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200 milliards FCFA dans un paradis fiscal et boum Massaoudou « irradié »
Publié le lundi 20 fevrier 2017   |  Tamtam Info




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Depuis un certain temps, une sordide affaire de 200 milliards FCFA virés sur un compte bancaire domicilié à Dubai, fait la « UNE » des médias nationaux et internationaux, des réseaux sociaux et des causeries des fadas au Niger . 200 milliards, c’est vraiment énorme ! Il y a quelques années, cette somme représentait le montant du budget global de l’Etat du Niger.
Les journaux hexagonaux s’en donnent à cœur joie et notre pays est devenu la risée de la communauté internationale qui se demande comment dans un pays pauvre, le dernier de la planète en matière d’indice de développement humain, peut-on dissimuler 200 milliards FCFA dans un paradis fiscal alors que tout est prioritaire ?
Pourquoi Dubai ? A quel but ? A quelle fin ?
Avant de répondre à toutes ces questions, à toutes ces interrogations, analysons sans partie pris cette affaire, de la révélation du Journal Le Courrier, aux réponses du Ministre Hassoumi Massaoudou en passant par les réactions pertinentes des internautes.
D’après le courrier, le 9 novembre 2012, Olivier Wantz, accompagné de deux autres hauts représentants d’Areva, a reçu à Paris, Hassoumi Massaoudou, ministre-directeur de Cabinet du Président Mahamadou Issoufou en l’absence de Omar Hamidou Tchiana, ministre d’État chargé des mines, pourtant présent à Paris.
Selon toujours le journal, en juillet 2011, Areva UG, le groupe commercial d’Areva Groupe, a vendu une très forte quantité d’uranium du Niger à la société Energo Alyans, une société de distribution russe qui ne s’intéressait pas, du moins jusqu’alors, au commerce d’uranium ou même au négoce de matières premières. Le 24 novembre suivant, la société Energo Alyans a vendu cet uranium à la société Optima Energy Offshore SAL au Liban.
Les deux ventes ont été notifiées à la société Areva. Selon une source proche du dossier, un virement bancaire de 319 millions de dollars, soit près de 200 milliards de francs CFA, a été fait le 12 décembre 2011 du compte de Sopamin logé à BNP Paribas, à Paris, au compte d’Optima à Dubai. Au bas du document, on voit clairement la signature de Hassoumi Massaoudou. Ce qui pose le problème de la gestion des comptes de la Sopamin.
La question que tout le monde se pose dans cette affaire, et elle va de soi, c’est de savoir, que vient faire Hassoumi Massaoudou dans une telle transaction ?
Ministre-directeur de cabinet du Président de la République au moment des faits, Hassoumi Massaoudou est aussi l’homme qui a apposé sa signature au bas de la facture de la société Optima adressée à la Sopamin, en novembre 2011.
Pourquoi Hassoumi Massoudou s’était-il retrouvé au centre de cette transaction en lieu et place du ministre des Mines ou du directeur général de la Sopamin ?
Pourquoi Hassoumi Massoudou, qui n’est ni ministre des mines ni membre du conseil d’administration de la Sopamin doit-il apposer sa signature, d’une part sur la facture de la société Optima ; d’autre part, sur le virement bancaire en qualité de donneur d’ordre ?
Qui était véritablement l’ordonnateur des dépenses de la Sopamin ?
Pourquoi ce virement bancaire de la Sopamin à la société Optima alors qu’il n’existe a priori aucun rapport commercial entre ces deux société ?
Dans sa réponse, Hassoumi Massaoudou rétorque que tout est faux, c’est un montage grossier et grotesque, malheureusement sans apporter la moindre preuve pour démentir les allégations du journal. Selon lui, « Aucun gramme d’uranium n’a échappé à la vente et au contrôle de l’Etat ». Le processus de la vente de l’uranium nigérien est clair et la traçabilité des opérations est on ne peut plus transparente.
Pour lui en 2011 la production d’uranium au Niger ne dépasse guère les 4000 tonnes alors que le Courrier fait cas de 5000 tonnes. Et même si c’était vrai que le Niger avait produit 5000 tonnes, il ne pouvait pas en disposer à sa guise du moment où la clef de répartition de l’uranium au Niger est telle que les partenaires ou actionnaires nationaux et internationaux chacun est servi au prorata de sa participation.
Il y a de la manipulation, du montage, dans cette affaire de transaction de 200 milliards CFA, il n’y aurait eu qu’une « mignonne » affaire de moins d’un milliard CFA ayant servi à l’achat de matériels roulants à la garde présidentielle.
Cette réaction n’a visiblement pas convaincu grand monde même au sein de la majorité au pouvoir. Le journal parle de 200 milliards FCFA, logés quelque part à Dubai sur ordre de Hassoumi Massaoudou, qui n’est ni DG de Sopamin, ni Ministre en charge des Mines à l’époque des faits et qui ne dispose d’aucune autorité pour le faire; Massaoudou parle de 800 millions offerts gracieusement à notre pays à travers un circuit alambiqué et du circuit de notre uranium.
