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Le Sahel N° du 3/3/2017

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« Nous devons, tous ensemble travailler à définir les mécanismes d’une démocratie apaisée où chacun joue sa partition, dans le respect des textes fondamentaux, sans confusion de rôles, en reconnaissant, à l’autre son droit à exercer les prérogatives
Publié le lundi 6 mars 2017   |  Le Sahel




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« Mesdames et Messieurs, Chers invités,
Nous voici réunis aujourd'hui pour célébrer ensemble la rentrée parlementaire au titre de cette nouvelle année ! Puisse le tout puissant, Allah Soubahanahou wa Taalla, dans son infinie miséricorde, nous prodiguer la sérénité et la paix des esprits au cours de cette session qui s'ouvre afin que, par un travail fécond, nous fassions avancer le chantier législatif de notre pays !
Nous démarrons cette session alors que de par le monde, les inquiétudes dont je faisais naguère état restent encore assez vivaces. En effet, çà et là, l'histoire semble bégayer et certaines des antivaleurs que l'humanité pense avoir réussies à refouler refont surface!
Nous assistons ainsi, dans certains pays d'Afrique et du reste du monde, à la banalisation progressive des sentiments et attitudes ouvertement racistes, à l'intolérance religieuse ou à la négation de l'autre sur des bases subjectives. Bref, c'est le siècle des lumières que l'on commence à enterrer, c'est toutes les avancées patiemment engrangées en matière de respect des droits humains qui sont remises en cause.
Les certitudes s'estompent de plus en plus en matière de relations internationales, les repères se brouillent progressivement. A mon sens, il devient urgent de réagir, urgent pour nous autres d'anticiper sur les changements prévisibles des paradigmes fondamentaux qui ont jusqu'ici sous-tendu les rapports entre les nations.
Distingués invités, si j'évoque ici cette question c'est parce qu'elle nous concerne au plus haut point comme il en est de tous les autres pays dont le chemin qui conduit au développement passe par un compagnonnage nécessaire avec la communauté internationale.
J'évoque ici cette question car toute tentative de négation des acquis de l'humanité en matière de tolérance et d'acceptation de l'autre, dans sa différence, ne peut qu'être source de conflit et de menace contre la paix. J'évoque ici cette question car, le mépris de l'autre et l'intolérance sont parfois le prétexte dont se servent les fanatiques de tout bord pour déclencher la terreur aveugle et meurtrière qui n'épargne aujourd'hui aucune partie du monde ! Il me semble qu'un monde plus ouvert et plus tolérant peut représenter un excellent antidote au poison terroriste. Il y a donc urgence à agir efficacement, non pas avec des professions de foi mais, plutôt en mobilisant toutes les bonnes volontés: intellectuels, groupes de pression et tous les guides religieux dans un véritable élan œcuménique. Par-dessus tout, il faut préserver les acquis obtenus des luttes multiformes du vingtième siècle : le monde est devenu un village, il faut en accepter les exigences, toutes les exigences, dont celle de la coexistence pacifique, du bon voisinage et des nécessaires rapports d'échanges
humains et économiques !
Cette nécessité de coexistence pacifique suppose que les rapports d'échange économiques parviennent à un niveau d'équilibre tel que les matières premières stratégiques soient vendus à des prix optimums qui garantissent les conditions d'un développement harmonieux de tous les pays
exportateurs et importateurs.
Distingués invités, fort heureusement, de l'extérieur, il ne nous vient pas que des doutes et des inquiétudes ; il y arrive aussi de grandes satisfactions. Je voudrais d'abord rappeler pour m'en réjouir, avec mes compatriotes, les progrès certains de notre diplomatie grâce aux efforts inlassables du Président de la République SEM. Issoufou Mahamadou. Aujourd'hui, en effet, le Niger connaît un rayonnement sans précédent sur la scène internationale.
Comment ne pas, ainsi, évoquer l'élection d'un de nos compatriotes à la tête de l'Agence pour la Sécurité de la navigation Aérienne en Afrique (ASECNA), l'une des plus anciennes organisations africaines exerçant une mission éminemment technique dans un domaine aussi stratégique que le transport aérien ? Comment ne pas évoquer et saluer les éclatants succès de nos compatriotes universitaires aux sessions du CAMES et dans les grands centres internationaux de recherche scientifique ?
De même, en matière sportive et culturelle, les médailles continuellement décrochées ne cessent d'attirer l'attention sur notre pays qui n'était, auparavant, guère remarqué dans ces matières. A cet égard, tout en remerciant, à nouveau, Alfaga pour sa prouesse olympique, je voudrais me réjouir des différents palmarès récoltés par la réalisatrice Aicha Macky pour son film qui charrie beaucoup d'émotion à l'évocation d'un sujet aussi grave et sensible que celui des femmes en mal de fertilité !
