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Table Ronde / Association Alternative : L’accaparement de 120.000 ha de terres agricoles et pastorales au Niger
Publié le lundi 30 janvier 2017   |  Actu Niger


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© Autre presse par Joe Penney. Reuters
Un troupeau de vaches, au Niger, près de la frontière avec le Nigeria, le 24 mars. Pour Benoît Thiery, du Programme alimentaire mondial, «la sécheresse et les faibles pluies de 2014 ont fait avancer le désert. Le problème du manque de pâturage se pose»


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La Place Frantz Fanon de l’Association Alternative Espace Citoyen (AEC) a servi de cadre ce matin pour la tenue de la Table Ronde sur « Un vaste projet d’accaparement des terres agricoles et pastorales dans le Bassin du Lac Tchad au Niger ». Les participants issus en majorité des organisations de la société civile nigérienne et étrangère ont activement pris part à ce rendez-vous d’échanges et de réflexions sur la question foncière au Niger en général et en particulier dans le Bassin du Lac Tchad.

Cette Table Ronde a été mise à profit par les organisateurs pour partager avec l’opinion publique les conclusions du rapport sur l’accaparement de 120.000 ha de terres agricoles et pastorales dans le Bassin du Lac Tchad. Le rapport de l’Observatoire du Droit à l’alimentation au Niger publié Décembre dernier a mis en exergue toute la problématique de la question foncière au Niger avec un accent particulier sur cette affaire scabreuse qui, depuis quelque temps, fait couler beaucoup d’encre et de salive tant au sein de la société civile que sur les médias.

De quoi s’agit-il ?

Alors que le Bassin du Lac Tchad (Région de Diffa) est aujourd’hui le théâtre d’un conflit armé lié à l’insurrection de la Secte terroriste Boko-Haram, une Société Saoudienne Al Horaisch (Connue au Niger sous la Dénomination de Fleuve Niger S.A) négocie et cela depuis 2014 un accord de partenariat public privé pour l’obtention en bail de 120.000 hectares de terres agricoles et pastorales. Le rapport poursuit qu’en partenariat avec le Conseil Régional de Diffa, cette société privée saoudienne se propose d’investir plusieurs milliards de franc CFA dans le cadre d’un projet d’agrobusiness intitulé « Projet d’aménagement et de mise en valeur du bassin de la Komadougou et du Lac Tchad ».

Le problème….

Outre l’illégalité de cet acte, la mauvaise foi qui entoure tout le processus de l’affaire auprès des autorités de la Région, le non-respect des textes en la matière dans un contexte où les plus hautes autorités du pays encouragent le monde rural et pastoral à un retour à la terre, la Zone d’implantation de ce projet ,le plus grand à jamais envisagé au Niger, est située en grande partie (2/3) dans le sous bassin proximal du lit du Lac Tchad et pour le reste (1/3) dans le sous bassin proximal de la Komadougou. Aussi, le rapport de l’Observatoire du Droit à l’alimentation au Niger a relevé que les terres convoitées correspondent à près de la moitié des superficies exploitables en irrigué et décrue autour de la Komadougou et du lac Tchad ; elles sont occupées et exploitées déjà, au moins en partie, par des petits producteurs et des éleveurs. Il s’ensuit que la zone d’implantation du projet est aussi une zone qui attire beaucoup de travailleurs migrants ; elle est « un refuge climatique » pour des milliers de personnes confrontées à l’insécurité alimentaire dans leurs pays ou régions d’origine.

Les enjeux et risques :

Pour l’Association Alternative Espace Citoyen (AEC), cette situation doit interpeller les plus hautes autorités du pays car ses conséquences pourraient être désastreuses pour la vie des populations riverraines qui sont les premières concernées. Déjà, les populations et les autorités coutumières de la Région ont opposé un refus catégorique à l’implantation de ce projet dans cette zone. Après les gigantesques campagnes de sensibilisation et d’information tant à Diffa, Zinder et Niamey, la présente Table Ronde participe de la lutte menée par l’AEC afin de remettre les populations touchées dans leurs droits, puis de défendre en même temps la souveraineté nationale, un devoir citoyen pour tous. La Table Ronde devra certainement formuler des recommandations et envisager certainement d’autres formes d’actions de plaidoyer pour un dénouement heureux de la situation.

Abdourahamane A. Abdoulaye

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