financier de l’Etat, ne peuvent être ratifiés qu’à la suite d’une loi autorisant leur ratification. » La loi évoquée par la Constitution est votée par l’Assemblée nationale.
Or, à la date d’aujourd’hui, aucun projet de loi allant dans ce sens n’a été soumis au parlement par le gouvernement. Du coup, à tort ou à raison, l’on est tenté de croire que le régime négocie sa protection par les puissances étrangères en contrepartie de « l’occupation militaire » du territoire nigérien. A AFRICOM, le Vice-amiral Michael Frankeen s’en défend. D’abord, il explique que ce n’est pas une base militaire que l’armée américaine va installer à Agadez mais « ce qu’il y a à Agadez, c’est la base 201 qui est une base du Niger.
Et ce que nous essayons de faire, c’est de construire une addition à la base » a-t-il indiqué lors de la conférence de presse. Concernant les avantages pour le Niger, Michael Frankeen explique : « j’ai visité la région (ndlr, Agadez) et j’ai discuté avec les autorités locales, régionales, militaires, civiles et judiciaires en ce qui concerne la présence américaine.
Qu’est-ce qui les intéresse dans cette présence ?
Pour eux, elle va ramener la possibilité de sécuriser la situation pour que la ville d’Agadez regagne sa place historique importante comme un local de tourisme, d’économie etc. et pour faire ça, on a décidé de travailler ensemble (…) et notre présence là-bas se fait avec l’approbation des autorités locales qui sont très contentes de notre présence ». Et le commandant adjoint d’AFRICOM persiste et signe sur le caractère salvateur de la présence d’AFRICOM dans le nord Niger :
« j’ai parlé avec le Maire d’Agadez, il m’a dit ‘’ quel est le bénéfice de cette base pour moi ?’’ Je lui ai dit, je vais vous aider à sécuriser la région et vous permettre de regagner la place qu’Agadez avait dans le passé. Donc c’est exactement ce que nous faisons là-bas. Cette présence, cette sécurisation n’est pas seulement bonne pour les Etats-Unis, c’est pour toute la région. Ça c’est très important ! » a affirmé Mickael Frankeen.
Autre incompréhension de l’opinion nigérienne, ce sont les attaques dont le Niger est victime de la part des groupes terroristes malgré la présence militaire étrangère, notamment, américaine. A ce propos, et concernant surtout la surveillance du territoire nigérien, le Vice-amiral explique : « ces avions pilotés à distance (pour ne pas utiliser le mot drone) travaillent avec un programme quotidien qui est basé sur des renseignements spécifiques qui nous viennent. Donc, ces engins, ils ne volent pas comme ça, au hasard pour surveiller toute la zone.
Ils font leur travail sur des renseignements spécifiques (…) ce que cette technologie nous ramène, c’est la capacité de voler très longtemps et de couvrir un territoire assez vaste. Donc, on va continuer à travailler avec nos partenaires et on pourra dans le futur travailler à les aider à satisfaire des besoins qu’ils vont définir. »
Ainsi, il n’y a pas de miracle à espérer d’AFRICOM. La protection permanente et intégrale du territoire nigérien ne peut être assurée que par les Forces de défense et de sécurité de notre pays. L’armée américaine ou toute autre force ne peut que venir en appoint. Et l’autre certitude, aucun pays ne déploiera ses enfants avec les moyens financiers et matériels de ses contribuables pour assurer la sécurité d’une autre nation sans contrepartie.
Donc, qu’on le sache ou non, AFRICOM et toutes les autres forces étrangères sont d’abord en mission pour leur pays quitte au Niger d’en tirer meilleur profit mais à condition que nos autorités aient le souci de l’intérêt général. Ce qui est très discutable avec la Renaissance du président Issoufou Mahamadou.
À propos de l’Auteur

Ibrahim A. YERO

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