Au nom de l'Assemblée nationale, je félicite également tous ces nigériens qui dépensent leur énergie à innover dans tous les domaines de la technique et du savoir à l'instar d'Abdou Mamane Kane, promoteur d'une Agriculture intelligente. Partant des exemples comme celui-ci, mes collègues et moi-même souhaitons envoyer à tous nos jeunes compatriotes ce message simple : soyez excellents dans ce que vous entreprenez et soyez fiers de faire mieux que vos aînés. C'est ce nécessaire conflit de génération porteur de progrès que nous réclamons pour assurer la succession de nos héros nationaux I
Distingués invités, chers collègues, dans cet ordre d'idées, je voudrais également revenir sur le surcroit de visibilité qu'acquiert l'action internationale du Président de la République SEM Issoufou Mahamadou. Je citerai d'abord les prestigieuses distinctions dont il a été honorées, notamment, le Prix Mandela de la Sécurité, à lui décerné ce cite) «pour sa politique ferme en matière de sécurité nationale et son leadership régional en matière de sécurité pour combattre le terrorisme-djihadiste et le trafic de drogue dans le Sahel et l'espace du Lac Tchad» (fin de citation) et également le «Prix Thomas Sankara pour la Renaissance Africaine» dont il a été déclaré lauréat en raison (je cite) de ses «meilleures actions de solidarité contre le terrorisme à travers la coalition des forces armées africaines contre Boko Haram» (fin de citation) . Ensuite, comment ne pas nous réjouir des missions stratégiques et exaltantes à lui confiées par ses pairs de la CEDEAO, sur la création d'une monnaie unique, et tout récemment par l'Union Africaine sur le pilotage du processus devant conduire à la mise en place d'une Zone de libre-échange à l'échelle continentale ?
Pour tous ces succès, au nom de l'Assemblée nationale tout entière je voudrais le féliciter et l'encourager à mener à bien les missions de confiance dont il est ainsi honoré. Je voudrais élégamment féliciter tous ces nigériens qui réussissent au-delà de nos frontières et qui font la fierté de notre pays.
C'est, l'occasion de rappeler à nos compatriotes que les relations internationales du Niger, à l'instar de celles des autres pays démocratiques, constituent un domaine hors du champ politique interne ! vis-à-vis de l'extérieur, nous devons être unanimes à défendre les intérêts de notre pays, unanimes à soutenir la promotion de nos compatriotes. Pour cela, nous devons en toute circonstance nous entendre sur l'essentiel.
Pour y parvenir, je pense que nous devons, tous ensemble travailler à définir les mécanismes d'une démocratie apaisée où chacun joue sa partition, dans le respect des textes fondamentaux, sans confusion de rôles, en reconnaissant, à l'autre son droit à exercer les prérogatives qui sont les siennes.
Distingués invités, chers collègues, la présente session s'ouvre également alors que notre pays, en dépit de l'ampleur de la crise mondiale actuelle, maintient le cap des principales réformes structurelles qu'appelle le programme de Renaissance.
Ainsi, qu'il s'agisse de la Gouvernance, de la gestion des secteurs sociaux, de celle des finances publiques ou de la défense nationale, l'on ne peut que se réjouir des progrès notables que connaît notre pays.
En matière de Gouvernance, l'Assemblée nationale, certainement comme tous les nigériens épris de justice, ne peut que saluer et encourager la détermination inébranlable du Président de la République à combattre et à vaincre l'impunité. Au nom de mes collègues députés, je l'exhorte à porter la guerre à la corruption. Il ne s'agit plus de punir quelques-uns pour l'exemple ; mais plutôt de faire comprendre à tous que la Renaissance est porteuse d'un code d'éthique dans lequel il n'existe nulle nomenklatura intouchable, dans lequel la loi est la même pour tous, dans lequel il n'y a pas de petits larcins s'agissant des biens publics. Que donc la HALCIA et tous les organes de contrôle conduisent, en toute sérénité, la mission qui leur est confiée, sans haine et sans crainte pour la sauvegarde de l'intérêt général, pour la protection de notre économie et l'enracinement de l'État de droit.
En matière d'Éducation nationale, l'on peut se réjouir de l'apaisement observé sur le front social grâce aux concessions faites de part et d'autre. Par ailleurs, sur la situation de l'école, nous sommes tous interpellés, individuellement et collectivement : il faut remettre l'enseignement sur les rails ou c'est toute notre projection sur le futur qui est compromise. Et, au commencement, comme le demande le Gouvernement, il faut inviter nos compatriotes à laisser la politique aux portes de l'école : la question scolaire va au-delà des clivages d'opinion pour concerner la communauté nationale tout entière. Pour sa part, l'Assemblée nationale ne peut que soutenir tous les projets et programmes permettant de quitter les sentiers battus.
