Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Le Sahel N° du 16/2/2017

Voir la Titrologie


  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Société

Région de Diffa : L’Unicef et le Gouvernement japonais à la pointe du combat pour l’eau et l’assainissement dans la Région de Diffa
Publié le vendredi 17 fevrier 2017   |  Le Sahel


Visite
© AFP par ISSOUF SANOGO
Visite du Ministre de l`Intérieur Mohamed Bazoum dans un camp de populations déplacées près de Diffa
Ministre de l`Intérieur du Niger Mohamed Bazoum a visité un camp pour les populations déplacées près de Diffa le 16 Juin 2016 suite à des attaques par des combattants de Boko Haram dans la région .


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

''L'eau, c'est la vie''! Cette assertion n'a jamais eu autant de sens pour les populations de Wélaram que ce jour de janvier 2017 avec l'inauguration de leur forage à pompe à motricité humaine. Femmes et enfants ont pris d'assaut la borne fontaine moderne pour remplir leurs récipients d'une eau claire et potable. C'est un nouveau jour, pour cette communauté, dans l'histoire du partage de cette ressource vitale.
Avant, pour accéder à l'eau, il fallait s'éloigner du village, dévaler une dune de sable et atteindre, dans la vallée oasienne, le seul puits servant d'abreuvoir aux hommes et au cheptel.
''Quand je me réveillais le matin pour aller au puits, j'arrivais presque toujours en retard à l'école, parce qu'on passe beaucoup de temps sur le puits avant d'obtenir l'eau. Le puits était loin du village, et son eau est noirâtre'', explique Moussa Boukar, 11 ans, élève en classe du CE2 au village de Wélaram.
En effet, à force d'être trop sollicité, le puits est devenu un bourbier débitant une eau boueuse impropre à la consommation humaine. Plus grave, encore, à certaines périodes de l'année, on retrouve autour du même puits les grands éleveurs de la communauté Mahamid et leurs immenses troupeaux de chameaux et les éleveurs de petit bétail. Alors il se crée un embouteillage monstre, à tel point que la situation peut dégénérer à tout moment.
En dotant Wélaram d'une adduction d'eau potable, l'Unicef et son partenaire financier, le Gouvernement du Japon, viennent ainsi de faire de nouveaux heureux.
''Maintenant, on se lave tous les jours sans problème; je n'arrive plus en retard à l'école parce que le forage est à côté. Le matin, je vais y puiser l'eau et je me rends à l'école, toujours à l'heure. A présent, je peux me permettre de boire l'eau sans souci, de me laver et de faire la lessive'', se réjouit Moussa Boukar.
L'objectif de l'UNICEF et du Gouvernement du Japon est de permettre à 73.500 personnes de bénéficier d'un accès à l'eau et à l'assainissement dans la région de Diffa. A l'exemple de celui de Wélaram, 40 autres forages à pompe à motricité humaine ont été réalisés en 2016 sur financement japonais dans les communes de Goudoumaria, Inguelbeyli et Foulatari.
Les communautés rurales de ces zones sont en effet aux prises avec une dégradation continue de leur environnement; les ressources naturelles deviennent de plus en plus difficiles à atteindre et le nombre de personnes déplacées et réfugiées fuyant l'insécurité provoquée par le groupe armé Boko Haram accroît la pression sur les puits.
Il y a deux mois, le village de Sabon Gari a inauguré son propre forage, et la communauté ne tarit pas d'éloges sur la nouvelle infrastructure.
''Nous avons souffert des années durant'', explique Malan Abdoulaye, chef du village par intérim qui ajoute: ''après quatre tentatives infructueuses pour creuser un puits, nous avons même déménagé le village entier, d'où le nom de Sabon Gari, mais en vain. Ces dernières années, compte tenu de l'insécurité et de l'afflux dans notre zone de déplacés, l'UNICEF nous a aidés avec ce forage qui fait aujourd'hui le bonheur de tout le monde''.
Selon le directeur départemental de l'Hydraulique de Goudoumaria, M. Bagalé Tchiarima, chaque infrastructure d'adduction d'eau potable réalisée dans ces communes est une véritable avancée sociale pour la population bénéficiaire: elle règle la question d'accès à une eau potable; supprime les longues distances que parcourent les femmes chaque jour pour la corvée d'eau; apaise les tensions et atténue la fréquence des conflits autour des points d'eau traditionnel ; elle contribue, enfin, à améliorer les conditions d'hygiène et d'assainissement dans les écoles communautaires'',
Ce que confirme Hadiza, une jeune fille de 15 ans : ''On était souvent obligé d'aller chercher de l'eau la nuit, parce dans la journée, il y avait trop de monde sur le puits. On se regroupait par quatre ou cinq pour aller au puits, et on passait une à deux heures avant d'avoir de l'eau. Maintenant, on a suffisamment de l'eau pour tous nos besoins, et en un temps très réduit''.
Les solutions en faveur de l'accès à l'eau des communautés de la région de Diffa ne s'arrêtent pas aux 40 forages à motricité humaine: 16 puits cimentés ont été réhabilités dans les départements de Diffa, Mainé et Goudoumaria; des camions équipés de citernes font le va-et-vient entre les points d'eau et les poches de 10 000 litres installées dans les sites d'accueil, du ''water trucking'' coordonné par la Direction Régionale de l'Hydraulique et de l'Assainissement, avec l'appui des organisations non-gouvernementales IRC et ACTED ; deux postes d'eau autonomes, dotés d'un château d'eau, d'une pompe et d'une rampe de distribution, ont été mis en place à Toumour, avec l'appui d'Unicef, d'Oxfam et de World Vision. En 2016, 119 forages et 995 latrines ont été installés pour améliorer les conditions de vie des populations dans ces zones. Les populations qui ont été informées des bienfaits de l'assainissement sur la santé des plus vulnérables. Près de 380. 000 personnes ont ainsi reçu des kits d'hygiène pour le bien de leurs enfants.
Ces efforts significatifs permettent non seulement de subvenir aux besoins essentiels des populations déplacées, mais également de répondre aux exigences de développement des communes de la région de Diffa qui accueillent, avec générosité et sens du partage, plus de 240. 000 personnes dont plus de la moitié sont des enfants.

Mahaman Bako, envoyé spécial

 Commentaires