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Le Sahel N° du 31/1/2017

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Lutte contre le détournement des deniers publics : Plus de 500 millions de FCFA récupérés, des comptes bancaires, des biens meubles et immeubles saisis par la Justice, selon le Procureur de la République
Publié le mercredi 1 fevrier 2017   |  Le Sahel


Le
© Autre presse par DR
Le Procureur de la République, M. Cheibou Samna Soumana


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Moins de deux mois après le début effectif des activités du Pôle économique et financier (7 décembre 2016), l'opération tant attendue des Nigériens, a visiblement débuté. En effet, des dizaines de personnes soupçonnées d'être impliquées dans des affaires de détournement des deniers publics sont interpellées et écoutées par les services de la police judiciaire agissant sur instruction du parquet. Certaines d'entre elles sont placées sous mandat dépôt, d'autres ont même commencé à rembourser les fonds détournés. La justice est déterminée à recouvrir jusqu'au dernier kopek appartenant à l'Etat, aime à le rappeler le procureur de la République M. Cheibou Samna Soumana.
Dans une interview qu'il nous a accordée le 6 décembre dernier, le Procureur de la République avait annoncé le début imminent d'une vaste opération qui consistera à traiter et instruire plusieurs dossiers dont certains ont défrayé la chronique dans notre pays. C'est chose faite. Les arrestations ainsi opérées, il y a plus d'une semaine, concernent des dossiers relatifs aux affaires dites de la SORAZ, du Barrage de Kandadji, du Fonds de contrepartie du ministère du Plan, de l'Office des produits vivriers du Niger (OPVN), de la Centrale d'approvisionnement en intrants et matériels agricoles (CAIMA), ceux relatifs à la mise à disposition de certains commerçants dans des conditions obscures, à l'importation et au transit de certaines marchandises tels que le riz, les produits congelés etc.
D'après nos confrères de l'hebdomadaire Le Témoin qui dans sa parution N° 578 du 30 janvier 2017, cite le procureur de la République, plus de 500 millions de FCFA ont été déjà recouvrés au 30 janvier dernier. A titre illustratif, 50% du montant relatif au dossier Hôpital régional a été récupéré ; les sommes distribuées dans l'affaire SORAZ ont été recouvrées et plus de 400 conteneurs, des véhicules et d'autres matériels lourds comme les grues ont été identifiés et placés sous scellés. Près d'un quart (1/4) du montant relatif au dossier Kandadji a été récupéré. A cela s'ajoutent les saisies pratiquées sur les comptes bancaires, les biens meubles et immeubles notamment les véhicules, les maisons, les parcelles.
« Tout est mis en œuvre pour que l'Etat rentre intégralement dans ses droits » précise M. Cheibou Samna Soumana. Concomitamment à cette démarche, le Trésor public a publié une longue liste de personnes ayant illégalement touché des salaires ou indemnités des fonds publics et qui sont sonnées de les restituer ou les rembourser. Cette liste comprend de hauts fonctionnaires, des cadres de l'administration, des opérateurs économiques etc.
Autant dire que l'opération de lutte contre la corruption, le détournement des deniers publics et l'enrichissement illicite, prend son envole. Ni les récriminations simplistes des uns tendant à qualifier l'opération de ''sélective'', ni l'ultra pessimisme des autres qui craignent qu'une supposée influence politique ne détourne l'opération, se semblent entamer la détermination de la justice et du procureur de la République. « Je pense que nous devons vraiment avancer en arrêtant d'utiliser ces moyens de défense simplistes. Je n'ai subi aucune pression dans ces dossiers. La seule pression réside dans l'énormité de la tâche » confie M. Cheibou Samna Soumana dans les colonnes du Témoin. En effet, le nombre des personnes présumées impliquées dans ces dossiers en disent long sur l'énormité de la tâche. « Si, il fallait mettre en prison tous ceux qui sont poursuivis pour ces faits malgré le paiement, il faudrait alors construire trois autres prisons à Niamey » lance le procureur de la République
M. Cheibou Samna Soumana d'ajouter que ces services continuent encore de recevoir des dossiers qu'ils traitent et font suivre aux juges d'instruction du Pole économique et financier. C'est pourquoi il a salué le travail gigantesque qu'accomplit la police justice qui dit-il, auditionne plusieurs centaines de personnes souvent au prix des nuits blanches. Le procureur de la République s'est dit certain de la volonté politique de combattre la corruption et les détournements des deniers publics. C'est du reste dans cette optique que s'inscrivent certaines reformes de la loi notamment celles portant sur la liberté provisoire. Désormais, «le juge ne peut accorder la liberté provisoire sous caution que si cette caution est au moins égale au montant de la somme détournée ou à la valeur des biens détournés, dissipés ou soustraits » rappelle M. Cheibou Samna Soumana.
A ceux qui pensent que cette opération est de la poudre aux yeux, le procureur de la République a une réponse on ne peut plus claire. « J'espère pour eux qu'ils n'ont pas commis de détournement » dit-il. Le procureur de la République plaide cependant pour le renforcement des capacités des magistrats du pôle économique et financier en particulier dans le domaine de la comptabilité et de la dépense publique, ainsi que la mise à leur disposition des moyens adéquats pour leur mobilité, pour commettre des experts et requérir des analyses dans le cadre de leur mission.

Siradji Sanda

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