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L’esprit de Niamey
Publié le mercredi 22 fevrier 2017   |  tamtaminfo


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© Autre presse par DR
Visite de la Secrétaire Générale de l`OIF à Goubé
Visite de la Secrétaire Générale de l`OIF à Goubé : Mme Michaelle Jean accompagnée du ministre Ibrahim Issifi Sadou sur le site de télé-irrigation


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La Secrétaire Générale de la Francophonie, Michaelle Jean, Marraine de la première édition de Sahel Innov a délivré aux participants un message plein de symboles, un message d’innovation, une vision. Se sentant investie d’une responsabilité, la SG a pris l’engagement de faire tout pour l’honorer.
Croyez-moi, a –t-elle indiqué, ce ne sera pas un défi insurmontable parce que ce Forum me donne raison, donne raison à la Francophonie de vouloir être un révélateur, un catalyseur, un facilitateur de réussites ».
En effet pour Michaelle Jean, « Ce Forum donne raison à la Francophonie de penser que la solution au défi d’un développement humain et économique responsable, d’une croissance partagée, de l’adaptation au réchauffement climatique, de la création d’emplois, au Niger, au Sahel, comme dans d’autres régions, est indissociable de la montée en puissance de l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes, de la constitution et de la structuration d’un tissu vigoureux de très petites, petites et moyennes entreprises et industries car ce sont elles qui, partout, on le sait, tirent la croissance, créent de la richesse et de l’emploi ».
Elle a assuré les participants que a Francophonie s’est donnée les moyens de ses convictions pour que les femmes et les jeunes deviennent, pour que vous, chers jeunes entrepreneurs, deveniez, sur le terrain, ces acteurs de développement et ces vecteurs de paix, comme les chefs d’Etat et de gouvernement s’y sont engagés lors des Sommets de Dakar et de Madagascar, -vous y étiez Monsieur le Président – car ce qui est en jeu, c’est aussi la stabilité et la sécurité de l’espace francophone et du monde.
Notre objectif n’est donc pas d’agir pour les femmes et les jeunes, mais d’agir pour eux, avec eux. La nuance est essentielle.
C’est bien dans cet état d’esprit que nous déployons notre stratégie jeunesse, notre stratégie numérique, notre stratégie économique. Et dans le cadre de cette stratégie économique nous avons lancé, voilà deux ans, un programme de promotion de l’emploi par l’entrepreneuriat chez les femmes et les jeunes en créant ou en renforçant des incubateurs et des accélérateurs d’entreprises dans des filières stratégiques et innovantes comme, par exemple, l’ économie numérique, l’économie verte ou bleue, l’économie sociale et solidaire, l’économie de la culture, ou encore l’économie du savoir ».
Pour mieux atteindre cet objectif, 12 pays partenaires ont été identifiés: le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée, Madagascar, le Mali, le Niger, la République démocratique du Congo, le Sénégal, le Togo, et votre pays, le Niger.
Nous signerons, tout à l’heure, l’Accord-cadre qui formalisera la mise en œuvre de ce programme.
Une équipe de l’Organisation internationale de la Francophonie est d’ailleurs actuellement présente à Niamey pour préciser, avec tous les partenaires impliqués, notre stratégie d’intervention et les actions concrètes à mettre en place. Elle le fait bien sûr en étroite collaboration avec le Centre Incubateur des Petites et Moyennes Entreprises, le CIPMEN, premier incubateur d’entreprises du Niger, qui a déjà à son actif une centaine d’emplois créés et une soixantaine de porteurs de projets accompagnés, et qui, en association avec le CTIC, au Sénégal, premier incubateur lancé en Afrique de l’Ouest, exporte le modèle au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, pays également partenaires de notre Programme de promotion de l’entrepreneuriat. Vous voyez la connection !
Certains pensent que nous pourrions aller plus vite. Nous pourrions certes aller plus vite en imposant à tous le même schéma de fonctionnement, un modèle tout fait, conçu ailleurs au mépris du contexte. Il est si facile d’imposer! Mais ce que nous voulons, nous de la Francophonie, c’est co-construire, c’est prendre le temps de la rencontre et du dialogue, de l’analyse et de la réflexion pour répondre au plus juste, aux attentes, aux spécificités de chacun, aux ressources aussi du terrain qui ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre.
