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« Nous appelons à l’apaisement afin de donner une chance aux négociations », déclare le SG du CD/USN au sortir d’un entretien avec le Président de la République
Publié le lundi 17 avril 2017   |  Actu Niger


Rencontre
© Autre presse par DR
Rencontre le Président de la République et le Comité Directeur de l’Union des Scolaires Nigériens - Autre presse


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Le Président de la République Issoufou Mahamadou a reçu, ce samedi en début de soirée dans sa résidence du Palais, une délégation du Comité directeur de l’Union des scolaires nigériens (CD/USN). L’entretien qui s’est déroulé en présence du chef du gouvernement Birgi Raffini et du ministre directeur de cabinet à la présidence Ouhoumoudou Mahamadou, a porté sur la situation académique née des derniers évènements qui secouent le pays depuis le lundi 10 avril.

Au sortir de l’entretien, le secrétaire général du CD/USN Ousseini Sambo a déclaré à la presse que la rencontre avec le président de la République s’est déroulée « dans la sérénité» et que le chef de l’Etat a tenu un langage franc par rapport à la situation actuelle sur laquelle il s’est engagé, lui et le gouvernement, à trouver des solutions. « Nous allons veiller au strict respect des engagements pris par le premier responsable du pays » a dit le SG du CD/USN ajoutant que dans les prochains jours, le mot d’ordre de grève sera suspendu afin de donner une chance aux négociations. « Nous avons promis de partir dans un esprit d’apaisement. Nous allons appeler dans les prochains jours à une reprise des cours pour que nous puissions entamer les négociations et nous allons soumettre à toutes les autres sections les conclusions qui y seront issues par rapport à nos revendications qui ont conduit à ces évènements » a déclaré Ousseini Sambo.

L’un des souhaits de la délégation du CD/USN a été la libération des 4 responsables syndicaux encore détenus pour « manifestation illégale ». Selon Ousseini Sambo, « ils vont être libérés dans les prochains jours mais ils doivent d’abord être entendu par la justice pour qu’elle fasse son travail et que toute la lumière soit faite par rapport à ces évènements ». S’agissant de la situation au niveau des campus universitaires, il a souligné que le chef du gouvernement a fait la promesse que ceux de Niamey et de Maradi qui ont été fermés, « seront libérés d’ici lundi ».

Des sources proches de la présidence ont confirmé par la suite que c’est sur « instructions du président » qu’ordre a été donné pour que les agents postés sur le campus quittent les lieux dès ce dimanche.

Autre sujet qui a été au menu de la rencontre, ce sont les évènements du lundi dernier sur le campus et qui avec les actes de violences des forces de l’ordre à l’endroit des étudiants ainsi que le saccage des bâtiments et matériels universitaires. On se rappelle qu’un étudiant a trouvé la mort et plusieurs blessés ont été admis dans différents centres de soins de Niamey. Selon les détails donnés par le SG du comité directeur, les autorités ont annoncé qu’un comité interministériel présidé par le premier ministre sera prochainement mis en place pour faire toute la lumière sur les évènements et situer la responsabilité de ceux qui ont été à la base des bavures relevées afin que justice soit rendue aux victimes.



