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Dédommagements des victimes et sinistrés des événements « anti-Charlie » : 300 millions bloqués depuis deux (2) ans par la Primature
Publié le dimanche 22 janvier 2017   |  Actu Niger


Le
© AFP par ISSOUF SANOGO
Le Premier ministre, chef du gouvernement SE Brigi Rafini


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Du 16 et 17 janvier 2015 des manifestations violentes dites « anti-Charlie » ont occasionné des pertes en vie humaine et d’importants dégâts matériels notamment dans le secteur du tourisme et de l’hôtellerie aussi bien à Niamey qu’à l’intérieur du pays dans la région de Zinder. Outre certains établissements scolaires chrétiens, des églises ont été saccagées ou brulées. Des sources proches du Gouvernement évaluent les dommages subis à plus de 2 milliards de francs CFA.

Aucune perte n’a été officiellement portée par les victimes ou les sinistrés contre l’Etat du Niger ou contre des personnes physiques. Néanmoins certains manifestants pris en flagrant délits par les forces de sécurité lors de ces événements continuent à garder prison laissant leur famille dans le désarroi depuis maintenant deux (2) ans.

Des victimes et dégâts matériels causés :

Créée le 14 février 1984, l’Association Nigérienne des Professionnels du Tourisme et de l’Hôtellerie (ANPT/H), a fait sienne la lutte pour le dédommagement des sinistrés que sont en majorité ses membres à savoir les promoteurs des Hôtels, Restaurants, Bars et autres Commerces assimilés. Aussitôt après les événements tragiques du 16 au 17 janvier 2015, l’ANPT/H s’est rapidement attelée à faire un état de lieux des dommages subis par son secteur (Tourisme et Hôtellerie). Il ressort de cet état de ses investigations une perte en vie humaine et de nombreux dégâts matériels évalués à plus de deux (2) milliards de francs CFA.

De la médiation pour le dédommagement :

La médiation pour le dédommagement des sinistrés a débuté sous la présidence du Ministère en Charge du Tourisme à travers la mise en place d’un Comité Ad-hoc Ministère du Tourisme-Association Nationale des Professionnels du Tourisme et de l’Hôtellerie. Ce Comité a été chargé de réfléchir sur les mesures urgentes à prendre au profit des sinistrés. Plusieurs recommandations seront issues des réflexions de ce Comité. Il s’agit, entre autres, procéder au dédommagement préalable des établissements sinistrés ; d’accorder des allégements fiscaux et/ou exempter d’impôts pendant cinq (5) ans (5) tous les établissements sinistrés ; de négocier avec les banques de la place en vue de différer dans des délais supportables par les établissements sinistrés, le paiement de leurs emprunts ; de négocier au profit des établissements sinistrés des lignes de crédit auprès des institutions appropriées ; d’accorder des facilitations d’exonération prévues dans le code des investissements aux établissements suivants : L’Hôtel des Collines ; L’Hôtel Univers 3 ; L’Hôtel les Palmiers ; L’Hôtel Arc en Ciel ; enfin, de prendre des mesures sécuritaires idoines en vue de prévenir la résurgence de tels évènements, à l’avenir.

En plus du Comité Ad-hoc, l’ANPT/H n’a de cesse multiplier les démarches auprès des autorités administratives et politiques afin que le dédommagent des sinistrés soit fait. L’association a rencontré tour à tour les membres de la Commissions des Finances et de la commission des affaires économiques et sociales de l’Assemblée Nationale, des Ministres d’Etat à la Présidence de la République, le Médiateur de la République, le Président du CESOC, le Cabinet du Premier Ministre et de la Présidence de la République. Dans le même temps, l’ANPT/H poursuit le plaidoyer auprès des Organisations de la Société Civile et des Medias pour se faire entendre.

Du blocage de 300 millions depuis deux (2) ans par la Primature :

C’est à l’issue du vaste plaidoyer conduit par l’ANPTH notamment au niveau de la commission finances ainsi que celle des affaires économiques et sociales de l’Assemblée Nationale, qu’au dernier collectif budgétaire de l’année 2016, un montant de trois cent millions (300 000 000) de francs CFA avait été inscrit au profit de l’ensemble des victimes des événements « anti-Charlie » au Niger. Toutefois, les responsables des églises ayant été touchées ont unanimement décliné l’offre. Ils ont refusé cet appui de la part de l’Etat du Niger.

Sur ce montant, des formalités de décaissement de cent cinquante millions (150 000 000) auraient même été engagées par les services du Cabinet du Premier Ministre sans qu’une clé de répartition claire ait été arrêtée. Ce qui a conduit l’ANPTH en 2016 à requérir auprès du Président du tribunal de Niamey une ordonnance de saisie conservatoire tant qu’une clé de répartition claire n’ait été établie.

A ce jour, le Cabinet du Premier Ministre a délibérément décidé de bloquer ce montant prétextant qu’il n’est pas dans le rôle de l’Etat d’apporter un quelconque appui financier à des commerçants. Allusion faite aux promoteurs des hôtels, bars et restaurants sinistrés. Aucune victime, aucun sinistré n’a reçu un seul franc sur ces trois cent millions (300 000 000) contrairement à certaines rumeurs tendant à faire croire le contraire.

Deux (2) ans, aujourd’hui, les victimes membres de l’association n’ont rien reçu de l’Etat, bien que, le Président de la République et le président de l’Assemblée Nationale d’alors aient tous deux annoncé qu’un appui financier allait être apporté aux différentes victimes.

Abdoulaye Abdourahamane Ahamadou

Analyste Conflits, Crises et Sécurité Humaine

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