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Lettre ouverte au Colonel-Major Djibrilla Hima Hamidou dit « Pelé »
Publié le jeudi 23 mars 2017   |  Nigerdiaspora


Le
© Autre presse par DR
Le Colonel Major Djibrilla Hima Hamidou


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Mon Colonel-Major,
J’ai suivi, avec l’intérêt que vous pouvez deviner, à plusieurs reprises vos propos d’autoglorification sur des médias, vous présentant vous-même le plus souvent comme un sauveur du peuple lors du « coup d’Etat » d’avril 1999, et celui de février 2010. Pour avoir été qualifié de putschiste, vous aviez répondu pour vous défendre: « …En 1996, j’ai obéi aux ordres. En 1999, je n’ai pas opéré. C’est une situation qui a été créée, nous avons géré. Tous les Nigériens ont applaudi à chaque fois. Il faut savoir que chaque fois que le peuple a fait appel à nous, nous avons répondu à son appel…J’ai toujours agi dans l’intérêt du peuple…Si je suis putschiste, tous les Nigériens sont (des) putschistes ».

J’ai été surpris d’entendre un officier soumis au devoir de réserve que lui impose son statut de militaire en activité, s’autoglorifier du lâche assassinat du président Baré, le 09 avril 1999, en disant, « tous les nigériens ont applaudi », parlant de l’acte crapuleux, qu’il appelle pompeusement coup d’Etat. En voulant faire croire à l’opinion nationale et internationale que les nigériens sans exception, vous avaient applaudi, vous sembliez avoir atteint le summum du cynisme. «

Le silence d'un peuple n'est qu'un effet de contrainte et non pas une adhésion volontaire à la servitude ; c'est, le plus souvent, le couvre-feu d'une révolte à venir. » Louis-Auguste Martin

J’ai tenté en vain de vous répondre dans le même média, mais j’ai eu comme étonnante réponse de la part d’un professionnel, « on n’a pas parlé de vous donc, vous ne pouvez pas répondre » comme si les morts n’ont plus droit à la défense de leur mémoire, conformément à la loi. Si je vous réponds aujourd’hui, c’est parce que cette affaire d’assassinat du président Baré a été jugée en 2015 et tranchée par un arrêt de la Cour de Justice de la CEDEAO du 23 octobre 2015, de même je ne suis plus depuis quelques temps, soumis au devoir de réserve comme vous.

De vos interventions, je passe sous silence les conditions de votre « élection » à la tête de la FENIFOOT que vous connaissez sans doute mieux que moi, pour ne retenir que vos propos sur l’assassinat du Président Baré. Le Sage Hampâté Ba enseigne qu’il y a trois vérités : il y a « Ma » vérité, il y’a « Ta » Vérité et il y’a « La » Vérité », et c’est pourquoi je profite de votre déclaration pour poser les questions ci-après sur votre rôle dans les évènements du 09 avril 1999 pour recueillir, je l’espère, votre vérité. Si vous prétendez ne pas avoir opéré dans l’assassinat du Président Baré, le 09 avril 1999 alors :

