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M. le ministre d’Etat Mohamed Bazoum, le président Baré a été de loin plus démocrate que certains…puisque « la démocratie n’est pas un comprimé qu’on dissout dans l’eau… »
Publié le vendredi 13 janvier 2017   |  ActuNiger


Mohamed
© Autre presse par DR
Mohamed Bazoum, président du PNDS, le parti présidentiel et ministre de l’Intérieur


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Au cours d’un entretien accordé à Télé Sahel, début janvier 2017, et publié dans la dernière livraison par Sahel Dimanche en vue de porter la réplique aux partisans de Hama Amadou soutenant que le travailleur nigérien a été abandonné par le régime, vous aviez soutenu que :


1- « Le COSIMBA, dont M. Ali Djibo dit Max était le président, a été conçue pour tromper le Président Ibrahim Baré Mainassara, et l’a amené à envisager d’être candidat et de passer en force en faisant litière de la démocratie. 2 - M. Hama Amadou arrivé à la Primature en 2000, avait tiré avantage des mesures de réduction des salaires des fonctionnaires, de 30% en 1998 décidées par le gouvernement de la 4ème République dirigé par Amadou Boubacar Cissé, pour maintenir les fonctionnaires dans des conditions de précarité totale. »

Puisque « le banal assassinat ne tue qu’une fois, mais la diffamation tous les jours » (de Terry Pratchett), j’ai l’obligation morale de vous apporter les précisions ci-après sur ces deux (2) points évoqués :

Sur la prétendue création du COSIMBA par Amadou Djibo dit Max pour tromper le Président Baré

M. Bazoum,

Vous le savez très bien, suite au blocage des institutions qui a abouti au coup d’Etat du 27 janvier 1996 qui l’avait porté au pouvoir, le Président Baré avait pris la ferme décision d’être candidat à l’élection présidentielle dès le mois d’avril 1996 du fait du refus exprimé par les leaders politiques de se retirer afin de permettre une transition politique raisonnable, au motif qu’à part eux, aucun autre nigérien n’était qualifié pour gérer le Niger. Le Président Baré avait décidé de se présenter à l’élection présidentielle des 7 et 8 juillet 1996, après une analyse approfondie de la situation politique menée de concert avec ses proches parents, amis et connaissances, ses ainés et mentors dans l’armée, ses frères d’armes du Conseil de Salut National, des dirigeants de notre Sous-Région, notamment ceux des pays voisins et les partenaires majeurs du Niger.

Le président Baré, nigérien d’origine tel que l’exigeait la constitution, militaire engagé volontaire dès 1970, au temps où ne s’engageaient dans l’armée que ceux qui en avaient la vocation, suite à son admission au Bac, après 7 ans de scolarité au Lycée National, établissement d’excellence où n’étaient admis en 6ème que les 120 premiers élèves du Niger sélectionnés à la suite d’un concours. Président Baré originaire de par son père de Douméga, fils de l’Instituteur Baré Mainassara et petit-fils du Roi de l’Arewa le Sarkin-Aréwa Maiyaki Ba’aré Kaka (1919-1954) par son père et du Chérif Mahamane Haidara côté maternel, est nigérien d’origine, en possession de tous ses droits civils et politiques.

N’oubliez pas également que l’officier Baré qui a été Ministre puis Ambassadeur, Chef d’Etat-major Général des FAN, et Général en 1996, était outillé pour diriger, autant sinon plus que beaucoup d’autres candidats déclarés aux élections de 1996.

Pourquoi alors estimez-vous qu’un citoyen remplissant toutes les conditions fixées par la loi, n’aie pas le droit d’être candidat à l’élection présidentielle et pourquoi n’aviez-vous pas légalement contesté cette candidature en son temps ?

Pourquoi affirmer que le président Baré « a envisagé de passer en force en…. » alors même que pour les élections de juillet 1996, à toutes les étapes, tous les recours ont pu être exercés librement et démocratiquement par les candidats avant l’Arrêt de la Cour suprême déclarant le président Baré élu et même après ?

Pourquoi, est-ce seulement après avoir été déboutés de tous leurs recours par la Cour Suprême, que les trois autres candidats perdants avaient décidé de considérer l’élection du président Baré, validée pourtant par l’arrêt de la Cour Suprême n°96-107/Ch. Cons du 21 juillet 1996, comme « un hold-up électoral » ?

Si vous estimez que le président Baré « est passé en force », comment jugez-vous alors l’élection du président Issoufou en mars 2016 où l’un des candidats favoris était embastillé avant même le premier tour pour des raisons qui n’ont convaincu presque personne ?

Vous devriez savoir et être définitivement convaincu, que la création du COSIMBA n’est que la conséquence de la volonté affirmée par le président Baré de se présenter à l’élection présidentielle. Alors, laissez en paix M. Amadou Djibo dit Max, Eminent Expert-comptable de son état, l’un des hommes politiques les plus doués de sa génération, et certainement le plus intégré dans son milieu, et qui n’a fait que remplir son devoir envers un ami et patriote, en qui il avait cru.

Nous pensons qu’il est plus urgent pour vous de vous attaquer aux problèmes de développement plutôt que de s’acharner sur les morts dont tout musulman a l’obligation de respecter la mémoire. Surtout si vous avez décidé de garder un silence pesant sur la lumière à faire sur l’assassinat du Président Baré, exigée par la Cour de Justice de la CEDEAO par son arrêt du 23 octobre 2015. Cette enquête sera l’unique occasion pour tous les nigériens de savoir qui a assassiné le président Baré.