S'agissant de la Santé publique, l'Assemblée nationale salue les efforts entrepris pour contenir les grandes endémies comme la tuberculose ou le paludisme tout en prévenant les épidémies naguère si redoutables. Elle se félicite également de la fermeté affichée dans la gestion du personnel notamment avec la lutte contre l'indiscipline et toute forme de dysfonctionnement.
En matière de finances publiques, il est heureux de noter les efforts d'assainissement de la gestion qui viennent d'être entamés ainsi que les résultats encourageants enregistrés dans la mobilisation des ressources internes comme externes. C'est le lieu de se réjouir du consensus national sur l'observation stricte de l'orthodoxie des textes et des usages, en matière d'équité fiscale, de lutte contre la fraude fiscale, d'élimination des passe-droits et de toutes les enclaves de non droit.
S'agissant de la défense du territoire, je voudrais d'abord vous demander de dire une Fatiha pour le repos des âmes de nos soldats récemment tombés au champ d'honneur à Tilwa.
Distingués invités, tout en s'inclinant devant la mémoire de ces dignes fils de la nation, la Représentation nationale rend hommage à toutes les forces de défense et de sécurité pour les progrès décisifs qu'elles ont enregistrés dans la guerre contre la terreur des obscurs fanatiques qui perturbent nos frontières. Elle demande au Gouvernement et aux Forces de Défense et de Sécurité d'intensifier les efforts pour vaincre définitivement les forces du mal. Aux nigériens, elle demande de puiser dans le trésor de patience inculqué par notre religion pour accepter le retour des repentis, même si la mémoire ne saurait être effacée-Distingués invités, chers collègues, pour en revenir à cette session, je voudrais vous signaler que comme de coutume, son ordre du jour se focalise, en priorité, sur les projets de loi dont l'examen est jugé de première urgence. Mais, auparavant, en raison des nombreuses difficultés que nous rencontrons dans l'application de notre Règlement intérieur avec notamment l'évolution de la configuration politique de notre institution, nous en procéderons d'abord à un toilettage en profondeur avant d'entrer dans le vif de notre sujet principalement constitué de projets de loi comme le code de procédure pénale, la loi portant sur l'institution du Travail d'intérêt général, le statut autonome du personnel cadre de l'Administration pénitentiaire etc.
En matière de contrôle parlementaire, sans perturber outre mesure l'agenda gouvernemental, je sais pouvoir compter sur le sens du devoir de mes collègues pour que les interrogations et doléances recueillies, au contact de la base populaire de notre pays, fassent autant d'objets de questions et d'interpellations afin que chaque samedi nous ayons matière à débat.
Chers collègues, s'agissant de notre institution, après une année d'observation, il nous est apparu nécessaire de chercher à en améliorer le fonctionnement. Au-delà du Règlement intérieur dont je viens d'évoquer la refonte, nous croyons utile d'en revoir l'organisation globale au cours de cette année. Le Bureau de l'Assemblée nationale, après l'Administration parlementaire, envisage de renforcer l'efficacité du travail des commissions permanentes, instances charnières et décisives du travail parlementaire. Comme vous le savez, si les décisions de l'Assemblée nationale sont prises en plénières, elles sont au préalable étudiées et nourries par le travail des commissaires appuyés par l'Administration.
Par ailleurs, le programme d'amélioration de l'efficacité du travail parlementaire que nous venons de faire élaborer prévoit d'engager progressivement un changement d'approche de certains aspects de la mission de l'Assemblée nationale. Il s'agit notamment de l'introduction de l'évaluation des politiques publiques et de la valorisation de la fonction de représentation qui, me semble-t-il, est mal comprise.
C'est pourquoi, le programme en tiendra grandement compte à travers l'organisation systématique de missions de terrain à l'initiative de l'Assemblée nationale sur des thématiques en rapport avec les préoccupations du plus grand nombre de nigériens. Il s'agit de rapprocher davantage l'institution des citoyens de base qui seront de plus en plus invités à exprimer leurs opinions relativement à l'exécution du chantier législatif. L'autre objectif est de donner à l'activité législative toute la visibilité et l'éclat nécessaire pour lui assurer l'adhésion de la majorité des citoyens au nom desquels l'Assemblée nationale agit. Il faudrait, qu'à travers les contacts réguliers avec le citoyen de base, la Nation se sente .davantage concernée étroit solidaire de tout ce qui se fait en son nom. Par-dessus tout, il faut éviter que ne s'installe une certaine indifférence entre l'opinion nationale et les élus.