Alors qu’en est-il des 200 milliards ? Où sont-ils passés ? Pourquoi c’est Massaoudou qui a signé les documents ? Ou alors, les documents brandis par le journal ‘’Le Courrier’’, sont-ils authentiques ? Pourquoi est-il en même temps le vendeur et l’acheteur ? Pourquoi tout ce scénario pour uniquement 800 millions pour un Etat comme le Niger ? Cette opération est-elle légale ? Régulière ? Pourquoi, pourquoi ?…
Voilà les questions auxquelles les Nigériens attendent des réponses claires et plus nettes. C’est d’ailleurs pour avoir des éclaircissements et lever tout doute possible, que M. Waziri Idrissa Dan Madaoua, un des ténors du PNDS en Europe a posté cette réaction on ne peut plus pertinente :
« Cher Camarade MASSAOUDOU, nous vous faisons de bon cœur crédit de votre bonne foi. Mais nous ne pouvons avoir la naïveté de vous croire sur parole. Les accusations sont d’une extrême gravité, qu’une conférence de presse ne peut suffire pour balayer les doutes même chez nous les alliés convaincus.
Cette affaire de trading, est sorti du circuit normal de la vente de notre uranium; vous êtes intervenu alors même que vous n’étiez pas le Ministre de tutelle, ou même patron de la SOPAMIN, cette procédure quoi que anormale, ne choque pas, tous les pays du Monde en font usage. Mais là l’accusation a brandit des preuves, nous attendons de vous, pour appuyer votre bonne foi présumé des preuves.
A titre d’exemple, vous pouvez déjà demander au Trésor de rendre public la preuve du virement des 800 millions. Mais pour que l’opinion heurtée, puisse retrouver la confiance placée dans ses gouvernants, le parquet doit immédiatement se saisir de cette affaire sans complaisance aucune, ça serait pour vous une occasion en or de prouver votre bonne foi.
Vive la justice pour tous… »
Quant à Moussa Tchangari, il se demande quelles sont les raisons pour lesquelles cet argent a été transféré sur un compte bancaire domicilié à Dubai ?
Pour lui, à la lumière des dispositions de la Constitution du 25 novembre 2010, qui constituent une grande nouveauté au Niger depuis l’indépendance du pays, on retiendra que l’un des principes forts posés par le texte fondamental nigérien est l’obligation de transparence. Cette obligation porte sur la publication intégrale (c’est important de le souligner) des contrats et des revenus versés à l’État au journal officiel de la République du Niger. La question est de savoir s’il est possible de trouver trace dans le Journal officiel, même des 800 millions FCFA que le Ministre dit avoir obtenu d’AREVA, sans aucune contrepartie ?
Si la réponse à cette question est positive, alors on peut se demander si l’utilisation de cet argent, rien que de cet argent, peut se justifier au regard des dispositions de l’article 153 qui indique clairement les domaines prioritaires d’investissement des revenus issus de l’exploitation des ressources naturelles et du sous-sol ?
Le Ministre affirme que cet argent a été utilisé pour l’achat de véhicules pour la garde présidentielle; et on se souvient que son prédécesseur, Gilles Baillet, avait soutenu, il y a quelques années, qu’une partie de l’aide budgétaire d’AREVA, inscrite au budget de l’État à l’époque, devrait servir à l’achat de l’avion présidentiel.
Au regard de la fierté affichée par le Ministre Massoudou au sujet de 800 millions obtenus d’AREVA, la question est de savoir si l’article 153 permet d’utiliser cette somme pour acheter des véhicules pour la garde présidentielle. Chacun peut avoir sa propre réponse à cette question, mais tout le monde aura compris que la ligne de défense du Ministre Massoudou est difficilement tenable.
Elle est d’autant plus intenable, que chaque année, l’Assemblée nationale vote un budget conséquent pour la garde présidentielle, qui est laissé à la discrétion du Minitre Directeur de Cabinet du Président de la République.
D’autre part, les dépenses de plus de 500 millions font l’objet de déclaration en Conseil des Ministres, cette procédure légale a-t-elle été respectée dans cette affaire ?
En permettant à des tiers de spéculer sur notre uranium, le Niger n’enfreigne- t-il pas les lois de la Communauté internationale et les règles de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique ?
Logé l’argent public dans des paradis fiscaux ne peut-il pas nous conduire à être classé comme un Etat voyou ?
C’est pourquoi, il est urgent et impérieux de sortir avec des arguments convaincants et preuve à l’appui pour éteindre l’incendie.
Il faut jeter aux calendres grecques l’argument facile de trouver Hama Amadou derrière tous les maux du Niger. L’honneur du Niger et la dignité de son peuple ont été bafoués par ces affaires puantes.
Monsieur le Président de la République, vous avez l’habitude de clamer que « sai in bango ya tsage, kadangare ga shiga », autrement c’est lorsque le mur se fissure que le margouillat rentre.
Aujourd’hui notre mur commun s’est lézardé, et ce ne sont pas des margouillats qui sont rentrés mais des crocodiles aux dents acérées et longues. Il est temps d’agir.



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