Nous voulons prendre en compte les réalités locales, à travers une approche par filières, des filières qui ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre.
Nous voulons, chers entrepreneurs, prendre en compte vos besoins, pour mieux vous aider à surmonter les difficultés auxquelles vous êtes quotidiennement confrontés.
Vous êtes les mieux placés pour savoir qu’il ne suffit d’avoir de l’énergie et de la créativité à revendre pour qu’un projet se concrétise, se pérennise et se développe.
Vous nous disiez dimanche, Cher Almoktar ALLAHOURY, que 80% des entreprises qui se créent au Niger meurent au bout de trois ans. Croyez-moi, ce n’est pas propre au Niger et c’est là que les incubateurs prennent tout leur sens. C’est là qu’intervient la Francophonie pour appuyer le renforcement de l’environnement entrepreneurial, sur le plan réglementaire, administratif, financier, normatif, stratégique.
Pour vous aider à amener vos initiatives à une autre échelle, pour les sortir de l’informel, pour déboucher de manière plus compétitive sur des marchés existants à l’échelle régionale, continentale, et intercontinentale.
Pour vous aider à renforcer vos capacités avec l’appui de son réseau d’experts, son réseau d’universités, de chercheurs, car il est important que les incubateurs, dans un partenariat public, privé, soient adossés aux universités.
La Francophonie est là aussi pour faciliter votre accès aux financements. Au Sommet des Chefs d’État et de gouvernement de la Francophonie qui s’est tenu fin novembre à Antananarivo, la capitale de Madagascar, où nous avons installé notre premier incubateur d’entreprises, nous avons lancé un Prix substantiel de l’entrepreneuriat pour la jeunesse francophone, en partenariat avec le secteur privé. Une contribution canadienne du gouvernement du Nouveau-Brunswick, l’une des provinces canadiennes dont le dynamisme et les politiques en faveur de la jeunesse sont reconnus. Le Nouveau-Brunswick s’associe d’ailleurs au Niger pour pérenniser le Forum international Jeunes et emplois verts, dont il a reçu la troisième édition.
Nous venons de lancer aussi un programme de financement participatif, toujours pour vous, jeunes entrepreneurs, intitulé « Finance ensemble » dans le cadre du mouvement « Libres ensemble ». Je vous invite vivement à fréquenter la plateforme www.libresensemble.com pour y présenter vos initiatives entrepreneuriales.
Parce qu’un autre objectif de notre programme est de développer des réseaux, des espaces et des occasions d’échange de bonnes pratiques sur l’emploi et l’entrepreneuriat.
J’aime parler de Francophonie des solutions. Il y a tant de réussites qui méritent d’être connues, partagées et croyez-moi, le succès est contagieux.
Et puis il y a chez tous les jeunes de l’espace francophone, un désir fort de rejoindre des réseaux, de bonifier, de faire connaître et de pousser plus loin les initiatives.
cette plateforme « Libres ensemble » en est une de plus pour créer du lien entre vous et vous permettre d’exposer ce que vous accomplissez.
Notre but c’est de créer un réseau dynamique des jeunes et des femmes entrepreneurs.
Car pour vous, entrepreneur(e)s, le pire, c’est l’isolement.
Et croyez-moi les possibilités sont infinies. Parce que la Francophonie, aujourd’hui, c’est officiellement 84 Etats et gouvernements répartis sur les 5 continents. Je dis « officiellement », car les frontières de la Francophonie bougent sans cesse du fait de la vitalité de la langue française. Prenez-en conscience, elle est la troisième langue des affaires avec l’Anglais et le mandarin.
La Francophonie, aujourd’hui, c’est aussi un fabuleux espace d’accomplissements, de modèles de développement, de capacités de faire, de produire, de créer, d’innover et d’inventer. Et vous en faites partie. Il faut que vous en soyez convaincus.
C’est aussi un extraordinaire arc en ciel de traits de civilisation, une mosaïque de centaines de millions de forces vives, d’hommes, de femmes, et surtout de jeunes, animés, comme vous, de ce talent, de ce courage de cette volonté de faire bouger les lignes, de s’engager solidairement.