De même, à travers le programme que je viens d'évoquer, l'Assemblée nationale poursuivra avec méthode et application ses missions de médiation parlementaire chaque fois que des conflits sociaux ou des crises menacent de dégénérer comme ce fut le cas lors des malheureux événements de Bangui ou lors de la crise scolaire à Zinder. Ce faisant, sans empiéter dans le champ de compétence des autres institutions, elle fera davantage corps avec le souverain primaire.
Distingués invités, chers collègues, l'autre aspect de l'action parlementaire sur lequel le programme de modernisation se focalise est la diplomatie parlementaire. Elle consiste pour l'Assemblée nationale à agir avec les autres parlements du monde de manière à faciliter les relations intergouvernementales. Il ne s'agit nullement de créer une diplomatie parallèle voire concurrente à celle du pouvoir exécutif mais, plutôt de privilégier l'approche des peuples dans la résolution de certaines questions délicates. Outre les organisations interparlementaires, cette diplomatie emploie comme canaux les groupes d'amitié et surtout les relations bilatérales entre parlements ; sa caractéristique principale est l'efficacité dans la discrétion.
A cet égard, j'invite tous les groupes d'amitié à élaborer des programmes de travail réalistes qui nous permettront d'atteindre l'objectif d'une plus grande visibilité internationale de notre institution. Aux animateurs des réseaux, je demande de s'inspirer de l'exemple du réseau sur les TIC pour donner à leurs actions plus d'envergure. En effet, à l'initiative de ce réseau, l'Assemblée nationale accueillera bientôt plus de trois cents participants autour d'un «forum sur l'harmonisation des cadres politique et juridique des TIC dans l'espace CEDEAO» avec la participation active de la Commission de cette organisation sous régionale. Je souhaite de tout cœur que le rendez-vous de Niamey atteigne tous les objectifs qui lui sont assignés.
Pour ma part, je poursuivrai les contacts bilatéraux que j'ai entamés depuis le début de la présente législature et dont les résultats se sont révélés plus que satisfaisants. Ainsi comme vous le savez, avec la Chambre des représentants du Nigeria et les parlements maliens et sénégalais les jalons ont été bien posés. Avec l'Assemblée nationale française, nos excellentes relations se poursuivent à travers, notamment, la mise en œuvre d'un programme de capacitation. Elles connaîtront leur point d'orgue avec la visite d'amitié dont le Président Bartolone se propose de nous honorer très prochainement.
Avec l'Arabie Saoudite, ma récente visite dans ce royaume a permis de créer les conditions d'une coopération parlementaire fructueuse ; pour la consolider davantage au profit de nos deux institutions, nous accueillerons, au Niger, au cours de cette session, SEM Abduliâh ibn Muhammad Al Ash-Sheikh, Président du MAJLIS EL CHOURÀ.
Pour ce qui est des organisations-interparlementaires, le souhait du Parlement nigérien est de les voir s'impliquer davantage dans la prise en charge des problématiques qui transcendent les préoccupations d'un seul pays. Il s'agit par exemple des questions comme le changement climatique, le phénomène migratoire, le terrorisme transnational, le défi démographique, la lutte contre la pauvreté etc. Pour toutes ces questions nos organisations se doivent d'avoir des positions beaucoup plus lisibles et des résolutions beaucoup plus exécutoires que par le passé.
Quant aux parlements ayant vocation à assurer le contrôle démocratique de nos institutions d'intégration comme l'UEMOA, la CEDEAO ou l'Union Africaine, nos assemblées nationales devront s'engager plus efficacement pour les aider à disposer de prérogatives plus importantes afin que le chantier d'intégration ne soit pas uniquement une construction technocratique, coupée des réalités des peuples et des sociétés.
A cet égard, j'exhorte nos représentants siégeant dans ces assemblées à redoubler d'effort, en accord avec leurs collègues, pour que ces parlements gagnent en efficacité et en crédibilité afin d'accompagner utilement la construction de nos sous régions et régions africaines. D'ores et déjà, l'on peut se féliciter des avancées assez notables du Parlement de la CEDEAO. Quant au Parlement Panafricain, plus particulièrement, il doit pouvoir, dans un délai raisonnable, devenir l'organe législatif de l'Union africaine. L'on pourrait même espérer qu'à brève échéance il soit élu au suffrage universel direct...
Chers collègues, Distingués invités, en souhaitant vivement que les relations internationales puissent retrouver leur sérénité d'antan et la diplomatie parlementaire en devenir un acteur utile et efficace, je déclare ouverte la première session ordinaire de l'Assemblée nationale au titre de Tannée 2017.
Je vous remercie

Onep

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