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« Le Sahel est une bombe démographique »
Publié le mardi 17 janvier 2017   |  Le monde




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Pour Michel Garenne, la maîtrise de la surpopulation, négligée au profit du développement, doit devenir une priorité.

Propos recueillis par Laurence Caramel

Entre 3 et 5 millions de personnes ont quitté le Sahel depuis les indépendances. Elles seront probablement autour de 40 millions d’ici à la fin du siècle.
Contrairement au reste de l’Afrique, le Sahel, ainsi que quelques pays d’Afrique centrale, continue de voir sa population augmenter massivement. Le Niger détient même le record mondial de fécondité. A moyen terme, rien ne permet d’entrevoir un renversement de tendance. Cette région pauvre et déstabilisée par la poussée de mouvements djihadistes deviendra un des principaux moteurs de la croissance démographique mondiale à l’horizon de la fin du XXIe siècle, selon les projections de la division de la population des Nations unies.

Démographe rattaché au Ferdi (Fondation pour les études et recherches sur le développement international), Michel Garenne a analysé en détail la situation des six pays francophones, Sénégal, Mauritanie, Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad, qui se partagent cette étendue de plus de 5 millions de kilomètres carrés. Il pointe l’échec des politiques de population menées jusqu’à présent et met en garde contre une « situation insoutenable », dont l’une des conséquences sera la migration de plusieurs dizaines de millions de personnes. A l’heure où l’Union européenne entend répondre au problème migratoire par plus de développement, le chercheur exhorte à ne plus laisser la question démographique de côté.

Le ralentissement de la croissance démographique est à l’œuvre partout en Afrique, sauf au Sahel et dans quelques pays d’Afrique centrale. Pourquoi ?

Michel Garenne Les dirigeants de ces pays n’ont jamais considéré que maîtriser la croissance de la population était réellement important. Le développement devait permettre de régler tous les problèmes. Ce discours était, il est vrai, en vogue dans beaucoup de pays du Sud dans les années 1970. L’Algérie, au nom des pays non alignés, déclarait à la conférence mondiale sur la population de Bucarest en 1974 que « la meilleure pilule, c’est le développement ». Dix ans plus tard, les Algériens ont fait marche arrière et adopté un grand programme de planning familial. Pas les pays du Sahel, où tout ce qui a été entrepris a eu peu de portée. En particulier dans les zones rurales, où se concentre aujourd’hui l’explosion démographique, avec 6 à 8 enfants par femme en moyenne.

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