Pourquoi étiez-vous en permanence présent dans les locaux de la garde présidentielle dès les premières heures et les deux (2) jours qui ont suivi l’assassinat du Président Baré, pendant que certains officiers s’étaient rendus au village natal du président dans la matinée du 11 avril 1999 pour les obsèques du défunt ?
Pourquoi aviez-vous pris la responsabilité de lire la Proclamation du 11 avril 1999 du Conseil dit de Réconciliation Nationale (sic!) « …les FAN,…ont décidé de mettre un terme au vide constitutionnel occasionné par la disparition subite, le vendredi 9 avril dernier, du Président de la République..», que vous saviez mensongère ?
Pourquoi quelques heures à peine, après la « disparition subite du Président », vous aviez été aperçu, encadré d’automitrailleuses, en train de parader au volant du véhicule 4X4 de couleur blanche du disparu, véhicule qui sera d’ailleurs endommagé quelques temps après, suite à un accident survenu de nuit au rondpoint du palais des congrès causé par l’état du conducteur que la morale nous interdit de décrire ? Convenez-en avec nous, que cet acte inqualifiable, est loin de faire honneur à votre tenue militaire ?
Pourquoi déclarer péremptoirement, « le peuple avait fait appel à nous », alors que, de notoriété publique, vous et les autres putschistes retranchés dans le camp de la garde présidentielle, étiez désemparés et atterrés, face à la vague d’indignation du monde entier sitôt la mort du président connue, ce qui vous a conduit au mensonge éhonté consistant à travestir la vérité ? Au juste de quel peuple parlez-vous puisque, vous ne l’ignorez pas, « une partie du peuple, n’est pas le peuple, tout le peuple une partie du temps, n’est pas le peuple…… » ? Vous souvenez-vous que Feu, le président Omar Bongo Odimba, Doyen des Chefs d’Etat à l’époque, vous avait traités vous et vos complices de proscrits ? Si vous prétendez avoir agi pour le peuple, pourquoi en dépit de 148,1 milliards de FCFA de recettes fiscales engrangées et de dons reçus en 1999, votre Transition, avec IAM (l’Inventeur de l’« Accident Malheureux ») comme premier ministre de la sombre époque, n’avait pas daigné verser un seul Kopeck de salaire aux fonctionnaires du 09 avril 1999, jour de l’assassinat, à décembre 1999 fin de la sinistre Transition, soit 9 mois de calvaire ?
Pourquoi ne pas avoir apporté un démenti à votre déclaration sur la « disparition subite du président.. » le 9 avril 1999, lorsque, suite au tollé mondial soulevé par sa bourde, le premier Ministre I. A. Mayaki, celui lui qui a parlé de « la caravane…et du chien …,(sans que l’on ne sache à ce jour qui est le chien et qui est la caravane), avait qualifié la mort du Président Baré d’« accident malheureux » dans sa cynique déclaration de l’après-midi du 9 avril 1999, et confessé dans l’hebdomadaire « Jeune Afrique » n° 2019 de septembre1999, et plus tard dans un livre, que ladite déclaration « n’était qu’un mensonge destiné à calmer les ardeurs des partisans de Baré, afin d’éviter un bain de sang...C’était « l’accident malheureux » ou « la Sierra Leone » (en référence aux massacres de civils perpétrés dans ce pays suite à la guerre civile des années 90 ? Savez-vous que pour voir clair dans cette histoire de « caravane qui passe… », écrite après « l’accident malheureux » par de l’auteur de la très cynique formule, j’ai dû recourir à Wikipédia pour savoir que le mot « cynisme » provient du grec ancien kuôn, qui signifie « chien » ?
Si vous affirmez « ne pas avoir pourquoi aviez-vous répondu sans hésiter, « Tous les putschs sont difficiles..» à une question posée par le journaliste Christophe Boisbouvier de Radio France Internationale (RFI) le 23 février 2010, au lendemain du coup d’Etat, à savoir, « Mon colonel, c'est votre deuxième putsch. Quel a été le plus difficile ? Celui de 1999 ou celui-ci (de 2010) » ?
Pourquoi continuer à affirmer « je n’ai pas opéré en 1999 », alors que vous observez en même temps un silence coupable face aux graves accusations portées contre vous par celui que les journalistes avaient surnommé « Le Boucher de Yélou », au détour d’une interview accordée à un hebdomadaire de la place au début de la transition en 1999, lorsqu’il vous traitait de lâches (vous-même et un autre officier barbu ce, suite à des propos que vous aviez tenus dans une interview avec un journal de la place : « je n’étais pas au courant des évènements, puisque j’étais au terrain de football de la Caserne Bagagi Iya avec …appelons le « le pharaon d’Egypte » pour faire simple et rester dans le registre ballon rond. » ?
Pourquoi n’avez-vous pas démenti cette version du scénario de l’assassinat donnée par les observateurs avisés de la scène politique nationale sur les plateaux de télévision, et par la famille Baré dans sa requête à la justice, qu’en réalité, le discours du « caravanier » sur les ondes tout comme votre déclaration du 11 avril 1999 relative à la « la disparition subite du président de la République », semblaient avoir été conçues pour être lues après l’exécution du scénario initial de l’assassinat consistant à abattre l’avion présidentiel d’une roquette au décollage à Niamey ou dès l’amorce de son atterrissage à la localité d’Inatès (près du Mali) où il devait se rendre ? En effet de votre position de porte-parole du CRN, vous ne pouviez ignorer que le Général Baré, au courant de la macabre entreprise dès la veille, et ne voulant souiller son âme du sang de ses « petits frères d’arme », avait demandé au Commandant Abdoulaye Mounkaila de l’accompagner à l’aéroport et de voyager en sa compagnie dans l’hélicoptère, instruction qu’un de vos complice n’a pas fait exécuter, ce qui vous a fait modifier les plans initiaux consistant à abattre l’avion.
Pourquoi le 24 janvier 2000, jour de la délibération et du vote de la loi relative à l’amnistie des auteurs, co-auteurs et complices des assassinats du 09 avril 1999, les Honorables députés avaient-ils été encerclés par des automitrailleuses dont vous aviez le commandement ?
Il serait apaisant pour les familles des victimes et les Nigériens de savoir si vous aviez été informé des deux dernières tentatives d’assassinat du président Baré consistant à abattre l’avion présidentiel « Monts Bagazane » à l’amorce de sa descente sur l’aéroport de Niamey :
A son retour d’une visite officielle de Cuba en mars 1999, option abandonnée au dernier moment, du fait de la présence à bord du premier groupe de 30 médecins cubains embarqués in extrémis depuis La Havane?
Ou alors à son retour de Pèlerinage aux Lieux Saints de l’Islam, le vendredi 02 avril 1999, selon le même scénario, option également abandonnée in extremis du fait de la présence de nombreux pèlerins à bord ?
Pouvez-vous rappeler à l’opinion nationale l’identité de ce leader de la « restauration de la démocratie (sic !) qui, pour encourager l’acte de « Restauration de la démocratie » (sic !) n’a rien trouvé de mieux que de faire porter dans votre camp retranché de la garde présidentielle, une caisse de champagne le lendemain de l’assassinat du Président Baré, pour fêter le succès de « l’opération Scier le Baobab » (A ouzou billahi minal chaytane Razim)?
Pour finir, par rapport à certains actes répréhensibles dont l’opinion avait régulièrement et injustement accusé « des proches de Baré » et qui avaient terni le régime, pouvez-vous révéler à l’opinion, qui était « ce proche de Baré » impliqué dans le récit de bagarres rangées avec des citoyens innocents dont celle de mars 1999, peu avant l’assassinat, pour, semblerait-t-il, « des raisons de cœur (…que la raison ignore») ?
Je m’en tiens à ce stade à ces interrogations puisque la sagesse acquise auprès du Grand Peuple de la Téranga, « recommande de ne pas dire tout ce que l’on sait ».

Tout en espérant que vous accepterez, au nom du devoir de vérité, d’éclairer la lanterne du peuple que vous prétendez avoir servi, sur votre rôle dans l’assassinat crapuleux du président Baré, je vous prie d’accepter mes vœux sincères de prompt rétablissement puisque vous affirmez être en convalescence.

Djibrilla Mainassara Baré

Ancien Conseiller Spécial du Président Baré

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