En attendant la réaction de la base, l’USN face à un choix cornélien

Il reste maintenant à attendre la réaction des étudiants par rapport aux conclusions de cette rencontre entre le Comité directeur et le Président de la République. Si au regard des principales conclusions, le CD planche vers une suspension provisoire de son mouvement, l’appréciation est toute autre au sein de la base que constitue les autres sections membres du syndicat estudiantin. La puissante Union des étudiants nigériens à l’université de Niamey (UENUN), a déjà déposé un préavis de suspension de toutes les activités académiques jusqu’à nouvel ordre. Ces derniers temps d’ailleurs et en plus des revendications socio-académiques, les étudiants et scolaires mettent en avant comme préalable à toute négociation, la démission de certains ministres impliqués dans cette crise. Il s’agit du ministre de l’Enseignement supérieur et son homologue de la défense nationale ainsi que celui de l’intérieur. Les deux premiers, Mohamed Ben Omar et Kalla Moutari, pour leurs déclarations publiques dans laquelle ils ont affirmé que les « forces de l’ordre ont agi dans le respect des lois et avec professionnalisme » alors que Bazoum Mohamed est dans le collimateur des scolaires et d’une partie de l’opinion pour l’ampleur de la violence avec laquelle les agents des forces qui sont sous sa tutelle de l’ordre ont mené l’opération de maintien de l’ordre sur le campus. Depuis quelques jours, des vidéos circulent et font le buzz sur les réseaux sociaux, montrant des images assez choquantes des agents passant à tabac de jeunes scolaires ainsi que le saccage de certains bâtiments. Certaines images montrent également d’autres agents en train de partir avec des biens (PC entres autres) dérobés dans les chambres des étudiants.

Là où la situation risque encore de se compliquer davantage, c’est sur le cas de l’étudiant mort le 10 avril dernier sur le campus et durant l’assaut donné par les forces de l’ordre. Le gouvernement a préalablement annoncé que son décès fait suite à « une chute libre », ce qui a particulièrement et presque unanimement choqué l’opinion surtout avec la sortie médiatique de trois ministres pour appuyer la même rhétorique. Les images et vidéos qui circulent actuellement tendent à amplifier le doute sur la version officielle qui n’a pas de toute façon convaincu grand monde.

Divergences sur les circonstances de la mort du martyr Mallah Bagalé

Le gouvernement continue à persévérer dans ce qui ressemble fort à un déni. Quelques heures d’ailleurs avant la rencontre du Palais présidentiel, une délégation gouvernementale est allée présenter ses condoléances à la famille de la victime à Niamey. Conduite par le chef du gouvernement Birgi Raffini et le ministre Kalla Moutari, elle a fait part à la famille du défunt de l’engagement des autorités faire en sorte que toute la lumière sera faite sur les circonstances ayant conduit à cette tragique issue. Selon nos sources, les parents de la victime ont souligné s’en remettre à Dieu et c’est pour cette raison qu’ils sollicitent l’autorisation d’enterrer leur enfant en toute intimité familiale et par conséquent, ont refusé l’autopsie annoncée par les autorités. Les membres du gouvernement ont maintenu leur décision que conformément à la procédure, il sera procédé à l’autopsie du corps de la victime. Selon d’autres sources, l’autopsie a été déjà réalisée dans le cadre de l’enquête en cours. Selon le chef du gouvernement cette fois, rien ne permet pour l‘instant de dire qu’il a succombé à la suite des violences policières comme le laissent entendre certains. D’autres membres de la famille ont par ailleurs exigé du gouvernement qu’il exprime des excuses publiques et reconnaisse au passage et de manière officielle des circonstances dans lesquelles cette forfaiture a été commise et donc d’en assumer la responsabilité.

Ce samedi encore, la date des funérailles du défunt reste toujours indéterminée suite à ces divergences, une raison avancée par la société civile pour reporter la marche qu’elle a prévu le mercredi 19 avril prochain.

Le directeur général de l’hôpital national de Niamey (HNN) a apporté d’autres éléments de réponse qui tendent à s’aligner sur la version officielle dans un point de presse animé ce samedi, et qui été largement très critiqué pour certaines de ses déclarations.

Selon nos informations, la police devrait dans les prochaines heures donner également sa version des faits et une rencontre entre le CD/USN et le premier ministre est programmée dans les prochains jours afin de tenter de trouver des solutions aux éventuels blocages qui persisteront.

Entre concessions et début de négociations, les prochains jours seront déterminants pour l’évolution de la situation politique et sociale de notre pays avec tous les risques que cela présage, de mauvais augures il faut le reconnaitre, pour la stabilité des institutions républicaines.

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