M. Bazoum,

Vous conviendrez avec moi que « La démocratie n’est pas un comprimé qu’on dissout dans l’eau ; c’est une culture qui demande du temps et de la pédagogie » comme l’a dit Tahar Ben Jelloun. C’est pourquoi, il est plus utile, pour vous de réglez vos problèmes du moment avec votre opposition et la société civile qui ne fait qu’exercer son droit de résistance, comme vous l’aviez exercé avec hargne hier avec le président Baré et les autres et laissez, je vous en prie, l’âme du Président Baré reposer en PAIX.

En tant que philosophe, dépositaire en principe de la sagesse, afin de relativiser vos appréciations sur nos systèmes démocratiques que vous brocarder hier à l’opposition, vous accepterez de partager avec moi les appréciations sur la démocratie de l’éminentpenseur et Philosophe Achille Mbembe : « Pour leur part, les intellectuels n’ont pas réussi à dépasser le chaos, se contentant d’un saupoudrage étonnant : la démocratie est mise en pratique sans pensée démocratique. Le vote, souvent acheté en contrepartie de libéralités en argent ou en nature, se révèle comme le moyen efficace pour conquérir une position prébendière, offrant de nouvelles opportunités de pratiques prédatrices, et qui n’aurait pas été automatiquement obtenue par le scrutin aléatoire. »

2 – Sur l’avantage de la baisse de 30 % des salaires des agents de L’Etat opérée en 1997 pour maintenir en l’état cette situation des fonctionnaires

M. Bazoum,

Vos propos laissent sous-entendre que le gouvernement de la quatrième République avait engagé et maintenu les travailleurs nigériens dans la précarité sans aucun fondement puisque vous omettez de dire aux auditeurs les moins avertis que ces mesures avaient été prises dans le cadre d’un programme d’ajustement structurel avec le Fmi.

Sur les circonstances desdites mesures, c’est sous M. Amadou Boubacar Cissé, premier Ministre en 1997 et non 1998, que l’Ordonnance n°97-08 du 27 février 1997 portant Statut général de la fonction publique a été prise avec comme effet, la réforme de la grille salariale qui a entrainé cette baisse de 30 % des salaires. Cette mesure entrait dans le cadre de la Facilité d’Ajustement Structurel Renforcé (FASR) signée en juin1996 et soutenue par le Fmi, la Banque mondiale et les Partenaires Techniques et Financiers. Ces mesures, prises dans un contexte particulier où depuis la fin des années 80, la situation des finances publiques du pays était marquée par des déficits budgétaires importants, qui se sont traduits par la constitution d’un important stock de dettes et d’arriérés. En 1994, pendant que le Chef du gouvernement n’était nul autre que Mahamadou Issoufou, la part des salaires et traitements avait représenté le taux historique de 102,5% des recettes fiscales nationales, pour une norme admise de 35 %.

Rappelez-vous, c’est cette situation catastrophique des finances publiques qui avait abouti à une grève de plus de 52 jours, la plus longue de l’histoire des syndicats des travailleurs au Niger, et poussé « le lion » à chercher et trouver un prétexte pour jeter l’éponge et retourner dans ce qu’il savait le mieux faire : l’opposition.

M. Bazoum,

Vous le savez très bien, ces mesures de réduction des salaires, entraient dans le cadre des politiques d’ajustement structurel, visant à réduire le déficit structurel à une époque où l’administration était considérée comme budgétivore et improductive et les dépenses de sécurité jugées non prioritaires étaient assujetties à un blocage des recrutements et des salaires des fonctionnaires sur une période fixée, conditionnalités de premier ordre. Elles avaient permis d’assainir l’économie et de remplir les conditions d’éligibilité du Niger au point de décision de l’initiative des pays pauvres très endettés (IPPTE) dont la particularité est l’obligation pour les pays bénéficiaires, de convertir le service de la dette en investissements sociaux de base. Notre pays à tous, le Niger avait ainsi pu bénéficier d’un allègement, de plus de 890 millions de dollars (445 milliards CFA), représentant 75% du stock de dettes, couvrant la période 2001 à 2021, à reconvertir en investissements dans les secteurs sociaux de base (éducation et santé), facilité que certains avaient rebaptisée « Programme Spécial du Président de la République » dont votre gouvernement tire tous les bénéfices en rendant possibles de nouveaux recrutements massifs et des hausses de salaires dans la fonction publique.

Sur les conditionnalités draconiennes du Fmi d’antan, Christine Lagarde, Directrice Générale du Fmi, à la question posée par l’Hebdomadaire Jeune Afrique le 29 mai 2014, « Êtes-vous consciente que le FMI traîne une forte odeur de soufre en Afrique ? On s’y souvient douloureusement des politiques d’ajustement structurel qu’il a imposées dans les années 1990… », a assumé sans ambages : « Mais on parle là du FMI de papa !... »

No comment !

M. Bazoum,

Pour finir, recevez mes salutations chaleureuses, en espérant que vous accepterez de prendre la relève de la gouvernance à une prochaine compétition afin que notre « pays riche mais mal géré » d’après notre cher président, quitte son dernier rang en développement humain auquel il semble tenir durablement.

Allah Sarki …

Djibrilla Mainassara Baré

Economiste (DESS Banque-Finance / DESS Economie du Développement)

Ancien Conseiller Spécial du Président Baré, Chargé des Questions Economiques et Financières - Membre Fondateur du COSIMBA

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