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Connaitre le patrimoine culturel et naturel de Dosso en vue d’une meilleure valorisation
Publié le mercredi 18 janvier 2017   |  Agence Nigerienne de Presse


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© Autre presse par dr
Musée régional de Zinder : Vers la mise en place d`un programme de rénovation


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Dosso - Couvrant une superficie de 31.000 km2 avec 43 communes et 19 chefferies, la Région de Dosso a un patrimoine très culturel. Au cours d’un entretien accordé à l’Agence Nigérienne de Presse (ANP), le Conservateur du Musée Régional, M. Haladou Maman, évoque la situation des sites recensés et le projet de création d’un espace de détente et loisirs intégrant un parc zoologique.

Question : Comment, M Le Conservateur, définissez-vous le patrimoine culturel et naturel ?

Réponse :Le patrimoine culturel et naturel est un ensemble de biens ou objets matériels et immatériels. Le Robert Etymologique le définit comme manifestation sensible à nos cinq sens, autrement dit sensible à l’un de nos cinq sens. Entendre par cinq sens : voir, entendre, toucher, goutter et sentir. Ainsi, on s’achemine de plus en plus vers l’acceptation du concept patrimoine culturel, matériel et immatériel qui régissent notre héritage culturel et naturel composé d’objets qu’on peut voir et toucher et d’autres qu’on entend et qu’on ne peut pas toucher. Le patrimoine culturel, qu’il soit matériel ou immatériel est un produit de l’homme par opposition au patrimoine naturel qui est un fait de la nature.

Question : Pouvez-vous nous faire un bref aperçu sur le patrimoine culturel et naturel de la Région de Dosso ?

Réponse :Dosso est immensément riche au point de vue patrimoine culturel. Ceci peut s’expliquer par une sorte d’ébauche de cartographie des sites sur toute l’étendue de la Région. D’ores et déjà, plus d’une cinquantaine de sites culturels et naturels a été répertoriée. A titre d’exemple, nous avons le site de Lougou intégrant la demeure de la Saraounia (la Reine), le champ de la bataille avec la Mission Voulet-Chanoine (1898-1899), la nécropole (cimetière des Saraounia qui se sont succédé). Le site de la pierre Toungouma, la demeure du Baoura à Bagagi. Nous avons les palais des chefferies à travers la Région. A Gaya, nous avons comme sites, la colline de Kolombati pour les cultes annuels des Tchangas et la place du Gossi pour les sonraï.

Pour ce qui est du patrimoine naturel, on peut citer la mare de Albarkaïzé classée site humide d’importance internationale en 1987 ensemble avec le parc W suivant la Convention relative aux zones humides (RAMSAR) adoptée le 02 février 1971 en Iran, lors de l’Assemblée Générale du Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Dans le département de Gaya, on peut évoquer l’existence des sites insulaires dans la partie de l’île de Lété dont la promotion et la valorisation attireront un grand nombre de visiteurs tant nationaux qu’étrangers.

En termes de valorisation, l’ensemble des sites dont la cartographie dépasse les 50 sites constitue d’énormes potentialités pour le renforcement des capacités touristiques de la région.

Question : Existe-t-il un programme de valorisation du patrimoine culturel de Dosso dans le cadre de la Renaissance Culturelle ?

Réponse :En effet, le Ministère en charge de la Renaissance Culturelle dans le cadre de son programme, fait de la valorisation du patrimoine culturel et naturel un de ses axes stratégiques. La récente visite de travail du ministre Assoumana Malam Issa dans la Région, sur les sites du village de Lougou, avec toutes ses composantes, le site des anciennes murailles de Kabrin-Kabran à Matankari, traduit l’opérationnalité du Programme de la Renaissance Culturelle. Il s’était agi pour lui de visiter toutes les institutions relevant de son Département ministériel, à savoir la Direction Régionale de la Renaissance Culturelle, le Musée Régional et la Maison de la Culture Garba Loga avec adjonction de visites au niveau du Sultanat qui est dépositaire des valeurs culturelles et historiques.

Question : Pouvez-vous nous parler de votre stratégie en matière de mise en valeur des sites culturels et naturels de la région ?

Réponse :A mon avis, tout programme de valorisation ou de mise en valeur du patrimoine culturel n’est pas chose aisée, car nécessitant des moyens financiers conséquents qui font le plus souvent défaut en cette période de conjoncture économique qui sévit dans le monde entier. Toutefois, chacun doit apprendre à utiliser les moyens de bord si minimes soient- ils que de rester à ne rien faire. En effet, toutes les difficultés sont faites pour être confrontées et que tous les obstacles sont faits pour être franchis. Pour le Ministre Assoumana Malam Issa, le programme de mise en valeur du patrimoine culturel et naturel se fera en partenariat avec d’autres Ministères en l’occurrence ceux du Tourisme et de l’Environnement pour mieux cerner la question. Il s’agit concrètement de valoriser des sites culturels dont celui de Lougou, le Palais du Sultan, les sites et monuments historiques de la Commune urbaine de Dosso, et d’autres communes, les sites insulaires de l’île de Lété, la mare de Albarkaïzé et autres sites afin d’accroître ou renforcer les capacités touristiques de la région.

Question : Quels sont vos partenaires au plan institutionnel ?

Réponse :Au plan institutionnel, le Musée Régional entretient des relations avec l’ensemble des 43 communes conformément à son statut qui stipule que celui-ci doit fonctionner sur la base de la subvention de l’Etat, des collectivités et du Conseil Régional.

Question :Quel appel à l’endroit des autorités décentralisées pour accomplir cette mission ?

Réponse : Si l’Etat, à travers le Ministère en charge de la Culture, a créé le Musée Régional et l’a doté d’un statut, c’était dans l’optique d’une décentralisation impliquant pleinement les collectivités dans la gestion des institutions culturelles muséales. Pour le cas de celui de Dosso, il ressort un engagement timide des Communes pour son fonctionnement. Malgré l’existence du statut, toutes les charges liées au fonctionnement sont assurées par l’Etat, cela pour ne pas fermer un tel modèle de décentralisation réussi. Je saisis cette opportunité pour rappeler à l’ensemble des collectivités et au Conseil Régional de Dosso, leur propre responsabilité.

Question : Avez-vous des projets ou actions pour une meilleure préservation de notre héritage culturel et naturel ?

Réponse :Malgré l’absence d’un engagement ferme des communes, le Musée, sur avis de la population, a initié un dossier de création d’un espace de détente et de loisirs intégrant un parc zoologique. Initialement prévu pour être construit sur un espace alloué par le Ministère en charge de l’Urbanisme, nous sommes à la recherche d’un terrain en face du Gouvernorat (la mare Sofakoley) car celui attribué depuis 2005 a été exproprié pour l’extension de la Tribune officielle dans le cadre de Dosso Sogha.

Nous avons un autre projet de reconstitution des habitats traditionnels de Dosso, axé sur les cinq ethnies principales de la Région, à savoir, les Djerma, les Maouri, les Peulh, les Goubé et les Dendi-borey, afin de permettre aux touristes de découvrir les merveilles régionales sans parcourir de longues distances.

(Propos recueillis par Mamane Amadou ANP/ Dosso)

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