Auparavant, elle a salué le Niger, « ce pays où a été signé, en 1970, le Traité de Niamey, fondateur de la Francophonie. C’était tout près d’ici dans l’Hémicycle de l’Assemblée nationale.
Dans ce pays qui a donné à l’Agence de coopération culturelle et technique, ancêtre de l’Organisation internationale de la Francophonie, l’un de ses éminents hauts responsables : le Professeur Dan Dicko Dan Koulodo.
Je repartirai aussi avec le sentiment d’être revenue aux sources philosophiques de la Francophonie.
Dans ce pays qui a donné à la Francophonie l’un de ses pères spirituels, Diori Hamani qui, aux côtés de Léopold Sédar Senghor et Habib Bourguiba insuffla à ce projet son humanisme intégral et toute sa modernité.
Le Niger est en train de renouer avec cet esprit avant-gardiste.
Celui du pionnier de l’énergie solaire, le Professeur Abdou Moumouni, cet homme vrai, ignorant l’égoïsme, cet homme lié, ligoté au peuple, cet intellectuel organique comme le qualifiait l’historien Ki Zerbo.
L’esprit avant-gardiste, aussi, du Sommet de Maradi, en 1984, sur la lutte contre la désertification, 8 ans avant le Sommet de la Terre de Rio.
L’esprit avant-gardiste qui a conduit le Niger à accueillir les deux premières éditions, mais pas les dernières, du Forum International Jeunes Emplois verts.
Alors je repars remplie de confiance parce que j’ai ressenti ,à chaque instant de cette visite, combien le Niger est en train de renaître au Monde, à l’Afrique, au Sahel.
Je ne pense pas seulement à cette renaissance culturelle qui vous est si chère, Monsieur le Président, mais aussi à cette renaissance économique, agricole, sociale, technologique, pour plus d’Etat de droit, plus d’infrastructures, plus d’éducation et de formation, notamment pour les filles – je sais combien vous y tenez Monsieur le Président – plus plus de santé, plus de numérique, plus de développement, plus de sécurité dans cette région de tous les dangers, menacée et convoitée par des prédateurs, des criminels sans foi ni loi, plus de jeunesse. Une jeunesse à laquelle il faut donner des raisons d’espérer et les moyens d’entreprendre et de s’épanouir.
La encore, le Niger fait figure de pionnier. Il est le seul pays que je connaisse à s’être doté , en plus d’un ministère de la Jeunesse, d’un ministère de l’entreprenariat jeunesse. Alors je souhaite que vous soyez imité dans tous les pays de la Francophonie comme dans le reste du monde car donner toutes ses chances à la jeunesse , c’est donner au monde toutes les chances d’être plus inventif, plus solidaire, plus démocratique, plus équitable et plus stable.
Cette jeunesse de moins de 25 ans qui représente 70% de la population au Niger, cette jeunesse qui perpétue l’âme et le génie du peuple nigérien, son courage et sa capacité de résistance, sa combattivité et sa créativité face à une nature qui exprime, ici, toute sa délicatesse et sa rudesse, toute sa générosité et son hostilité.
Alors je ne saurais vous dire combien je suis honorée de vivre à vos côtés ces moments formidables de partage avec cette jeunesse qui nous donne toutes les raisons de porter un regard confiant sur l’avenir du Niger, du Sahel et du continent africain tout en entier.
Ce que j’ai vu, ce que je j’ai entendu en échangeant dimanche avec les jeunes entrepreneurs du CIPMEN, en me rendant à Zinder pour découvrir le projet Mon champ, à Goubé pour découvrir le projet Tech-Innov, vaut mieux que tous les discours parce que j’ai vu des femmes, des hommes et des jeunes, la tête et le cœur remplis d’idées, de projets, d’initiatives ingénieuses, innovantes, audacieuses dans une grande diversité de secteurs et de filières, des projets et des initiatives qui ne demandent qu’à être révélés, valorisés, amplifiés et qui nous démontrent que la vraie richesse d’un pays se mesure aux ressources de son capital humain.
Tout est dit.

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